DÉPENDANCE AFFECTIVE : UN DE VOS PROCHES EN EST FRAPPÉ. QUE FAIRE ?
Votre enfant, un de vos parents (après le divorce), un ami est frappé de dépendance affective et vous ne savez plus quoi faire. Ou encore, vous ne vous êtes pas rendu compte qu’ils sont des dépendants affectifs parce que vous n’en connaissez pas les symptômes : c’est facile, ils vous rabâchent sans cesse les mêmes histoires, leurs souffrances avec leur conjoint, tout ce qu’ils endurent mais… ne font rien pour s’en sortir. Et vous, vous écoutez impuissant, parce que chaque fois que vous dites « Quitte-le ou quitte-la », l’autre ne le fait pas : il/elle en est incapable. Ils ne peuvent que vous raconter pendant des heures au téléphone, par e.mail, dès que vous les voyez, toutes les misères que l’autre leur fait subir et tout tourne autour de cela. Ils en oublient de vous dire « et toi, comment ça va ? ».
Leur vie est centrée autour de leur mal de vivre avec cet autre personne qui les maltraite, leur ment, les trompe, les manipule, les humilie, leur prend tout leur argent et leur santé. Et vous le voyez gros comme le nez au milieu de la figure que c’est une relation destructrice, pendant que votre enfant, parent ou ami s’évertue, après s’être plaint pendant des heures, à lui trouver des excuses. Il finit toujours en disant « mais je l’aime ! ». Le pire, c’est qu’il attend de vous, après toutes les horreurs qu’il vient de dire, que vous continuiez à fréquenter ce conjoint ou cette conjointe épouvantable, sans lui mettre votre poing dans la figure ! Vous avez reconnu une personne de votre entourage dans cette description ? Eh bien vous savez maintenant de quoi elle souffre. Mais à partir de là, la grande nouvelle, c’est que vous ne pouvez rien pour elle ! L’écouter se plaindre systématiquement des mêmes choses qu’elle pourrait changer en rompant, c’est donner de la drogue à un drogué : en l’écoutant, vous lui redonnez de l’élan pour retourner se faire « fracasser » !
Ils sont « saoulants », les dépendants affectifs ! Ils ont usé toutes les oreilles, toute la patience, toute la compréhension de leur entourage et on les fuit comme la peste ! Parce qu’un dépendant n’a plus que sa souffrance en tête et devient le nombril du monde, de son monde : il faut l’écouter, le rassurer, le plaindre, le conseiller mais il ne vous écoute pas. Deux solutions : soit il sait qu’il est dépendant, soit il ne le sait pas (mais peut-être ne le saviez-vous pas non plus avant de lire cette chronique !). Dans le cas où il le sait, c’est un grand pas de fait. Car le plus dur est de l’accepter. S’il est en train de dépasser son seuil de tolérance à la souffrance, il écoutera les solutions que vous pouvez lui proposer : achète le livre de Pascale Piquet, « Le syndrome de Tarzan » (Béliveau éditeur) et discute avec elle ! Vous voilà débarrassé et n’acceptez plus d’en parler : renvoyez-le sur moi.
S’il n’a ni compris ni accepté qu’il est en dépendance affective, ça va être beaucoup plus long : il va falloir atteindre que le seuil de tolérance soit atteint et que la personne souffre à ce point qu’elle « n’est plus capable » ! Ca peut prendre beaucoup, beaucoup de temps et dans l’intervalle vous allez la voir dépérir. Mais tant qu’elle n’aura pas touché le fond du baril, elle ne sera pas prête à envisager de comprendre qu’elle est en dépendance et encore moins de quitter l’autre. Car pour lire le livre ou faire un coaching, il faut accepter l’idée qu’on est en dédéquilibre et qu’il faut se séparer. Ils ne sont pas prêts à ça les dépendants : c’est leur arracher leur bouteille d’oxygène alors qu’ils sont à 20 000 lieues sous les mers ! Ce qu’il faut simplement leur faire comprendre, c’est que lorsque la décision de la rupture sera prise, c’est parce qu’ils auront fait un travail sur eux, au travers du livre et d’un coaching, qui leur permettra de respirer par eux-mêmes, dans leur propre bouteille d’oxygène et n’auront plus besoin de l’autre.
C’est sûr qu’un enfant, un parent ou un ami dépendants peuvent vous faire souffrir : ils vont d’abord vous casser les oreilles, puis vous mettre de côté car Desperado (celui qui donne désespérément), leur Trou noir affectif (celui qui prend tout) va se charger de faire le vide autour de lui, s’il ne le fait pas de lui-même. Car sa vie va rapidement tourner autour du nombril de l’autre. Il se peut qu’un parent tourne le dos à son enfant au bénéfice d’un nouveau partenaire de vie. Un enfant ne verra plus ses parents, sentant qu’ils sont contre le conjoint qui le maltraite. Un ami vous écartera parce que vous avez osé dire ce que vous pensiez de sa nouvelle conquête. Ca fait mal, mais en même temps, si vous considérez chaque personne comme responsable de sa propre vie, laissez donc cette personne s’éloigner de vous et préparez la pelle et la balayette pour ramasser les morceaux le moment venu. Car c’est tout ce qu’il vous reste à faire : attendre. Attendre qu’il se rende compte qu’il a besoin d’aide et se tourne vers vous, en vous demandant pardon de vous avoir écarté. C’est là qu’il aura le plus besoin de vous et c’est le moment de l’aider à s’en sortir. Et si tout ce que vous avez pu faire avant n’a rien donné, il est maintenant mûr pour se laisser guider : « lis le livre et va voir un coach ! ».
C’est dur de voir souffrir une personne que vous aimez. Ca secoue que de voir un père ou une mère qui coupe le contact avec vous parce qu’il/elle ne comprend pas que vous n’acceptiez pas son choix : vous avez remarqué que l’autre lui nuisait. Il/elle est peut-être retourné vers un ex-conjoint qui le détruisait et détruisait les enfants et n’aura pas l’appui de ces derniers. Pris entre le bois et l’écorce, il peut rompre tout lien. Une fille ou un fils rejeté(e) aura mal dans ses tripes, mais solide, devra rester à l’écart, le temps que le parent réalise… ou pas. La première chose à faire avec un dépendant affectif et dans toutes autres occasions, c’est se respecter : quand c’est trop, c’est trop ! Un père dont le fils est à l’hôpital à cause de celle qu’il croit aimer et à laquelle il s’accroche désespérément, des parents dont la fille est sous la domination d’un homme qui minute ses visites quand elle vient chez eux et qui la contrôle, une fille que son père rejette parce qu’il a choisi de retourner avec sa mère qui la détruisait. Toutes ces situations reniflent le chantage affectif à plein nez : Si tu m’aimais, tu accepterais ma conjointe, même si je suis à l’hôpital à cause d’elle ; vous devez aimer mon conjointe même s’il me contrôle ; tu dois reprendre contact avec ta mère même si elle t’écrase. Respectez-vous en face de gens qui ont oublié de le faire. C’est la seule attitude à adopter : leur montrer l’exemple en espérant qu’un jour, ils allumeront et verront à quelle profondeur ils sont tombés.
Vous pouvez comprendre la dépendance affective, mais vous n’êtes pas obligés de la supporter : comprendre ne signifie pas excuser tout ce qu’un dépendant peut faire subir à son entourage. A vous de savoir où sont vos limites et de les placer. A partir de là, souvenez-vous que vous ne pouvez sauver personne et n’êtes responsable de personne : chacun l’est de sa propre vie. Souvent, le meilleur service que vous puissiez rendre à cette personne que vous aimez et qui souffre de dépendance affective, c’est de la laisser couler pour qu’elle touche le fond et n’aie d’autre solution que de remonter. C’est à ce moment-là que vous pourrez intervenir. Il faut beaucoup de sagesse et de maturité pour y arriver, mais à un moment donné, vous serez obligé de choisir, dans les cas extrêmes, entre votre enfant, votre parent, votre ami et vous. Ils vous y pousseront, parce qu’ils ne se rendent plus compte de ce qu’ils infligent à l’entourage : ils s’agrippent aux branches et la branche, c’est vous ! Jusqu’à ce qu’elle casse. Vous plierez, un temps, puis vous casserez. Avant d’en arriver à des mots qui dépassent vos pensées, dites-leur simplement « tu as un problème de dépendance affective, mais je ne peux rien faire pour toi. Quand tu décideras d’en sortir, je serai là ». Et envoyez-le à la librairie acheter mon livre et faire un coaching. Il ne vous cassera plus les oreilles : je prends le relai !