« Tu aimeras tes parents » vous ordonne la Bible. Et s’ils sont toxiques, qu’est-ce que je fais ? « Tu les aimeras quand même ! » vous répondront la culpabilité et la religion. Vous vous sentez responsable d’eux alors qu’ils ont manqué à tous leurs devoirs envers vous, car vous aviez des droits qu’ils n’ont pas su respecter. On ne peut aimer que des gens aimables. Vos parents l’ont-ils été ?
N’est-il pas absurde d’aimer une personne qui vous maltraite ? Le syndrome de Stockholm a encore frappé : n’ayant personne d’autre dans votre entourage ou encore n’ayant que des personnes qui vous (mal)traitent comme vos parents, vous essayez désespérément de vous faire aimer et d’obtenir de leur part Reconnaissance, Affection et Protection (RAP), en vain. Depuis votre plus tendre enfance, c’est sur vous qu’ils se font les dents ayant peut-être entraîné dans leur sillage vos frères et sœurs. Ils ont également laissé le reste de votre famille vous humilier participant au « lynchage » qui faisait rire les oncles et les tantes, et peut-être avez-vous échappé à l’abus sexuel de l’un d’entre eux. Et c’est à ces parents toxiques que vous vous accrochez désespérément. Ça fait 20 ans, 40 ans, plus de 60 ans que ça dure, qu’est-ce qui vous fait encore croire qu’ils changeront ?
Couper les ponts avec des parents toxiques est le geste le plus courageux qui soit et repose sur la conscience de soi : si vous restaurez la confiance et l’estime qu’ils ont amochées, vous réalisez que, quel que soit le rang de la personne, si elle est toxique, elle représente un poison qui ronge votre physique et votre mental en altérant le respect de vous-même. Ce n’est pas parce qu’ils vous traitent comme un paillasson que vous en êtes un automatiquement. Si ces gens ne vous aiment pas, ce n’est pas parce que vous n’êtes pas aimable, c’est parce qu’ils sont INCAPABLES d’aimer. Vous comprenez la nuance ? En déséquilibre affectif complet, ils vous écrasent depuis votre naissance en vous dominant. Et le dominateur a toujours raison, donc, barbote dans l’incapacité de se remettre en question, surtout s’il a le dessus sur vous. Vous êtes son esclave, son punchingball, pourquoi y renoncerait-il en se remettant en question ? Il y trouve son confort auquel vous participez. Vous entretenez, par le fait, ses mauvais comportements en vous livrant naïvement à son aigreur, son mal de vivre et son déséquilibre. Allez-vous continuer ?
Vous livrer en pâture à la méchanceté ne peut en aucun cas vous servir et encore moins faire changer qui que ce soit. En revanche, vous poussez et provoquez les mauvais comportements à votre égard en vous positionnant comme le souffre-douleur permanent. Cependant, cette situation a une belle utilité : vous faire souffrir suffisamment pour que vous fassiez des recherches sur le web pour lire des chroniques qui vous expliquent pourquoi vous endurez ça et comment vous en sortir. Couper les ponts avec des parents toxiques est la seule solution, une fois que vous aurez compris que c’est une relation sadomasochiste et qu’elle est inutile, vaine et destructrice. Quand ce niveau de conscience sera atteint, il ne vous restera qu’à reconstruire votre confiance et votre estime pour vous libérer en coupant les ponts avec ces parents toxiques : vous vivrez alors non pas le malheur qu’ils vous ont toujours imposé, mais plutôt le bonheur que vous méritez. Laissez-les loin derrière vous et vive la liberté ! C’est le cadeau que je me suis fait, il y a de nombreuses années, en coupant les ponts avec une mère toxique.