Comment savoir réellement si je suis détaché face aux opinions et regards des autres ?

Quelle importance accordez-vous aux regards des autres portés sur vous?

Plus nous accordons d’importance à ce que les autres pensent de nous, moins ce que nous pensons à d’importance.

Comment savoir réellement si je suis détachée face aux opinions et regards des autres?

J’ai ma petite idée là-dessus.

Il y a ceux qui se conforment au point de devenir invisible et ceux qui détonnent par leur look hétéroclite. Les uns ne veulent justement pas attirer les regards pour ne pas souffrir du jugement, et les autres veulent provoquer pour être certains d’être différents.  Qu’existe-il entre les deux extrêmes?

Personnellement, plus je vieillie plus je m’assume et moins j’accorde de l’importance à ce que les autres pensent de moi.  Cette confiance en mon propre regard posé sur moi est tributaire principalement à une meilleure connaissance de mes forces et de mes déficiences.  C’est également un travail d’acceptation de qui je suis et surtout de ce que je ne suis pas.

Un exemple : j’occupe un poste dans une grande entreprise dans laquelle mes principaux collègues de travail sont des avocats, des notaires, des professionnels.  Les hommes portent l’habit et la cravate, les femmes sont habituellement vêtues de tailleurs ou vêtements appropriés à leur statut ou âge. Et moi?  Pff!  Je n’en ai rien à cirer.  Tant que ce n’est pas des jeans (interdit), des camisoles bretelles ou des vêtements coton ouaté, tout est accepté.  Alors, je m’habille comme il me plaît, et j’ai toujours l’air d’une ado… malgré ma quarantaine.  Je porte souvent la queue de cheval, les bottes aux genoux, le look vingtaine quoi!

Un autre exemple : mon TDAH non diagnostiqué fait qu’une des principales caractéristiques de ma petite personne est mon manque de filtre dans mes paroles ou gestes.  Je peux facilement rigoler haut et fort sur la rue avec mes enfants en exécutant quelques grimaces ou pirouettes habituellement faites par des adolescents.  Je me fais regarder, je me fais pointer du doigt souvent. Parfois, ça me chatouille que mes enfants aient honte… mais coudonc, c’est moi ça!  Je n’arrêterai sûrement pas d’être moi-même pour correspondre à une idée qu’on se fait d’une maman respectable.

Je sais que je suis différente de bien des gens de ma génération.  Je n’ai jamais fumé, jamais essayé de drogues, je bois très rarement des boissons alcoolisées, je ne recherche pas nécessairement les activités de socialisation, car j’aime particulièrement ma solitude.  Je crois en Dieu, mais d’une manière plutôt spirituelle et nullement religieuse.  Je crois que nous sommes à 100% responsable de ce qui nous arrive, et que tous nos maux sont psychosomatiques, etc.  Quand j’aborde certains sujets, je perds l’attention de mon auditeur très rapidement… lol!

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Comment faire pour accorder moins d’importance au regard de l’autre?

Eh bien, je crois qu’il faut, tout d’abord, comprendre la source de notre manque de confiance en nos propres choix.

Qu’est-ce que j’ai peur de perdre si je fais à ma tête?

Qu’est-ce qui risque RÉELLEMENT d’arriver si je porte ce chandail jaune serin à pois verts?

Est-ce que les gens vont rire de moi?

Et s’ils rient de moi, quel est le pire des scénarios qui puisse m’arriver?

Et s’ils ne riaient pas justement?

Si je passais tout à fait inaperçue, est-ce que ce serait grave? Serais-je déçue de ne pas provoquer de réactions?

Le secret est dans l’introspection de soi. (ben non, le secret n’est pas dans la sauce…)

Aussi, je crois beaucoup aux bienfaits de l’approche émotivo-rationnelle qui ne nécessite pas de diplôme ou d’accompagnement professionnel pour mettre en pratique les principes et obtenir d’excellents résultats au quotidien.

Cette approche sert à développer notre esprit critique.  Critique dans le sens de réaliste, rationnel, et de diminuer l’intensité de nos émotions afin d’éviter d’en être esclave. Cette approche vise l’équilibre entre les émotions et les comportements afin de diminuer la souffrance créée par nos réactions face aux situations auxquelles nous sommes confrontés.

Ok, c’est bien beau, mais concrètement ça veut dire quoi?

Nos comportements sont influencés par nos pensées et nos croyances. Celles-ci sont à leur tour influencées par nos émotions. Si nous entretenons des pensées et croyances irréalistes suite à un événement, nous en viendrons à vivre une des cinq émotions négatives suivantes : la peur (il faut que), la colère (je dois), la tristesse (c’est dommage), la dépression (je suis fou d’avoir fait cela), la culpabilité (je n’aurais pas dû).


Exemple : J’échoue à un test difficile pour lequel j’ai étudié toute la fin de semaine.  J’ai peur d’annoncer à mes proches mon échec, car je crois qu’ils penseront de moi que je suis nulle, que je ne comprends rien.  J’ai peur de leurs jugements, qu’ils posent sur moi un regard de mépris.

Si je rationalise la situation : Ok, cela peut arriver à tout le monde d’échouer. Si un proche m’annonce un échec, vais-je le juger comme étant nul? J’ai des forces et des faiblesses comme tout le monde et cela ne fait pas de moi une moins que rien.  Je n’accorde pas de crédit à l’opinion des autres parce qu’ils ne sont pas dans mes souliers, etc.

Pour approfondir le sujet, je vous invite à consulter les livres de Lucien Auger, Ph. D. Il existe plusieurs sites Internet traitant de cette approche.  Je vous laisse le soin de trouver, car ce que l’on cherche nous trouve ;-)

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Un vieux sage avait un fils très timide. La timidité du jeune garçon était telle qu’il n’osait jamais quitter sa maison. Il craignait que l’on se moque de lui. Son père lui expliqua alors qu’il ne fallait jamais écouter les gens et qu’il allait lui en donner la preuve.

– Demain, lui dit-il, tu viendras avec moi au marché !

Tôt de bon matin, ils quittèrent la maison, le vieux sage sur le dos de l’âne et son fils marchant à ses côtés. Quand ils arrivèrent sur la place, des marchands ne purent s’empêcher de murmurer :

– Regardez cet homme. Il n’a aucune pitié ! Il se pavane sur le dos de l’âne et oblige son pauvre fils à marcher.

Le sage dit à son fils :

– Écoute bien leurs réflexions ! Demain, tu viendras avec moi au marché !

Le deuxième jour, le sage et son fils firent le contraire : le garçon monta sur le dos de l’âne et le vieil homme marcha à ses côtés. A l’entrée de la place, les mêmes marchands étaient là :

– Regardez cet enfant qui n’a aucune éducation, dirent-ils. Il se repose tranquille sur le dos de l’âne, alors que son pauvre père doit se traîner dans la poussière. Si ce n’est pas malheureux de voir pareil spectacle !

– Tu as bien entendu ? dit le père à son fils. Nous reviendrons demain.

Le troisième jour, ils partirent à pied en tirant l’âne derrière eux au bout d’une corde.

– Regardez ces deux imbéciles, se moquèrent les marchands. Ils marchent à pied comme s’ils ne savaient pas que les ânes sont faits pour être montés.

– Écoute-les, dit le sage. Demain tu m’accompagneras à nouveau au marché.

Le quatrième jour, lorsqu’ils quittèrent la maison, ils étaient tous les deux juchés sur le dos de l’âne. A l’entrée de la place, les marchands laissèrent éclater leur indignation :

– Quelle honte ! Regardez ces deux là ! Faire souffrir cette pauvre bête. Ils n’ont donc pas de pitié ?

Le cinquième jour, ils arrivèrent au marché en portant l’âne sur leurs épaules. Mais les marchands éclatèrent de rire :

– Regardez ces deux fous qui portent leur âne au lieu de le monter.

Aussi le sage conclut-il :

Vois mon fils, quoi que tu fasses dans la vie, il se trouvera toujours des gens pour te critiquer. Aussi, n’écoute pas leurs opinions mais sois toi-même et trouve ton propre chemin.

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Cet article a été soumis à titre de contribution personnelle à l’événement d’octobre 2014 organisé par le site DeveloppementPersonnel.org, Sujet proposé par www.happy-soul.fr suivant l’article A la Croisée des Blogs – octobre 2014 : « Le regard des autres ».