A propos de la guerre

Kong Zi disait que si on donnait aux mots leur sens premier, les guerres n’auraient plus de sens, résumant cette réalité de tous les temps à un manque de compréhension entre les hommes….Si cela est vrai, les motivations des conflits sont beaucoup plus vicieuses que cela souvent car si seulement elles découlaient exclusivement de cette hypothèse confucianiste, elles n’auraient été aussi complexes.

Les guerres, dans une dimension moins abstraite, résultent de l’esprit impérialiste de l’homme, de sa pensée prévalent sur autrui. Elles sont ainsi un moyen pour les forts de justifier leur dite suprématie sur les faibles. Quel faible se sachant relativement faible vis-à-vis de l’autre aurait idée d’aller en guerrier contre une puissance économique ou militaire, par exemple ?

Les guerres sont des moyens sous-tendus par un prétexte pour l’homme de jauger sa puissance et montrer sa suprématie par la seule expression de la force. Or celle ci n’est point justifiée par :

– l’esprit dont se gonfle d’orgueil l’être humain, en tant qu’être supérieurs aux animaux qui cohabitent dans un darwinisme constructif alors que les règles de l’univers imposent un darwinisme naturel qui seul, doit faire office de loi car n’étant pas du ressort humain. Ainsi, par la guerre, l’homme ne diffère en rien de l’animal dans sa nature primitive.

– La guerre est la voie royale d’expression de la force physique, de la capacité destructrice qui n’engendre et ne pourra jamais générer de droit quel qu’il soit car il ne suscite non pas la paix mais la haine et la crainte. Elle rabaisse ainsi des êtres en dessous d’autres par la seule nature animale impérialiste et place des individus n dessous des droits universels de l’homme.

– Elle est affres, destruction et perte et ne cesse de témoigner de l’infinité de la bêtise humaine sous une optique double.

D’abord, à la base des guerres, d’un problème localisée, on aboutit à une effusion de sang devant laquelle la Raison Humaine semble inhibée : la guerre de Troie (enlèvement d’Hélène), la 1ère guerre mondiale (mort d’un duc ayant abouti à la dévastation d’un continent) ou plus actuellement le conflit ivoirien (élections présidentielles). Un égoïsme qui l’emporte sur le pacifisme, l’arme sur le dialogue, la bêtise sur la Raison et surtout la mort sur la vie. Que de vies, de valeurs humaines perdus pour des conflits dont l’ampleur final est exponentielle à la vue des raisons. La guerre est émanation de la bêtise humaine et n’est qu’un besoin du fort de prouver sa suprématie sur l’autre par la violence, qui de mon humble avis, s’avère être faiblesse, négativité, négation de la paix, anarchisme et surtout bêtise.

Ensuite, la guerre est un fléau économique, politique, social, culturel et est par définition une menace pour la science en ce sens qu’il pose la supériorité physique en tant que droit et l’obéissance quelque soit son prix ( dans la crainte et la terreur) en devoir comme l’ont pensé maints dictateurs de l’histoire (Hitler, Staline, Sadam Hussein,Khadafi). Ils réfutent par cette conviction le concept de tolérance des différences sur lequel seules peuvent se retrouver les hommes et non sur la religion, plus sensibles car touchant à la conviction profonde des personnes, des valeurs que d’ailleurs celles-ci ne cessent de défendre.La guerre tire les Etats au fond du gouffre socioéconomique car un développement ne peut se faire que sur les bases d’une stabilité et de prédispositions naturelles que les conflits altèrent au profit de la détresse des innocents.

Il n’y a ni de gloire, ni de justification pacifique dans la guerre mais que de l’horreur et de l’inconscience tant la vie humaine elle même y semble insignifiante et la rationalité de l’homme, en tant qu’être de bon sens y semble douteuse devant le désordre, la terreur, le chaos et la destruction créé. En ce sens, elle ne peut trouver nullement de raison dans sa prédilection machinale à la destruction, à la mort et à l’inconscience.

La guerre témoigne d’un certain abrutissement de l’homme se traduisant par une autodestruction qui n’a de satisfaction ni dans la gloire, ni dans le prestige de la victoire par la force mais se mesure réellement en pertes humaines. Elle est folie dans l’opiniâtreté à s’entretuer des hommes et donne tout son sens à ces célèbres propos « l’homme loup pour l’homme ».