LE BESOIN DE RECONNAISSANCE ET L’ANIMAL
Vous le savez maintenant, à force de suivre mes chroniques, que ce n’est pas le besoin d’affection qui fait courir les êtres humains, mais le besoin de reconnaissance. Et la reconnaissance se traduit, en grande partie, par l’affection : si tu me touches, m’embrasses, me caresses, j’existe. Si tu me frappes aussi. Une grande partie de ma vie a été consacrée aux chevaux et j’ai également eu des chiens et chats. Je me suis posé des questions au sujet des animaux : sont-ils affectueux ou reconnaissants ? Aiment-ils vraiment leur maître et soigneur ? Viennent-ils chercher ou donner des caresses par nécessité ou par amour ?
Ce questionnement soulève peut-être chez vous des réactions. Que vous ayez un animal ou non, il est intéressant de disséquer la relation animal/humain, car, là aussi, les névroses de la race humaine se révèlent… Avez-vous un animal par passion ou pour compenser un manque et remplir un vide ? Ou peut-être même les deux… Avoir un animal par passion est très enrichissant : vous apprenez à vous en occuper, vous vous documentez, vous découvrez toutes sortes de choses à son sujet et il vous rend généralement bien les soins que vous lui apportez. Quand votre choix est motivé par le vide que vous ressentez, vous prenez un compagnon qui deviendra votre béquille et vous l’aurez pour vous et non pour lui. Saurez-vous bien vous en occuper ? C’est souvent la porte ouverte à des situations qui vous dépassent, car, n’ayant aucune idée de la façon d’élever un animal ou de vous comporter, le remède devient pire que le mal, car vous vous laissez dominer. Les animaux ont pour instinct, quelle que soit la race, de trouver leur place dans la hiérarchie ou dans la relation prédateur/proie. Et certains d’entre vous sont une proie facile pour eux ! Mordu, menacé, dominé, incapable de vous faire respecter, vous vous laissez prendre le dessus et vous vous retrouvez au service de votre compagnon.
Dans une meute, il y a une hiérarchie et il faut la faire respecter : le mâle ou la femelle dominant(e) de la meute, c’est vous. Idem avec votre progéniture ! Et l’animal vous doit ce respect qu’il faut lui imposer. Si vous le laissez vous passer devant ou passer simplement devant vos enfants, vous vous exposez à des problèmes qu’il vous faudra gérer. Encore faut-il bien comprendre d’où ils viennent. Les animaux m’ont enseigné beaucoup de principes que j’applique dans ma vie personnelle comme professionnelle. C’est très enrichissant de les observer et, surtout, d’apprendre à se comporter avec eux : ils vous obligent à prendre votre place. Si vous voulez déstabiliser un animal, traitez-le comme un humain. Combien de femmes sont « gagas » devant leur boule de poil et la traite comme leur enfant ? Que dis-je, parfois même comme leur conjoint ! Qui lui est traité bien moins bien que le chien ou le chat ! Respecter un animal, c’est le traiter en tant que tel afin qu’il vous traite en humain. Car s’il se croit à votre niveau dans la hiérarchie, il va essayer de vous prendre le dessus rapidement. Mon ami, Hany, a une théorie sur les « femmes à chats » : il dit que, passé 35 ans, quand elles ont un chat, ou plusieurs, il est très difficile de passer avant lui. Ce n’est valable que pour les femmes en déséquilibre affectif, car pour celles qui sont équilibrées, comme pour tous ceux qui possèdent un animal, elles font une place dans leur lit et dans leur vie pour celui qu’elles auront choisi.
Comprenez-vous qu’un humain équilibré aura un animal équilibré ? L’inverse est également vérifié : tel maître, tel chien ! Les gens agressifs font de leurs animaux des dangers pour les autres. Ils s’en servent d’ailleurs pour asseoir leur autorité et dominer. Avoir un chien méchant pour se protéger et rendre le chien méchant exprès est simplement le symptôme de la peur qu’éprouve le maître au contact des humains : il fait de son chien une arme. Je ne parle pas de ceux qui ont un animal pour se protéger et protéger leurs biens. Là, on parle de protection et non d’attaque pour dominer. Les chiens, les chats, les chevaux et autres sont des éponges : ils captent vos émotions et peuvent s’en servir pour vous dominer. Un cheval sent la peur de son cavalier, comme un chat ou un chien celle de son maître. Ils sont en recherche de leur place et veulent savoir s’ils passent avant vous ou après. Et s’ils sentent qu’ils passent après vous, les voilà rassurés : ils savent ainsi comment se comporter. Mais quand vous laissez l’animal prendre le rôle de dominant, attendez-vous à de méchantes surprises. Vous n’obtiendrez aucune obéissance, aucun respect. En revanche, si l’animal est respecté en tant que tel et si vous vous respectez en tant que dominant de la meute, chacun est à sa place et le tandem fonctionne très bien. Vous devez vous imposer comme chef de meute, dans le plus grand respect, même si, parfois, il faut y mettre de la poigne. Qu’advient-il si vous ne vivez que pour votre animal ? En fait, c’est lui qui doit se conformer à votre vie et non votre vie qui doit tourner autour de lui.
Quand un animal vient chercher ou donner des caresses, vous fait la fête, est-ce qu’il vous reconnaît comme son maître bienveillant ou pensez-vous qu’il vous manifeste de l’amour véritablement ? Est-ce que l’animal agit par réflexe, par respect, par habitude ou par affection ? Tous les comportements que vous identifiez comme des marques d’affection ne seraient-ils pas plutôt une façon d’établir le rapport avec l’être humain, comme ils le font entre eux également ? Quand le maître disparaît et que le chien se laisse mourir, est-ce parce qu’il aime son maître et que celui-ci lui manque ou est-ce parce que quelque chose lui manque et son habitude est rompue ? Je vous vois venir, les amoureux de la nature, vous allez me dire qu’il est évident que les animaux nous aiment. Et si vous étiez simplement en train de faire de la projection ? En quoi est-ce important d’être à ce point certain que votre chat ou chien éprouve de l’affection pour vous ? Et si ce n’était qu’une façon de reconnaître ce que vous faites pour eux, sans y mêler aucun sentiment, le supporteriez-vous ? Comment vous sentez-vous à l’idée que, peut-être, votre animal de compagnie ne vous aime pas, mais qu’il est simplement reconnaissant de ce que vous faites pour lui ? Il le manifeste par des comportements que vous comparez à ceux des humains et donc vous en déduisez qu’il vous aime. Est-ce que tous les humains qui ont des relations sexuelles aiment leur partenaire ? Aimez-vous votre patron, même s’il vous traite très bien ? Peut-on avoir des comportements qui simulent l’amour, mais pas sincères dans le cœur ? Au niveau des humains, j’en suis sûre ! Certains d’entre eux sont excellents pour vous caresser dans le sens du poil afin d’obtenir ce qui sera en faveur de leur intérêt.
Il est certain que vous aimez votre animal, car les humains sont ainsi. Quant à dire que les animaux aiment leur maître, je vous laisse en décider, sachant que les comportements d’affection qu’ils manifestent peuvent être des signes de reconnaissance et une façon d’établir le rapport avec l’homme. Ce que je sais, c’est que vous prêtez souvent des sentiments humains aux animaux en faisant de la projection de ce que vous ressentez sur eux. Et vous vous trompez. Certes, une grande complicité s’établit entre l’animal et vous, car il n’a que ça à faire : vous observer. Il connaît toutes vos habitudes et cela tisse un lien entre vous. Cependant, souvenez-vous qu’ils ont un instinct de survie, vivent dans l’instant présent, peuvent changer de maître et s’adapter. Ils s’attachent à un lieu, à des gens, à des habitudes, sont reconnaissants des soins que vous leur apportez, mais vous aiment-ils pour autant ?…
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