La rechute : Un pas de plus vers la Liberté
Quelle que soit la compulsion dont vous souffrez, il y a de fortes chances que vous rechutiez. Acceptez la rechute comme un pas de plus vers la Liberté, car pour rechuter, il faut avoir arrêté, un temps. C’est encourageant ! Dans une écurie de chevaux de courses, j’avais trouvé un oisillon sur le sol, incapable de s’envoler. Il avait vraisemblablement chuté du nid au moment de prendre son envol. Je l’ai lancé dans les airs une première fois, mais il est retombé, bien qu’ayant essayé d’agiter les ailes. Puis, une deuxième fois, sa technique s’améliorait, mais il retomba. Puis une troisième et là, il prit son envol et se posa sur le toit, pour s’élancer à nouveau, sûr de lui.
La rechute fait partie du processus : vous devenez plus fort à chaque fois. Soyez indulgent avec vous-même, l’objectif étant que vous n’ayez plus envie de rechuter et non que vous vous en empêchiez. Trouvez la motivation, au fond de vous, qui vous permettra de vous envoler vers la Liberté. Car vous en empêcher signifie que cette compulsion a du pouvoir sur vous et vous guette au tournant, au moindre coup dur, à la moindre peine, elle viendra vous proposer de vous consoler. Combattre une compulsion n’est pas si souffrant que vous pouvez le croire, car bien guidé par un professionnel, vous développerez confiance et estime, suffisamment pour que vous n’ayez plus besoin de béquille. Mais pour apprendre à marcher, puis courir vers le Bonheur, vous allez tomber : il faut s’entraîner jusqu’à ce que vous ayez la certitude, au fond de vous, que plus jamais vous ne retomberez. Cependant, de rechute en rechute, vous avez peut-être écœuré, découragé, usé votre entourage. Puis vient la rechute ultime, si la compulsion est grave, qui sera le tournant de votre vie : la carte de la dernière chance. Soit vous comprenez que vous êtes arrivé au bout de l’horreur (et l’être humain a souvent besoin d’en arriver là pour allumer : le fond du baril !) et vous donnez le coup de rein pour remonter, soit vous coulez et cette fois-ci, c’est la dégringolade vertigineuse que plus rien ne peut arrêter. Plus personne ne vous tendra la main.
Prenons le cas du jeune homme battu et emprisonné par une conjointe en déséquilibre, qu’il ne pouvait quitter. Il est retourné une troisième fois en prison pour bris de condition. Cette ex-conjointe lui a demandé de le voir « une dernière fois », lui faisant croire qu’après ça, elle le laisserait en paix. Il est tombé dans le panneau : elle l’a fait à nouveau emprisonner pour bris de condition, puisque le tribunal lui avait ordonné de ne plus la rencontrer. C’était la troisième fois que sa mère et son avocate couraient à son secours, pour défendre sa cause auprès du juge et du procureur qui commençaient à penser qu’ils le voyaient trop souvent et de façon trop rapprochée au tribunal : tout le monde était tanné. Nous avons eu une conversation lui et moi : il avait le choix de couler définitivement, car sans logement et sans travail, il se retrouvait à la rue, ayant écœuré tout son entourage, ou il choisissait de réorienter sa vie écrivant un livre avec moi, en témoignant dans mes conférences et en décrochant ses diplômes en PNL (programmation neuro linguistique) pour aider les jeunes dans son cas. Il a bien compris qu’il jouait son joker et son dernier séjour en prison lui a laissé tout le temps de réfléchir : les autres codétenus n’avaient pas la même opportunité que lui de reconstruire leur vie en sortant de prison. Sa dernière rechute était, à mes yeux, rassurante, même si elle avait découragé sa mère et laissé son avocate perplexe. Devant une compulsion, les autres sont souvent sans indulgence, quand ils ne comprennent pas comment ça marche. Moi, j’étais confiante car je savais qu’il en était arrivé à la dernière marche : ou tu t’envoles ou tu sautes dans le vide.
Il a décidé de prendre son envol et ne retombera plus jamais : il est vacciné ! Une compulsion vous fait perdre votre entourage, surtout lorsqu’il croit que vous êtes en train de vous en sortir et que vous rechutez. Ils ont raison, au bout de quelques fois, de vous tourner le dos, car c’est le seul moyen de vous faire allumer. Quand vous atteignez le bout de l’horreur, il n’y a plus que deux chemins devant vous : la chute sans espoir de retour ou la Liberté. Faites-vous aider pour un professionnel : Vous trouverez la force de redécoller, sur les ailes de votre estime et votre confiance retrouvée.