Essai routier complet: Suzuki Grand Vitara 2009

Les plus vieux d’entre vous se souviendront peut-être du Suzuki SJ410, un 4×4 rustre, sans grand confort et qui pouvait vous amener loin dans les petits chemins perdus au fond des bois. C’était l’époque où les 4×4 servaient de tout-terrain et non pas pour voyager sur l’autoroute. C’était aussi l’époque où Suzuki était à peu près seule dans le domaine du petit 4×4. Le SJ410 deviendra par la suite le Samurai, une version légèrement plus civilisée et diffusée à plus grande échelle. Au moment où le Samurai devenait le Sidekick, la diffusion devenait plus importante puisqu’il porta fièrement plusieurs logos GM soit Chevrolet, GMC, Asüna, Geo et Pontiac. Puis, il recouvra en 1999 son nom original de Vitara, porté partout ailleurs dans le monde. Le Vitara nous a quitté depuis quelques années mais le Grand Vitara est toujours là et bien vivant puisqu’il profite cette année de deux nouveaux moteurs.

Le Grand Vitara est offert en trois niveaux d’équipements: JA, JX et JLX. Seul le JLX peut être équipé du moteur V6. Le modèle JA est évidemment plus dépouillé afin de garder le prix plus bas alors que le JX devrait être le modèle le plus vendu par son équipement plus complet et son prix raisonnable. La silhouette extérieure est assez fluide et se compare bien aux grands acteurs du marché. Le pneu de secours extérieur est placé assez bas pour ne pas nuire à la visibilité. Alors que j’avais prévu essayer le nouveau quatre cylindres, c’est plutôt le modèle JLX V6 qui m’a servi de banc d’essai.

Tout d’abord, l’accès à l’intérieur du Suzuki Grand Vitara 2009 est facile. Les sièges en cuir de mon véhicule étaient confortables et offraient un bon support latéral. Même si le siège du conducteur ne s’ajuste pas électriquement, la bonne position de conduite est facile à trouver et le siège s’ajuste aussi en hauteur. Le volant se prend bien en main et est en tout point semblable à ce que l’on retrouve sur la SX4. Les cadrans sont très clairs, étant éclairés en permanence. L’indicateur de vitesse est le cadran central flanqué à gauche du compte-tours et à droite de la gauge d’essence et de la température du liquide de refroidissement. C’est clair, simple et bien protégé du soleil. Au bas de l’indicateur de vitesse, un petit affichage vous affiche divers informations comme la température extérieure, la consommation d’essence, etc… C’est au niveau de la console centrale que ça se gâte. Pour la disposition des commandes, c’est bien mais l’affichage de la radio et de la climatisation automatique est grandement affecté lorsque le soleil s’y attaque. Il devient alors impossible d’y lire des informations sans détourner les yeux de la route pendant plusieurs secondes. Et le soir venu, l’éclairage rouge envahit cette section du tableau de bord et ça manque de finesse. Autant l’éclairage des cadrans est agréable à l’œil, autant celui de la console centrale est désagréable. C’est comme si les deux sections avaient été élaborées par deux équipes qui ne se sont pas parlées pendant le développement. Pour le reste, les places arrière sont aussi confortables qu’à l’avant quoique offrant moins de support latéral mais c’est la norme. L’espace cargo est bien même lorsque la banquette est en place et celle-ci ne se rabat pas dans le plancher mais se bascule vers l’avant. C’est au peu déroutant au départ car il faut l’attacher au siège avant avec une courroie. De plus, l’espace n’est pas complètement libre puisque la banquette gruge un peu de cet espace de chargement. Par contre, cette façon de faire à l’avantage d’offrir un seuil plus bas pour charger vos objets plus facilement. Et comme d’autres VUS d’origine japonaise, la porte arrière s’ouvre du côté du trottoir alors qu’elle devrait s’ouvrir du côté de la rue. En plus, le son qu’elle produit lorsqu’on la referme n’est pas particulièrement rassurant. Un hayon aurait peut-être mieux fait l’affaire.

Au niveau mécanique, il y a beaucoup de nouveau cette année. D’abord, c’est le retour du quatre cylindres, disparu il y a quelques années, avec le modèle trois portes d’ailleurs. Il s’agit d’un 2,4 litres produisant 166 chevaux. Je ne l’ai pas essayé mais selon des commentaires que j’ai reçus, il semble qu’il n’améliore pas grand-chose à la consommation. Une boîte de vitesse manuelle à cinq rapports peut être commandée en option avec ce moteur sur le modèle JA. L’autre moteur est également nouveau et remplace le glouton 2,7 litres. C’est un V6 de 3,2 litres et 230 chevaux très performant. Il est couplé à une boîte automatique à cinq rapports qui offre une belle douceur de fonctionnement. Sa consommation est excellente et je comprends pourquoi un quatre cylindres ne peut pas vraiment faire mieux. Des freins à disques ventilés aux quatre

roues confèrent au Grand Vitara une bonne force de freinage rehaussée d’un système de freinage antiblocage (ABS) à répartition électronique de la force de freinage et assistant de freinage d’urgence sur tous les modèles. La suspension indépendante aux quatre roues combinée aux pneus de 18 pouces du modèle JLX offre une bonne tenue de route pour un VUS et un confort de roulement acceptable. Notons que le Suzuki Grand Vitara 2009 est l’un des derniers vrais 4×4 sur le marché c’est-à-dire qu’il est construit sur un châssis-échelle intégré pour une rigidité et une durabilité supérieure. Mis à part le modèle JA, il possède une vraie boîte de transfert avec gamme basse et gamme haute vous permettant de vous aventurer dans des sentiers où les VUS « modernes » ne s’aventureront pas.

Suzuki ne lésine pas avec la sécurité et tout comme pour la SX4, tous les équipements de sécurité comme les coussins et rideaux gonflables, les freins ABS, l’antipatinage et le contrôle de la stabilité ESP, etc. tout est en équipement de série sur tous les modèles, même le moins cher. Bravo!

J’avais pris le volant, il y a trois ans, d’un Sidekick cinq portes des années ’90 et je peux vous confirmer que Suzuki a fait beaucoup de chemin en une quinzaine d’années. De véhicule rudimentaire presque exclusivement utilitaire, le Grand Vitara est maintenant confortable, performant et peut se comparer aux meilleurs de la catégorie. Et il n’a rien perdu de ses aptitudes hors-route puisqu’il a conservé l’essentiel de son architecture de l’époque maintenant adaptée à la technologie d’aujourd’hui. Le Suzuki Grand Vitara 2009 vous amèrera où vous le désirez en tout confort, même au fond des bois. Amusez-vous!

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