M. Duhaime, dès le départ, je vous annonce aussi que nous avons très clairement une divergence d’opinion ainsi qu’une différence de perception. Cependant, je vous prie de faire l’effort de saisir la nuance entre les deux.
Ainsi donc, dans un premier temps, avant même de me faire traiter d’hippie B.S. gau-gauche communiste et je ne sais quoi d’autre encore, je me permets de vous mentionnez, et ce, en toute modestie, que je suis CGA de formation et que j’œuvre chaque jour au plein cœur de la fiscalité. Je possède aussi des dons «ultra-sensoriels» mais ça, c’est une autre question ;o) Alors sachez que l’on a intérêts à se lever de bonne heure pour m’étourdir avec des concepts de lois fiscales, de simples chiffres et de théories populaires d’économie. Dans un deuxième temps, de façon plus personnelle, en mon sens, les débats entre la gauche et la droite ne sont que purs débats mentaux et intellectuels. Futiles et superficiels, cette forme de débat, borné, arrêté et rigide, ne mène vers rien de véritablement constructif dans l’avenir… Ne vous est-il d’ailleurs jamais venu à l’Esprit que c’est dans l’union (et non pas la division) de deux polarités opposées que se produisait l’électricité ?! Mon niveau de réflexion personnel me pousse à dire que c’est dans le centre, le juste milieu et l’équilibre que réside le gros bon sens actuellement. Et ce centre, il ne s’atteint pas dans l’individualité, la discorde et la division, mais bel et bien dans la médiation et dans l’union. Mais pour permettre à ce jardin du juste milieu de germer, il faut tout d’abord semer les graines de la bonne volonté… et ces graines là, elles ne se vendent pas sur les tablettes des supermarchés… !!!
Ceci étant dit, je réponds maintenant à votre publication (voir source et lien en bas de page) :
Pour ma part, les paroles de M. Bureau-Blouin constituent une partie de ce que j’ai personnellement vu depuis le tout début. La focalisation sur les frais de scolarité et leurs gratuités, ne nous contons pas d’histoires, ce sont le gouvernement et les médias qui l’ont entretenu et alimenter… Il faut savoir faire preuve d’indépendance d’Esprit, de lucidité et de vigilance face à l’information de masse… Il faut savoir lire entre les lignes et voir «haut-delà» de ce que qui nous est présenté car il n’y a pire danger pour une société que l’incitation à suivre une forme unique de pensée… Il y a eu, dans certains propos, des dérapages tellement outranciers qu’à un moment donné, je me suis même demandé si l’on n’avait pas mis de l’hallucinogène dans l’eau pour provoquer une telle insanité !!!
Je me permets maintenant de vous exposer une infime partie de mon raisonnement. À la lecture de ce qui suit, vous comprendrez peut-être mieux pourquoi, selon moi, les étudiants refusent d’assumer une hausse des frais de scolarité… Non pas parce que ce sont des pas de cœur, des lâches et des pas bons (moi, je vois une toute autre image, mais bon, tout est question de perception, et ne pas confondre avec opinion !), mais parce qu’ils ne sont pas assez cons pour accepter encore une fois de subir une augmentation au profit de la corruption et de l’accumulation des précédentes générations ! Ils n’ont jamais eu l’intention de piger dans les poches de la population ! Ils ne font que dénoncer la mauvaise gestion de NOS fonds et y apporte de très évidentes solutions ! Le plus pire dans tout cela, c’est que cette crise, aussi complexe semble-t-elle en apparence, existe et persiste, le plus simplement du monde, parce que notre gouvernement refuse de mettre le nez dans ses livres afin de justifier et de corroborer la légitimité de son augmentation des frais d’éducation… En fait, c’est bien cela qui les embêtent. Ils sont tellement habitués d’imposer sans calculer et sans se le faire signifier, qu’ils ne sont même pas en mesure d’affirmer que l’augmentation de ces frais est justifiée ! Ainsi donc, il apparaît clairement évident qu’un moratoire obligerait «malheureusement» le gouvernement à faire ses devoirs, l’amenant inévitablement à se commettre et à devoir admettre l’abus, la mauvaise gestion et le détournement de NOS fonds et du portefeuille de l’ensemble de la population… Et cela, vous conviendrez avec moi, que ce n’est pas payant à l’aube de son trésor de Plan Nord, tout autant qu’en prélude d’élections !
Aussi, selon moi, le refus de plier devant le gouvernement ne relève pas de l’intransigeance des étudiants mais d’une accumulation qui date depuis fort longtemps… Il apparaît clair si tous s’étaient levés et objectés au fil du temps, au bon moment et à l’heure où la cloche avait sonné par le passé, nous n’en serions pas là, aujourd’hui, à déblatérer et à se diviser ! Un peuple qui a oublié et n’a pas participé à son passé est condamné à le revivre car ce qui n’est pas pleinement compris est sans cesse répété… La vie a ceci de parfait qu’elle nous représente toujours le même plat, jusqu’à ce que nous ayons conscience de ce que nous mangeons…
Certes, au travers de tout cela, se sont greffé un groupuscule de pas de cœurs, de casseurs, de lâches qui brisent tout, de pas bons… Seulement, au travers de tout ce «cirque médiatique», je me suis fais un devoir personnelle et me suis évertuée à faire preuve de lucidité, de jugement, de raisonnement et de discernement afin de ne pas inclure l’ensemble des étudiants et de leur mouvement dans des évènements commis par quelques garnements… Il y a toujours eu des pommes pourrîtes, il y en a encore et réalistement, il y en aura toujours… Ne faisons juste pas l’erreur de rejeter et de gaspiller tout le panier… Retenons le message plutôt que de tirer sur les messagers… Parce que si nous prenons le temps de réfléchir, de ressentir et de penser, et ce, par NOUS-MÊMES, nous arrivons fort logiquement à la conclusion qu’ils ont raisons dans leurs revendications… que si l’on nous imposait 85 % d’augmentation, alors même que nous sommes les plus taxés en Amérique du Nord pour des services très largement payés mais de plus en plus déficients, peut-être que nous aussi nous oserions prendre position, et possiblement même, prendre notre audace et notre courage à deux mains pour passer à l’action…
Ils ont très clairement levés le voile et mis l’accent sur la mauvaise gestion, ne leur (nous…!) imposons pas le bâillon… Posons-nous les bonnes questions et nous obtiendrons les bonnes réponses… car la réponse est toujours dans la question… Nonobstant le rouge ou le vert, la gauche ou la droite, le pour ou le contre, la désobéissance ou l’obéissance, le Roi ou le Valet, la violence ou la non-violence, la mollesse ou la dureté, la hausse ou la gratuité, le masqué ou le démasqué, l’information ou la désinformation, le mouton ou le lion, la punition ou la récompense, la jeunesse ou la vieillesse, la génération a,e,i,o, u,x,y,z ou les baby boomers, la démocratie ou la dictature, le communisme ou le totalitarisme, le mensonge ou la vérité, la Loi ou l’anarchie, au centre et juste milieu de tout ceci réside une question toute simple : Quant tu es prêt à faire perdurer pour plus cher que si tu avais régler, quand tu es prêt à débourser plus d’argent qu’il en est demandé plutôt que de négocier, quand tu es prêt à assumer de nouvelles pertes et à récolter des dépenses supplémentaires pour la mauvaise graine que tu as intentionnellement semé, quand tu es prêt à adopter une Loi Spéciale en toute rapidité pour restreindre la Liberté de ceux qui pourrait se lever pour te contester et s’opposer à ta malhonnêteté, ne serait-ce pas parce que tu as quelque chose de bien plus gros à cacher et à camoufler… ? Nous les Libéraux, les deux mains sur le volant, la pédale de l’Égo dans l’tapis, nous sommes prêts… à continuer de vous exploiter, vous tromper, vous abuser, vous voler et ce, en se votant des Lois et des outils pour continuer à tout dissimuler !!!
Ceci étant dit, je crois fortement qu’il ne faut pas faire de l’éducation un Dieu… car si elle est dotée de muscles puissants, elle ne comporte pas nécessairement de personnalité… En d’autres mots, l’éducation est une importante porte d’entrée, mais elle n’est pas l’unique clé ! Ce ne sont pas tant les gens dits intelligents et éduqués et qui s’intègre profondément dans le système «commandé et ordonné» de la société qui changent véritablement le monde, mais bel et bien ceux et celles qui voient «haut-delà» de ce qui leur a été enseigné, pensant par eux-mêmes et qui font mieux encore que ce qui leur a été inculqué… ! Aussi, je crois qu’il ne faut pas sombrer dans la facilité et la paresse d’Esprit, en rejetant en entier la responsabilité de tous nos maux présents sur les générations passées. Ce que nous avons eu le pouvoir de faire, nous avons tout autant le pouvoir de le défaire, afin de faire mieux ! La «jeunesse» ne doit pas commettre l’erreur de tout balayer et la «vieillesse» doit faire preuve d’humilité. Retenir et comprendre les amères leçons du passé nous offre l’incroyable opportunité de ne pas les répéter… tout autant que d’en retenir les plus nobles nous permet de sagement les perpétuer. Le passé fait parti du moment présent. Il ne saurait logiquement, réalistement et historiquement en être autrement. Il faut de même être conscient que le moment présent crée le futur à chaque instant… Il m’apparaît primordial de saisir cette réalité avant de penser à concevoir et à formuler un nouveau modèle de société. Dans le cas contraire, nous ne ferions qu’édifier une «nouvelle construction» sur d’anciennes fondations. Craquées, fissurées et non réparées, que pouvons-nous réalistement espérer d’une telle construction, autre qu’elle finira par s’effondrer. Nous serions alors bien avancée ! Bref, encore une fois, c’est dans la compréhension, la discussion ainsi que dans l’union entre les différentes générations et que réside la réponse à cette question… Contrairement à l’individualisation et la division, qui ne provoquent que chaos et désolation.
En terminant, concernant ceux que beaucoup savent instinctivement, mais que peu osent avouer franchement, en d’autres mots, relativement au traitement médiatique de cette «crise», j’abonde dans le sens de la réflexion d’Albert Einstein… et de ses paroles qui en découlèrent: «Le mental intuitif (je préciserais par intelligence émotionnelle) est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons crée une société qui honore le serviteur et a oublié le don. Voilà pourquoi, le monde que nous avons crée est le résultat de notre niveau de réflexion, mais les problèmes qu’il engendre ne sauraient être résolus à ce même niveau. Ainsi, quiconque prétend s’ériger en juge de la vérité et du savoir s’expose à périr sous les éclats de rire des Dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n’en connaissons que la représentation que nous en faisons. Que chacun raisonne en son âme et conscience, qu’il se fasse une idée fondée sur ses propres lectures (j’ajouterais personnellement, sur sa propre réflexion !) et non d’après les racontars des autres… La personnalité créatrice doit penser et juger par elle-même car le progrès moral de la société dépend exclusivement de son indépendance. Ainsi, c’est la personne humaine, libre et créatrice qui façonne le beau et le sublime, alors que les masses restent entraînées dans une ronde infernale d’imbécilité et d’abrutissement. Ceux qui aiment marcher en rangs sur une musique, ce ne peut être que par erreur qu’ils ont reçu un cerveau, une moelle épinière leur suffirait amplement…»
Sur ce, vous remerciant de m’avoir lue et permis de déborder du cadre de votre publication, respectueuse de votre intelligence, de votre perception ainsi que de votre opinion, je vous dis Namaste Monsieur Duhaime !
Source, pour fins de compréhension :
« Être jeune au Québec en 2012 c’est pas facile tous les jours parce qu’on est une minorité. D’un point de vue électoral, on n’est pas très payant. Ce qui fait en sorte qu’on ne bâtit pas des politiques publiques en fonction de nous. On n’a pas la chance du baby-boom d’être démographiquement ou électoralement payant. Donc on est une génération qui se sent oppressée au jour le jour. On sait regarder dans l’avenir. On sait que c’est nous qui vont devoir assumer les caisses de retraite. Qui vont devoir assumer les fiascos environnementaux. Qui vont devoir assumer la dette publique du Québec qui est croissante. Et je pense que ce qu’on veut démontrer aujourd’hui et qu’on va continuer de démontrer, c’est qu’on ne peut pas nous faire payer toute la facture des générations précédentes. » -Léo Bureau-Blouin, le 18 mai 2012
«Si le mouvement étudiant avait eu ce discours-là depuis le premier jour, il aurait depuis longtemps gagné la bataille de l’opinion publique. Tous les jeunes, même ceux au travail ou étudiants en techniques, se sentiraient interpellés. La solution pour sortir de la crise ne doit pas focaliser uniquement sur les frais de scolarité mais bien plutôt sur l’équité intergénérationnelle.» (Éric Duhaime, sur son site Facebook, https://www.facebook.com/eduhaime)