LA SOLITUDE : CA N’EXISTE PAS !

LA SOLITUDE : CA N’EXISTE PAS !

 

« La solitude, ça n’existe pas », chantait Gilbert Bécaud et je vous propose de voir le clip et d’écouter les paroles, avant de commencer cette chronique :

 

http://www.youtube.com/watch?v=x3s88mOg-Z0&feature=related

 

On dit que la première peur de l’être humain, c’est la mort, la deuxième serait de parler en public et certains préfèrent mourir que parler en public ! Mais il existe une peur bien plus grande : la peur de la solitude.

 

Il a raison, Gilbert Bécaud, la solitude, pour les personnes autonomes affectivement, ça n’existe pas. Sinon dans votre tête, dans vos chaussures d’enfant rejeté et abandonné, dans votre besoin de reconnaissance, dans votre terreur de n’exister pour personne, dans votre volonté de ‘servir’ quelqu’un, dans votre désir d’être touché, écouté, regardé, entendu, jusqu’à frappé, humilié, trompé, n’importe quoi plutôt que cette sensation de vide. Bref, la solitude n’existe que dans votre tête d’enfant. Mais vous n’êtes plus un enfant… Dans le vide, les astronautes sont en apesanteur, mais vous, c’est la pesanteur du vide que vous ressentez.

 

Je vous demande, pendant les lignes qui vont suivre, de vous remettre dans vos chaussures d’adulte, envoyez donc votre côté enfant jouer dans son bac à sable, avec sa pelle et son seau. Comprenez que la solitude appartient au vocabulaire de la névrose, cette dépendance émotive qui vous fait croire que vous dépendez des autres autant que de l’oxygène, la nourriture ou l’eau dont vous avez besoin pour vivre. Si c’est trois derniers éléments sont vitaux, c’est-à-dire absolument nécessaire sans quoi vous mourez, la présence des autres, une fois adulte, ne l’est pas. Je le répète souvent : l’homme est un animal de meute et il est fait pour vivre en société et en couple, mais pas à n’importe quel prix ! D’ailleurs, pour certains d’entre vous, si vous regardez la réalité en face, vous avez grandi avec des adultes qui vous ont conçu, mais fondamentalement, vous n’avez jamais eu de père, ni de mère : juste une illusion de père ou une illusion de mère. Donc, la grande nouvelle c’est que ça fait longtemps que vous expérimentez la solitude, alors qu’elle vous terrifie simplement parce que vous restez dans votre état d’enfant. Grandissez !

 

Quand j’y réfléchis, je réalise que je suis seule depuis l’âge de 3 ans, âge auquel j’ai commencé à être ‘catapultée’ en colonie de vacances, pendant un mois, et ce, jusqu’à l’âge de 11 ans. A 11 ans, j’ai été bottée en touche dans un pensionnat, jusqu’à l’âge de 15 ans, puis à 18 ans, je suis partie sur orbite, quittant la maison et à 23 ans, je partais à Paris, à 700 kilomètres de mes parents. Parents ? Parfois, la différence entre un gardien de prison et un parent ne se voit pas à l’œil nu ! D’ailleurs, mon père était enfermé dans le même pénitencier que moi, mais pas dans la même cellule… Lui continuait à vivre la solitude qui avait poussé dans son enfance, propulsé avec un de ses frères dans une colonie, pendant la guerre, privé de ses parents et surtout de sa mère. Seul, enfant, il était seul en couple. N’est-ce pas une souffrance bien plus grande que ressentir la solitude au milieu d’une foule, dans une famille ou dans une vie à deux ? Véritable supplice de Tantale (Tantale fut puni par les dieux, ne pouvant assouvir sa faim, ni sa soif, bien que les pieds dans l’eau et la tête dans un arbre couvert de fruits), vous vivez dans une famille, puis en couple, entre temps toujours entouré de camarades de classe, de collègues, d’amis, auxquels vous n’avez pas forcément accès. Mais qu’avez-vous donc fait aux dieux, pour être ainsi puni ?!

 

Rien, vous n’avez rien fait aux dieux : simple victime de parents inaptes à développer votre confiance et votre estime, inaptes à vous enseigner à être autonome et à comprendre que la solitude est un sentiment qui n’existe que chez les personnes en manque. En manque de quoi ? De reconnaissance. Vos parents sont sensés vous faire grandir avec la certitude que vous existez, au lieu de vous nier ou vous repousser ou simplement remplir leur rôle de pourvoyeurs dans le devoir, oubliant l’affection. Quand vous avez connu la vérité au sujet du Père Noël, vous n’avez plus jamais cru qu’il existait. Mais quand on vous fait croire, de votre naissance à votre adolescence, que vous n’existez pas pour vos parents, qui devraient être obligés de vous aimer et vous reconnaître, la solitude vous frappe de plein fouet. Pourtant, passé 20 ans, la solitude, comme le Père Noël, n’existe pas !

 

Ce n’est pas tant le fait d’être isolé des autres humains qui vous torture : c’est plutôt le fait que personne ne voit que vous existez. Vous restez dans l’idée que pour exister, il faut que quelqu’un valide et confirme que vous êtes bien là, que quelqu’un vous voit. Alors, pour être vu, vous donnez, vous aidez, vous endurez, vous vous soumettez aux caprices de ceux dont vous réclamez la validation de votre existence. Nous ne sommes plus dans le « Cogito, ergo sum » (je pense, donc je suis), mais dans le « je sers à quelqu’un, donc je suis ». Prêt à vous soumettre à toutes les bassesses du genre humain, du moment qu’on vous botte les fesses ou qu’on vous pique votre fric, qu’on vous frappe, qu’on vous dénigre, qu’on vous humilie, au moins, on voit que vous existez ! J’ai tellement couru après la reconnaissance, que j’ai laissé les deux conjoints me prendre tout ce que j’avais et ce que je n’avais pas, pour entendre cette simple phrase « que tu es généreuse, Pascale », que je n’ai jamais entendue de leur bouche…

 

L’être humain est un animal de meute, il est fait pour vivre en société, en famille, en couple, mais pas à n’importe quel prix, pas au prix de sa dignité. Le prix le plus bas, c’est la dépendance affective qui l’a déterminé. Prêt à vous vendre pour rien, du moment qu’on monte une enchère et la première enchère poussée sera votre salut, même si c’est pour s’essuyer les pieds sur vous. Vous dépendez des autres à ce point que vous les laissez décider de votre sort. Et même si, par le plus grand des hasards, vous croisez quelqu’un qui veut vous redonner votre rang de Roi ou de Reine, vous retournez vite fait dans celui de laquais, parce que pour vous, servir les autres, c’est exister ! Et vous tombez systématiquement sur des dominateurs, parce que les Dominants n’ont pas besoin de laquais… Ils sont autonomes affectivement ! Que signifie être autonome affectivement ? Une fois que vous n’avez plus besoin de vos parents pour vous nourrir, vous vêtir, vous fournir un toit, parce que vous avez un job, vous êtes financièrement autonome et vous avez un logement, vous devriez être autonome affectivement. C’est-à-dire avoir une vie d’adulte, avec ses responsabilités et ne plus attendre de vos parents qu’ils vous encouragent, qu’ils vous cajolent, donnent des câlins, etc.

 

Pourquoi un petit garçon, vers 10 ou 11 ans, ne veut plus que sa mère l’embrasse devant ses copains de classe, à votre avis ? Vous en avez assez, à l’adolescence, qu’on vous dise quoi faire, mais vous revendiquez les marques d’affection, les « je t’aime » et les encouragements, alors que vous venez de dire « Maman, papa, arrêtez de me traiter comme un bébé ! ». Alors pourquoi pleurez-vous comme un bébé dès qu’on vous quitte ? L’autonomie affective a ceci d’extraordinaire que le rejet et l’abandon n’existent plus. Car VOUS vous sentez abandonné ou rejeté, alors que l’autre vous a juste signifié que « ça ne marche plus entre vous ». L’autre vous respecte en vous annonçant qu’il/elle reprend sa liberté (même si il/elle va la « vendre » à quelqu’un d’autre), parce que ça fait longtemps que votre histoire bat de l’aile, mais vous n’auriez pas eu le courage d’y mettre un terme. Ou alors, vous n’avez rien vu venir et vous voilà assis sur le bord de l’autoroute, regardant votre ex-partenaire de vie s’en aller, vous plantant là, sans autre forme de procès. Dans un cas comme dans l’autre, cette histoire ne pouvait plus durer et il/elle vous rend un grand service, vous poussant dans le vide… pour apprendre à voler ! Tous mes clients remercient celui ou celle qui les a quittés : cette rupture les a poussés à venir faire un coaching et reprendre le contrôle de leur vie. Ils avouent tous que sans ça, ils n’auraient jamais quitté l’autre…

 

Alors au lieu de vous sentir rejeté et abandonné, terrifié par la solitude, regardez-vous donc dans la glace et dites-vous : « Tu es adulte maintenant, arrête de pleurer comme un bébé, prends ta vie en main et apprends à être bien avec toi-même ». Parce que tant que vous serez dans le besoin, vous serez en danger, parce que dépendant. La solitude, ça n’existe pas. Personne n’est mort de se retrouver seul sur une île déserte, personne n’est mort d’être ermite, personne n’est mort de se retrouver sans famille, sans conjoint. Mais beaucoup se sont tués, parce qu’ils n’avaient pas grandi. L’autonomie affective permet d’être dans le plaisir avec les autres et non plus dans le besoin. Résultat, si quelqu’un est toxique ou négatif, vous le virez, sans vous poser de question, préservant votre zone de confort intérieure et extérieure. En ce qui me concerne, je n’ai besoin de personne sur le plan affectif. En revanche, je suis dans le plaisir avec tous ceux que je côtoie. Ma famille est en France, ma fille, bientôt 17 ans, va partir à l’université, je suis célibataire et j’aime autant être entourée que seule sur ma propriété de 37 hectares (90 acres). Quand je suis seule, j’ai une multitude de projets qui tournent dans ma tête, je les monte un par un. Quand je fais mon jogging dans ma forêt, je n’écoute jamais de musique, je visualise mon avenir, comme chaque fois que je fais du sport. J’aime être au fond de ma forêt à construire mon futur et apprécier ma vie. Ayez des projets, des activités qui vous font plaisir, bougez, créez, foncez !

 

Aimez ce que vous êtes, ce que vous avez accompli et montez des projets. J’aime tout ce que je fais, parce que je m’amuse dans tout. Avec ma fille, avec mes amis ou mes clients, je suis dans l’instant présent. Quand je suis seule, je m’arrête quelques instants et je regarde autour de moi, je réalise tout ce que j’ai accompli ou je me projette dans le futur, dans la diffusion de mon prochain manuscrit (que je viens de terminer et que je vais envoyer en France), dans la réussite de toutes mes idées.  En bref, je suis bien avec moi-même, n’ayant pas besoin des autres pour savoir que j’existe : j’existe et je le sais. Donc, je peux vivre ma vie au lieu de vivre celle des autres. Vous perdez votre temps à vous valider aux yeux des autres pour démontrer ce que votre naissance vous a donné : vous existez, alors vivez maintenant, et la solitude n’existera que dans votre passé !

 

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