Burka, burka pas?

En France, depuis plusieurs semaines, un débat de société enflamme le monde politique, les médias, et même les dîners chez ma belle-mère: doit-on légiférer afin d’interdire le port de la Burka en France, ou du mois dans les lieux publics?

La burka, c’est ce voile qui recouvre de la tête aux pieds, en passant par les mains et même les yeux (une toile grillagée rendant la vision presque impossible), conférant une silhouette presque fantômatique à celle qui le porte. Il a été remis au goût du jour en Afghanistan par les Talibans, une branche extrémiste musulmane. Cette tenue rend la femme invisible, aveugle, interchangeable. Par son poids (7kg) qui pèse sur la tête, et le volume du tissu tout autour du corps, et tombant jusqu’aux pieds, elle empêche toute possibilité de courir.

Dans le pays des Droits de l’Homme et de la Femme, cette attribut exclusivement réservé aux femmes ne pouvait pas laisser indifférent: malgré certains témoignages de jeunes femmes la portant soi-disant à leur propre demande, on a du mal à croire que cela ne constitue pas une entrave à la liberté.

On ne peut s’empêcher de penser à nos mères, nos grands-mères, qui se sont battues dans les années 70 pour la liberté de la femme, le droit de disposer de son corps, et autres avancées sociales (eh oui, c’est grâce à elles que mon mari fait la vaisselle!).

Pourtant , en feuilletant un magazine féminin récent (Elle pour ne pas le citer), je vois tout un article, ou plutôt un reportage photos, spécial chaussures, baptisé « un pied de folie ». Et là s’étalent toutes sortes de chaussures de marques, exclusivement à talons vertigineux, ornées de pampilles, talon en métal, patin en plexi, cristaux Swarovski, certaines à plate-formes épaisses de plusieurs centimètres… Bref, des chaussures inmettables vu la courbure du pied et la hauteur à laquelle elles nous élèvent (de toute façon, ça tombe bien, car les les prix sont inabordables pour la française moyenne: de 375€ à 1545€, je n’invente rien!)

Pendant un temps, j’imagine juste la pauvre petite jeune fille accrochée à son vieux beau riche de mari (ou amant), ces chaussures aux pieds, et je me dis: n’est-ce pas là une autre manière d’entraver la liberté de la femme, et de l’obliger à rester pendue au bras de son « propriétaire ». Là non plus, impossible d’imaginer une échappée sous forme de course à pied, lors d’un sursaut de prise de conscience de la part de l’ingénue piégée dans sa cage dorée…