LES ANTI-DÉPRESSEURS : POUR OU CONTRE ?
Quand vous démarrez votre vie en déséquilibre, parce que vos parents, prisonniers de leurs propres névroses, n’ont pas pu vous donner l’élan nécessaire pour développer votre confiance et votre estime, vous avez le don de vous mettre dans toutes sortes de situations souffrantes. De plus en plus souffrantes. Et un beau jour, à bout de souffle, la brouette pleine de tout ce que les autres vous ont fait porter et qui ne vous appartient pas, vous voilà à genoux, incapable de vous relever. C’est exactement ce qu’il m’est arrivé. A chaque coup pris sur le « museau », je pensais « même pas mal ! » et je me redressais sans comprendre que tout s’accumule et qu’un jour, il faut payer l’adition : la brouette ne décolle plus du sol et vous ne pouvez plus avancer.
Quand l’anxiété vous prend à la gorge, au plexus ou au ventre, étau, boule ou nœud, vous y êtes : l’être humain a ses limites et vous venez d’atteindre les vôtres. Vous vous tournez alors vers le médecin ou le psychiatre, parce que le mal à l’âme vous empêche de fonctionner et vous avez besoin de souffler : vous avez l’impression de « crever ». C’est fou comme la souffrance morale peut faire mal et rendre fou, justement. Il y a toutes sortes d’anti-dépresseurs et je ne prétends pas, loin de là, y connaître quoi que ce soit. Je fais partie de la corporation des praticiens en médecines douces du Québec (CPMDQ) et ne suis donc pas habilitée à conseiller à ce niveau. Et quand un de mes clients est déjà sous médication et souhaite l’arrêter, parce qu’il a repris le contrôle de sa vie, je lui conseille de retourner voir celui qui l’a prescrite car, il faut le souligner, il y a un sevrage à respecter. N’arrêtez pas la médication sur un coup de tête : avant de vous jeter à l’eau, vérifiez d’abord si vous savez nager sans la bouée !
Les anti-dépresseurs, la médication ne sont pas la panacée universelle, la solution miracle qui va vous tirer de là. C’est une béquille quand vous avez une jambe cassée, le temps de la réparer, lorsqu’il s’agit d’une rupture qui s’ajoute aux autres ou d’une dépression. Bref, quelque chose que vous pouvez régler vs les problèmes psychiatriques, tel que les schysophrènes, les psychotiques, voire les tueurs en série : il est certain que la chimique règlera le désordre chimique. Parfois, la bipolarité, la maniaco-dépression ou les problèmes de « personnalité limite » sont confondus avec la dépendance affective car celle-ci provoque des comportements instables et excessifs : J’ai moi-même tout donné à mes conjoints, même au-delà, jusqu’au jour où j’ai bien failli les tuer : je n’étais ni bipolaire, ni maniaco-dépressive, ni « personnalité limite » : J’ÉTAIS TANNÉE ! Quand je voulais tuer mon mari et sa maîtresse, au lieu de voir un psy et de prendre des anti-dépresseurs, j’ai préféré les arts martiaux pour canaliser ma colère !
Un Desperado qui n’est pas reconnu après qu’il ait tout donné peut passer de la douceur d’un agneau à la férocité d’un tigre, parce qu’il est profondément blessé. Son besoin de reconnaissance froissé, pire, nié le jette dans le rejet et dans ses chaussures d’enfant maltraité. C’est un détonateur qui va le faire disjoncter. Son côté « adulte » lui dit de sortir de cette relation qui ne lui apporte rien, mais son côté « enfant » continue à courir désespérément après une illusion, un mirage d’affection et de reconnaissance. Ecœuré, abandonné dans un gouffre de souffrance, il peut tuer.
C’est le fameux « je t’aime, je te hais » qui vous lance dans des excès : tu me quittes et tu pars, avec ma drogue (reconnaissance et affection), je te hais. Tu reviens, je t’aime. tu repars, je te hais ! La rupture est une déchirure qui, lorsque vous êtes en déséquilibre affectif, vous met sous la domination de la souffrance et vous transforme en ce personnage que la colère rend tout vert : Hulk ! Mes clients sont de belles et bonnes personnes dont l’agressivité et les mouvements d’humeur sont générés par la lutte entre l’adulte et l’enfant. C’est dans la douleur qu’ils ont parfois besoin d’une béquille pour réussir à survivre le temps de surmonter le choc de la séparation, la douleur de la dépression. Certains me demandent, avant de prendre quoi que ce soit, ce que j’en pense : je pense que chacun est responsable de sa vie et de son avenir et que vous êtes le seul à être en mesure de décider si vous avez besoin de médication le temps de souffler, conscient qu’il y aura un sevrage après.
Encore une fois, les cas psychiatriques, je ne m’en occupe pas, les psychiatres sont formés pour les suivre. Mais en dépendance affective, il est des blessures qui vous rattrapent et vous mettent à terre sans prévenir. Vous seul pouvez décider si vous avez besoin d’une béquille le temps de récupérer, de souffler et/ou si vous êtes prêt à retrousser vos manches pour décoder le passé et bonifier l’avenir, en musclant votre confiance et votre estime grâce à un coaching.