LE DOUTE : je voudrais rompre, mais j’ai un doute !
Le doute est un système d’alarme ponctuel qui vous alerte sur une chose que vous devez vérifier puis régler si besoin est, le plus rapidement possible. Il est votre meilleur ami quand il vous traverse l’esprit, mais quand il s’y installe, il devient votre pire ennemi. Un feu crépitait dans votre cheminée quand vous êtes parti travailler, mais vous ne vous souvenez pas d’avoir fermé la grille : vous avez plutôt intérêt à faire demi-tour pour vérifier sinon toute la journée, vous allez imaginer votre maison en flammes. En retournant vous assurer que tout est sécurisé, vous voilà l’esprit libre et tranquille.
Vous avez un doute sur le fait d’être bien préparé à un examen : il ne vous reste qu’à étudier plus. Un doute sur le nouveau job qui vous est proposé, vous pourrez poser des questions à ceux qui vous l’offrent pour le dissiper. Un doute sur votre capacité d’acheter une maison et de payer l’hypothèque : vous irez voir votre banquier. Mais quand vous doutez de vous, vous doutez de tout. C’est le manque de confiance et d’estime qui vous pousse à tout remettre en question sans arrêt. C’est terrible de vivre dans le doute en permanence, toujours sur le qui-vive, toujours à vous demander si l’autre décision n’était pas la bonne plutôt que celle que vous prenez. Quoi que vous fassiez, le doute est installé et il se sent chez lui, vous ne pouvez plus vous en débarrasser. Il est là, à vos côtés, toujours à remettre en question tout ce que vous décidez, comme le faisait peut-être votre père ou votre mère, vous tapant sur la tête quoi que vous fassiez. Ils vous ont envoyé le message que vous n’êtes pas capable de prendre la bonne décision. Il va falloir vous débarrasser de cette petite voix qui remet tout en question. La confiance est le seul remède à cette plaie. Peut-être aussi éviter de côtoyer ceux qui l’ont implantée : les voir à dose homéopathique (très peu !) ou plus du tout !
Bref, dès qu’un doute pointe son nez, prenez les mesures nécessaires pour l’éliminer. Sinon, il va drainer votre énergie. Et quand vous avez un doute sur quelqu’un ? C’est qu’un voyant lumineux rouge sur votre tableau de bord vient de s’allumer. Une personne de votre entourage a généré une suspicion et la méfiance commence à vous habiter. Souvent, la meilleure façon de dissiper ce genre de doute est de lui parler. Mais vous avez un doute sur le fait qu’elle vous dise la vérité. Votre intuition fera la différence : si vous êtes confortable avec la réponse et qu’elle est logique, voilà le doute dissipé. Mais si vous ressentez une sensation bizarre, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche. Soyez prudent, soit votre instinct vous signale que l’autre ment, soit vous refusez d’écouter la sensation bizarre car l’autre a dit exactement ce que vous vouliez entendre… mais ment ! Vous êtes parfaitement capable de faire taire le doute, quand il vous signale que votre conjoint vous trompe. Ou de réveiller le doute quand vous croyez à tort qu’il vous trompe.
Le doute le plus courant que j’ai souvent à combattre avec mes clients est celui que l’autre pourrait être le bon partenaire, même s’il leur en fait voir de toutes les couleurs. Dans ce cas, je leur demande à quel pourcentage ils sont certains qu’il faut le quitter et même s’ils répondent à 99,99 %, le doute persiste ! Il est là, increvable, incrusté dans la tête de mon coaché qui voit sa liberté suspendue à un 0,01 % ! Parce qu’il faut 100 % pour basculer vers la conviction, l’intime conviction, qu’il faut partir sans se retourner. Alors je leur dis tranquillement « Je te conseille de rester avec cette personne jusqu’à ce que ta confiance et ton estime soient assez forts pour que, le jour où elle « postillonne » la minuscule goutte d’eau qui fera déborder la piscine (parce que mes clients, ils en encaissent, comme j’en ai encaissé !), tu partes convaincu à 100 % que tu mérites mieux que ça ». Parce que si ce fameux 0,01 % de doute persiste et que vous prenez la décision de partir quand même : l’autre, souvent Trou noir affectif, va s’infiltrer dans cette minuscule faille pour vous dire tout ce que vous avez toujours rêvé d’entendre ! Et vous fléchirez. En revanche, 100 % convaincu qu’il est temps de partir, l’autre n’a plus aucun pouvoir sur vous : il essaiera la grande déclaration, puis avouera ses torts, puis suppliera, jouera sur votre culpabilité, puis se fâchera et ira peut-être jusqu’à vous insulter. Il vous jouera toute la gamme, mais vous resterez de marbre, parce qu’avec ce 0,01 % que vous venez de lui arracher, c’est votre Liberté que vous venez de racheter.
En résumé, inutile de quitter quelqu’un sur un coup de tête, car il va vous ramener en appuyant sur tous les boutons qu’il connaît : de la grande déclaration au mea culpa en passant par vous culpabiliser, par le fait que personne en dehors de lui ou d’elle ne voudra de vous et tout ce que vous allez perdre en partant. Attendez donc qu’il ou elle « mette le paquet » pour vous écœurer afin d’être convaincu à 100 % qu’il faut prendre vos jambes à votre cou et vous sauver ! Et ce n’est pas d’un névrosé, dont vous allez vous débarrasser, mais de tous les névrosés de la Terre, parce que la leçon a coûté assez cher pour comprendre les dangers d’entrer en relation avec un Trou noir affectif. Vous voilà vacciné ! Enfin, je vous le souhaite parce que si vous souhaitez vous faire passer une deuxième couche, plus souffrante que les précédentes, il ne vous reste qu’à décoller encore une fois les yeux fermés, pendant que votre tableau de bord s’enflamme ! Et là, croyez-moi, il n’y a aucun doute : si vous redécollez avec un névrosé, il sera pire que les précédents, jusqu’à ce que vous compreniez !