Il y a deux raisons à la peur de l’engagement :
Première raison, votre intuition vous dit que ce n’est pas la bonne personne, vous n’êtes finalement pas amoureux et vous mettez juste du temps à le lui dire pour ne pas le blesser. Rompre le plus vite possible signifie respecter l’autre, qui est en train de décoller et son avion prend de l’altitude : plus dure sera la chute ! Courage, annoncez-lui !
Deuxième raison, vous êtes un indépendant affectif : vous engagez, même avec la bonne personne, vous terrifie, à cause de vos mauvaises programmations. Votre subconscient a fait un mauvais lien et croit que s’engager, c’est automatiquement souffrir. Je m’attache à quelqu’un et dès qu’il part, je souffre. Ce sont souvent des personnes qui ont perdu un parent très jeune ou qui ont vécu plusieurs (mes)aventures se terminant par une rupture dans laquelle ils ont terriblement souffert du rejet et de l’abandon. C’est une sorte de phobie de la relation.
Dans la première partie de ma vie affective, j’étais terrifiée à l’idée qu’un garçon puisse « me mettre le grappin dessus » : quand je rencontrais quelqu’un, je n’avais pas encore mis un pied dans son lit que je me demandais comment j’allais en ressortir ! J’avais l’impression d’être dans un étau qui m’oppressait épouvantablement. Je ne passais jamais plus d’une nuit avec un gars, puis je disparaissais. Evidemment, selon la bonne vieille formule de névrosés « je te fuis, tu me suis, je te suis, tu me fuis », ils me courraient tous après ! Jusqu’au jour où je suis tombée sur plus névrosé que moi, mon futur ex-mari, et le Trou noir affectif que j’étais s’est transformé en Desperado : j’avais trouvé mon maître, plus névrosé que moi ! Et voilà que j’ai voulu me marier, moi qui faisais des cauchemars à ce sujet ! Le mariage, autant que le divorce, furent très vite consommés.
L’indépendant affectif envoie un double message très mêlant pour l’autre : il semble vouloir entamer une relation, mais il fuit. Quand vous décidez de quitter cette relation, il vient vous rechercher, vous nourrit suffisamment pour vous faire rester, puis recommence sa samba : un pas en avant, trois pas en arrière ! Si vous souffrez de dépendance affective, vous allez vous agripper à cette nouvelle liane, qui va casser rapidement. Si vous êtes affectivement équilibré, passez votre chemin car la personne ne répondant pas à vos critères et vous met dans l’inconfort : votre tableau de bord clignote, à juste titre, et vous sentez qu’il faut débarquer de l’avion. Faites-le vite !
Si vous réalisez que vous avez rencontré quelqu’un de bien mais que, pour d’obscures raisons, vous bloquez (il/elle est trop bien pour moi !), demandez-vous simplement si c’est à cause de votre passé et de ses blessures ou si c’est parce que cette personne n’est pas faite pour vous. Quand deux personnes affectivement équilibrées se rencontrent, elles ne se posent pas de question : elles sont heureuses de se découvrir et vive chaque étape de cet amour naissant avec bonheur et délectation. Elles répondent chacune aux critères de l’autre et s’engagent sans y penser, étant sur la même longueur d’onde, avec le même désir de se voir et la même fréquence de rencontres. Si vous trouvez que l’autre est trop collant ou pas assez, posez-vous des questions !
En ce qui me concerne, pourtant trompée par le passé, je souhaite me remarier. Et lorsque j’aurai croisé le meilleur des hommes pour moi, il lui paraîtra naturel de s’unir à moi, pour le meilleur et… le meilleur, car le pire est derrière moi. Dans ma volonté de mariage, je ne m’étais pas trompée d’acte, je m’étais trompée d’acteur !
Pour en savoir plus, lisez « Le syndrome de Tarzan » (Béliveau éditeur)