VOUS « AIMEZ » UNE PERSONNE QUI NE VOUS AIME PAS OU VOUS ÊTES « AIMÉ » PAR UNE PERSONNE QUE VOUS N’AIMEZ PAS, INCAPABLE DE LA REPOUSSER : DÉPENDANCE ÉMOTIVE !
Pourquoi vous obstinez-vous à « aimer » une personne qui ne veut pas de vous ? Ou plutôt devrais-je écrire « Pourquoi vous obstinez-vous à rester attaché à une personne qui ne veut pas de vous ? Enfin, de votre névrose » ? Ce n’est pas « par hasard », c’est par mauvaises programmations. La langue que vous parlez adulte vous a été enseignée dans votre enfance. C’est identique pour les relations affectives : si votre famille vous a enseigné la reconnaissance, l’amour, l’affection, le respect de soi et des autres, c’est un partenaire de vie qui vous respecte, qui vous aime et qui est affectueux que vous rechercherez. Mais si l’on vous a « parlé » l’abandon, le rejet, l’ignorance, l’absence, je vous laisse deviner quel genre de partenaire vous allez chercher ! Quelqu’un qui vous rejette, vous ignore ou qui n’est pas au courant de votre « attachement névrotique », car vous ne valez même pas la peine de vous manifester, à ce que vous croyez : vous continuez à « inexister » comme dans votre enfance.
Quatre cas de figure :
1) Vous avez déclaré votre flamme, mais l’autre n’éprouve rien pour vous.
2) Vous n’avez jamais osé déclarer votre flamme et vous « aimez » dans l’ombre.
3) Vous êtes « pourchassé » par quelqu’un qui ne vous attire pas, ce que vous lui avez signifié.
4) Vous êtes « pourchassé » par quelqu’un qui ne vous attire pas, mais vous en profitez.
Analysons cas par cas :
1) Vous avez déclaré votre flamme, mais l’autre n’éprouve rien pour vous
Plus vous serez repoussé, plus vous vous accrocherez : franchement, est-ce qu’il n’y a rien qui vous choque ?! Souvenez-vous que chez les dépendants émotifs, la formule « je te suis, tu me fuis, je te fuis, tu me suis » est respectée. Donc, on vous fuit, vous suivez, que dis-je, vous courez ! Souffrant mille morts, vous voyez l’objet de vos désirs côtoyer d’autres personnes, vous êtes jaloux à en crever, vous êtes même capable de faire des scènes à l’autre, qui vous rit au nez. C’est plus fort que vous : la douleur à son paroxysme, vous faites une scène de jalousie à quelqu’un qui ne vous doit rien. Le pire, c’est que tout l’entourage, que ce soit au travail ou dans votre vie sociale, est au courant : vous êtes incapable de le cacher ! Vous risquez même de devenir la risée de tout le bureau, car c’est souvent dans l’environnement professionnel que vous péchez celui ou celle que vous considérez comme votre bourreau. Pourtant, il/elle ne l’est pas et ce n’est pas parce qu’elle/il a deux jambes pour courir vers vous, deux bras pour vous enlacer et une bouche pour vous embrasser et vous dire je t’aime qu’il/elle va le faire : ça vient avec les sentiments amoureux, les vrais !
Dans votre enfance, vos parents avaient certainement la mauvaise manie de rire de tout ce que vous faisiez pour vous rapprocher d’eux, attirer leur attention et peut-être étaient-ils carrément agressifs, parce qu’agacés. Plus vous réclamiez leur attention, plus ils vous rejetaient. Vous vous acharnez donc, inconsciemment, à courir après des personnes qui ne veulent pas de vous, parce que c’est ainsi que vous croyez que fonctionnent les relations affectives : c’est inconscient. Et même si vous comprenez que votre attitude est déplacée, c’est plus fort que vous. Ne dites pas que « ça n’a pas de (bon) sens », ça en a un justement : vous reproduisez la même situation qu’avec vos parents. Et si vous vous respectiez, pour changer ? Parce que vous vous mettez dans une situation dont l’autre pourrait profiter : cas de figure n° 4 !
2) Vous n’avez jamais osé déclarer votre flamme et vous « aimez » dans l’ombre.
Sur le même principe que précédemment, vous avez choisi une personne qui, à votre avis, ne voudra pas de vous, soit parce qu’elle est déjà engagée, soit parce qu’elle est trop bien pour vous, à ce que vous croyez. Ignoré par vos parents, vous ne valez rien et donc il est impossible que quelqu’un s’intéresse à vous. Alors, vous vivez votre « attachement névrotique » dans l’ombre, incapable de l’avouer à l’intéressé, par timidité, ou peur qu’il/elle vous rit au nez. Le plus drôle (si, si, ça peut être drôle !), c’est qu’il se peut que l’autre soit dans le même cas que vous et que vous passiez à côté l’un de l’autre, bien qu’éprouvant la même attirance. Dommage, non ?! Mais si vous avez été abandonné par vos parents ou ignoré, c’est certain que vous jetterez votre dévolu sur une personne qui ne voudra, en aucun cas, de vous. Votre choix désespéré sera à la hauteur de votre blessure d’enfance. L’amour à sens unique est aussi paradoxal que jouer au tennis sans personne en face pour vous renvoyer la balle, pas même un mur !
Alors si c’est juste par timidité, réveillez-vous ! Déclarez votre flamme, sinon vous allez passer à côté de la personne qui est faite pour vous : vous êtes sur la même longueur d’onde, la preuve, elle est aussi timide que vous ! Et si vous essuyez un refus catégorique, au moins vous aurez l’heure juste et vous pourrez passer votre chemin. Mais si vous restez accroché malgré tout, c’est de la dépendance émotive. Une personne équilibrée comprend le « non » et passe son chemin, alors qu’une personne en déséquilibre affectif ne le comprend pas et continue à espérer, voire même essaie de convaincre, de corrompre et continue à s’acharner. Et si elle réussit à convaincre, à avoir l’autre à l’usure, c’est que l’autre est dépendant aussi !
3) Vous êtes « pourchassé » par quelqu’un qui ne vous attire pas, ce que vous lui avez très clairement signifié.
Vous faites l’objet de harcèlement, plus ou moins discret, car vous avez attiré, bien involontairement, les grâces d’une personne de votre entourage (souvent professionnel). Elle vous a déclaré sa flamme, vous avez décliné son offre, mais elle n’en reste pas là. Elle reste là, tel un chien attendant qu’on lui lance la balle, les oreilles droites, en alerte, la moindre de vos attentions. Et, bien sûr, vous faites tout ce que vous pouvez pour lui passer le message que c’est « non » ! Chaque occasion est bonne pour lui dire clairement de ne rien espérer, mais elle est sourde. Deux hommes m’ont « manifesté leur amour » : franchement, comment pouvaient-ils savoir qu’ils m’aimaient, ils ne me connaissaient que très peu ! Déjà, le tableau de bord clignote. J’ai dit « non » très clairement (et vous pouvez compter sur ma franchise et ma clarté !), mais rien n’y a fait : l’un me relance à travers une carte de Noël et l’autre m’écrit « même si c’est perdre mon temps que vous aimez, je préfère perdre mon temps ». Il n’y a rien à répondre, je n’ai rien répondu. J’ai déjà dit « non », que dire de plus ?! Je sais que c’est difficile pour vous de dire ‘non’, en bon Desperado que vous êtes, mais il faut donner l’heure juste à l’autre. Sinon, il vous traitera de Trou noir affectif parce que vous ne lui rendez pas son amour : vous en avez le droit ! Le Trou noir en profite, lui, comme dans le cas n° 4 ! Mais si l’autre insiste à ce point que cela devient inconfortable, surtout dans l’environnement professionnel, il va falloir être plus ferme et faire comprendre à l’intéressé que c’est son problème s’il vous « aime », mais qu’il le fasse sans empiéter sur vos plates-bandes : en silence ! Je sais qu’il est capable de vous faire des scènes et des caprices, à vous de ne pas les accepter : c’est du chantage affectif ! Ne cédez à aucun chantage, vivez votre vie et tant pis si l’autre souffre, c’est son choix et il est incapable de respecter le vôtre. Vous avez été clair, l’autre a le droit de ne pas vous croire, mais pas le droit d’encombrer votre vie : remettez-le à sa place, fermement ! Dans certains cas extrêmes, la police deviendra la solution, quand l’autre fait de vous son obsession.
4) Vous êtes « pourchassé » par quelqu’un qui ne vous attire pas, mais vous en
profitez.
Ça, ce n’est pas honnête, voire même cruel, mais c’est pourtant souvent le cas. Il y a celui qui ne sait plus quoi faire pour se débarrasser de l’autre, comme dans le cas précédent, et celui qui, au contraire, en profite au maximum. C’est un manque de classe et de respect. Vous faites tourner en bourrique celui ou celle dont vous êtes l’idole, vous vous en servez, il/elle accomplit les tâches que vous détestez, vous rend tous les services de la Terre, devient votre larbin, attend un signe de vous pour accomplir tout ce que vous désirez, très heureux de le faire ! Vous le méprisez, mais vous l’utilisez et, parfois, vous faites rire vos amis ou les collègues de travail, en racontant tout ce que l’autre est prêt à gober. Ceux-là mêmes qui rient ne sont pas plus intelligents que vous. Profiter de la dépendance émotive de quelqu’un n’est pas signe d’intelligence. Vous devenez le Trou noir affectif de ce Desperado qui attend tout de vous et vous donne tout, espérant que vous lui accorderez une attention sur laquelle vous semblez ne pas avoir encore délibéré… Bien sûr, puisque vous le laissez espérer ! C’est ainsi que vous le transformez en marionnette : l’espoir qui se résume à un « je n’ai pas dit ‘non’ », mais vous n’avez pas dit ‘oui’ non plus. Et l’autre fait le beau, la belle, bavant sur le susucre qui ne viendra jamais, prêt à tout pour le gagner.
J’ai une mauvaise nouvelle pour vous : en agissant ainsi, tirant tout ce que vous pouvez de l’autre, vous démontrez simplement que vous êtes aussi atteint que votre victime, dans le déséquilibre. Ça se joue par équipe de deux et vous devez être au même niveau de vide que celui que vous martyrisez, devenu dominateur et cruel. Ça gifle, non ?!
Si vous vous reconnaissez dans le rôle de celui qui s’accroche à quelqu’un qui ne veut pas de lui, il est temps d’allumer : c’est de la dépendance affective. Même combat si vous êtes incapable de repousser quelqu’un parce que vous avez peur « de lui faire de la peine » et vous l’endurez ! Tout repose, une fois de plus, sur la confiance et l’estime : si vous les développez, vous n’attirez ni n’êtes attiré par quelqu’un qui s’accroche ou à qui vous vous accrochez. Vous comprenez le ‘non’ et vous savez le prononcer. C’est résumé au respect de soi et des autres, mais encore faut-il l’avoir appris dans l’enfance ou l’apprendre aujourd’hui, dans votre vie d’adulte. Et par pitié, cessez donc de croire que les amours les plus belles sont les amours impossibles : aimer, ne signifie pas « souffrir », aimer, c’est être heureux !