Les aléas de la vie font que nous pouvons un jour être victime de la mauvaise humeur d’une personne, de harcèlement, de violence psychologique ou physique. Je suis victime de l’autre.
Passé l’état de choc, l’écoute et l’empathie de notre souffrance, deux solutions s’offrent à moi:
1) Faire le deuil de ce qui s’est passé et comprendre pourquoi cela s’est-il passé. Être responsable de moi, me reconstruire et prendre des décisions sur moi-même afin que cela ne se reproduise plus.
2) Rester figé sur l’acte destructeur et dans le passé, rendre l’autre ou les autres responsables de moi et vivre avec ma souffrance jusqu’à la fin de mes jours.
A chaque fois que je m’adresse à un groupe de paroles ou sur un forum de « victimes » et que je fais passer le message suivant:
» Nous sommes toujours victimes des autres et avant tout de nous-mêmes « , un phénomène étrange se produit: un flot d’injures s’abat immédiatement sur moi. Certaines victimes usent alors de propos violents, adopte un comportement agressif à mon égard alors qu’elles sont les premières à se plaindre d’en avoir été victimes un jour.
Ces victimes engorgées de colère et enfermées dans un processus de victimisation, qu’elles se refusent par protection de quitter, vont attiser sur elles de par leur attitude cette même violence vécue et subie.
Ainsi, elles vont se confirmer qu’elles sont bien victimes d’incompréhension, d’injustice, de rejet et de violences verbales si leur interlocuteur rentre malgré lui dans ce jeu psychologique:
J’ai subi des violences (victime) – J’appelle à l’aide – Une tierce personne vient à mon écoute, à mon aide (sauveur) – Je refuse toute solution pour sortir de ma souffrance n’écoutant que celle-ci, réfute les solutions et rend responsable l’autre de mon mal-être, personne ne peut me comprendre et finalement m’aider (je deviens persécuteur de l’autre) – Je m’en prends finalement à lui qui devient à son tour…victime. Le sauveur devenu victime se sentant agressé, se défend et inverse les rôles et devient à son tour le persécuteur – La victime retrouve sa position initiale ainsi renforcée. Le bénéfice final est négatif pour la victime bien-sûr et aussi pour la personne venue l’aider.
Alors, qu’est-ce qui rend les » victimes » si agressives ? Si j’ose pointer du doigt que:
– 1) Nous sommes maîtres de notre propre vie.
– 2) Rien ne nous arrive par hasard.
– 3) Nous sommes avant tout victimes de nous-mêmes.
– 4) La violence n’est que l’aboutissement d’un processus inconscient qui se fait à deux.
Temps que les personnes ne prendront pas conscience qu’elles sont maîtres de leur vie et de ce qu’elles en font, elles resteront dans un sentiment négatif, prisonnières d’elles-mêmes et victimes des autres :)
Je vais donc aborder chacun de ses points dans une série de quatre articles en prenant des exemples concrets:
1) NOUS SOMMES MAÎTRES DE NOTRE VIE.
L’homme devient ce qu’il veut devenir…nous sommes tous égaux à notre naissance et c’est notre environnement familial, social et culturel qui va nous offrir les bases de notre future vie.
Enfant, face à cet environnement parfois hostile, nous allons prendre des décisions pour nous-mêmes afin de survivre en ce monde, nous protéger. Face à notre propre perception de nous-mêmes, des autres, du monde qui nous entoure, du monde que nous nous sommes crées, nous allons inconsciemment nous entourer des personnes qui correspondent à notre monde. Nous allons au fur et à mesure que nous grandissons prendre que les bonnes décisions pour nous, afin de correspondre à notre cadre de référence et avancer dans notre scénario de vie.
J’entends déjà ces « victimes » me dire: Non ! Personne n’est égal à la naissance…
Les exemples sont nombreux d’enfants issus d’un milieu hostile, d’un milieu pauvre, ou orphelins et qui ont réussi leur vie (ils sont devenus chef d’entreprise, grand patron, sportif, artiste, ou homme influent ou tout simplement heureux avec une nouvelle famille).
Alors, je pose cette question: Pourquoi certains réussissent alors que les éléments semblaient être contre eux dés le départ pendant que d’autres naissent dans un milieu pacifié, équilibré, aisé, ou entourés d’une belle et aimante famille, et vont sombrer dans la déchéance, l’alcool, la drogue, la délinquance, la violence ?
N’est-ce pas là, la preuve irréfutable que nous faisons de notre vie ce que nous en voulons ?
Les « victimes » vont toujours reporter la responsabilité de leurs échecs de vie sur les autres (famille, conjoint, environnement social, politique, économique, employeurs etc…) et ne vont jamais se poser les questions essentielles: Pourquoi suis-je devenu victime ? Pourquoi je me sens victime ? Quel sens cela à pour moi ?
Qu’elles sont les options qui s’offrent à moi pour ne plus l’être ?
Dés lors, je suis assailli d’exemples de victimes plus horribles les unes que les autres ou farfelues pour me prouver que la « victime » n’est pas responsable de ce qu’il lui est arrivé.
Nous NE SOMMES PAS RESPONSABLES des actes d’autrui ou événements exceptionnels bien entendu mais NOUS SOMMES RESPONSABLES de NOUS-MÊMES et surtout de ce que nous faisons de nous après avoir été victime.
Un chiffre incroyable devrait faire réfléchir: Dans 80% des cas, les victimes connaissent ou connaissaient leur agresseur (Chiffres du Ministère de la Justice sur les crimes et délits).
Je m’adresse à ces 80% et non aux 20% de victimes qui ont malheureusement croisé un jour sur leur chemin un psychopathe, un délinquant sexuel, un chauffard de la route, subit une catastrophe naturelle, un attentat, un accident exceptionnel. La probabilité existe évidemment et demeure très faible.
Il y a des personnes à qui il n’arrivera jamais rien et d’autres qui accumulent les problèmes.
Les faits divers horribles dont on nous parle à la télévision, radio restent minoritaires et c’est parce qu’ils sont minoritaires qu’on en parle.
A chaque fois, afin de justifier leur statut de « victime », elles ne vont pas prendre leur propre exemple en compte mais les 20% de cas extrêmes pour me dire « ça existe ». Oui, bien entendu que ça existe et vous, l’avez-vous vécu ?… Non.
C’est une façon inconsciente en prenant des exemples qui ne les concerne pas, de se voiler la face, de ne pas voir que même si elles ne sont pas responsables de l’acte de l’autre, qu’elles ont bien une part de responsabilité dans ce qui leur arrive dans leur vie (ces points seront développés dans les chapitres suivants).
Tout au long de notre vie, nous avons des choix à faire sur notre vie personnelle, affective, professionnelle, sociale et nous ne sommes pas à l’abri de commettre des erreurs sur nos choix qui pourtant nous semblaient bons pour nous, sinon nous ne les aurions pas fait. Ses erreurs nous font grandir, évoluer et comme disait Nietzsche: « Tout ce qui nous tue pas, nous rend plus fort « .
Je vais prendre mes propres exemples où un jour je fus victime, chaque cas est différent et la même réflexion s’applique à tous.
1984: Je suis victime d’une agression à mains armées dans une station service où j’étais employé et devient provisoirement aveugle.
2009: Je suis victime d’un manipulateur pervers narcissique, sombre dans la violence conjugale, perd l’amour de ma femme et entame une procédure de divorce.
2010: Je suis victime de mon employeur qui monte un dossier contre moi et me licencie.
1984: Qui a décidé d’accepter ce poste de caissier dans une station service isolée sur une aire d’autoroute ?
Qui a accepté de faire de temps en temps des horaires de nuit en étant seul ?
2009: Qui a accepté de rencontrer et de se lier d’amitié avec cet homme ? Qui a accepté de lui présenter sa femme ? Qui a voulu et accepté de se marier avec cette femme ?
2010: Qui a accepté de signer ce contrat avec cet employeur malgré les recommandations de l’ambiance délétère et de harcèlement qui régnait dans cette entreprise ?
Bien-sûr, je n’ai jamais souhaité me faire agresser, ni connaître la violence conjugale, ni divorcer, ni être licencié et perdre mon emploi. J’ai fait ces choix au début parce qu’ils me semblaient bons pour moi, personne ne m’a forcé, contraint à les faire. Même si cela m’est très désagréable à entendre, je me dois de reconnaître que c’est bien moi qui suis responsable de mes choix de vie et non…les autres.
Alors, si je réfléchis bien au moment où j’ai fait ses choix, je prends conscience que j’ai répondu à un besoin instinctif (celui de travailler et gagner de l’argent, d’être reconnu et d’être aimé, et celui d’évoluer professionnellement), je ne voyais que ça et pas ce qu’il y avait autour et je n’ai pas pris tous les éléments en compte au moment de faire ce choix.
1984: Les horaires de nuit dans une station service isolée sur une autoroute comportent des risques et il y a des consignes strictes de sécurité à respecter.
2009: Je me suis placé en « sauveur » d’un homme supposé suicidaire qui me paraissait dès le début pas équilibré.
2010: A l’entretien d’embauche, la personne me prévient qu’il règne dans cette entreprise des cas de harcèlement moral et de discrimination.
Dans les trois cas, bizarrement, je n’ai rien entendu, rien vu…
Un autre exemple:
Une femme victime d’un mari violent et alcoolique. Pourtant au début comme toute histoire d’amour, c’était le prince charmant, il était jovial, attentionné, généreux, gentil, sensible.
– Et où l’avez-vous rencontré la première fois ?
– Dans une discothèque, ce fut le coup de foudre.
– Souvenez-vous de cette rencontre…a t-il bu lors de cette soirée ?
– Euh…oui je crois…il était très drôle, il m’a fait rire…il m’a fait la cour.
– Vous me dites que c’était une personne sensible…
– Oui, très sensible. Il faut dire qu’il a eu une enfance malheureuse et il n’a pas eu de chances en amour…
– C’est à dire?
– Il a été martyrisé par son père qui frappait sa mère aussi.
– Et en amour…
– Il me disait qu’il était tombé que sur des salopes qui l’ont trompé ou des hystériques.
– Il a eu donc beaucoup de chances de vous rencontrer…
– (en pleurs) oui; mais pas moi.
Que vous inspire ce témoignage ? Seriez-vous allée avec cet homme ?
Dans chaque rencontre, entretien d’embauche, il y a des éléments, des signaux avant coureurs que nous n’entendons pas ou ne voyons pas, et qui pourtant, si nous avions la conscience claire, nous alerterait sur ce qui va se passer plus tard… nous répondons avant tout à nos besoins ou désirs, à notre intuition, à notre inconscient, à notre scénario de vie.
Prochain article: Rien ne nous arrive par hasard.
Chaleureusement
Christophe Georgin.