Témoignage d’une ménopause tardive

Le jour de l’anniversaire de mes 52 ans, j’ai eu mes règles pour la dernière fois. Jamais auparavant je n’avais souffert de règles irrégulières. Mon cycle menstruel ne m’avait donc jamais posé de problèmes. Pourquoi ce jour-là ? Je ne le saurais sans doute jamais.

Cette année-là, j’envisageais de partir en voyage. La destination que j’avais choisie comportait quelques difficultés comme de longues marches en altitude, visites de sites anciens, etc.

Bien que je me réjouissais à l’avance de ce merveilleux périple en perspective, j’étais en même temps très inquiète à l’idée qu’il me serait peut-être difficile de le réaliser en période de ménopause. Je ressentais beaucoup de fatigue et il me semblait avoir perdu toute mon énergie. Comme on dit par chez nous, j’avais le moral dans les talons.

Il fallait donc que je consulte mon médecin traitant avant d’envisager cette aventure. Je ne voulais surtout pas partir angoissé. Je dus faire une analyse complète de sang pour m’assurer que tout irait pour le mieux. À ma grande surprise, les résultats étaient parfaits, sauf les taux d’hormones qui étaient au plus bas.

À présent, je devais consulter mon gynécologue.

Je savais bien que la ménopause devait m’arriver, comme à toutes les femmes. J’avais même noté quelques absences de règles la dernière année, mais rien d’alarmant à mon sens. Je ne m’inquiétai donc pas. Ensuite, j’ai eu des sueurs nocturnes et quelquefois bouffées de chaleur, mais je n’en ai pas souffert. Cela ne m’a jamais inquiété au point d’aller consulter un médecin.

Néanmoins, les derniers mois avant la ménopause, je ressentais une certaine lassitude. J’avais bien quelques sautes d’humeur, mais je les attribuais à des événements marquants de ma vie. En fait, j’étais devenue très émotive. Un rien me faisait pleurer et mes enfants me le faisaient remarquer en me qualifiant d’imbuvable. La vie à la maison devenait très tendue.

Je me rendais bien compte de tous ces bouleversements, mais je ne me doutais pas un seul instant qu’ils puissent venir de la préménopause.

Finalement, je me rendis chez le gynécologue et il m’annonça que j’étais ménopausée. Devais-je en déduire que mon état dépendait entièrement de ce bouleversement hormonal ?

C’est mon médecin généraliste qui me proposa une solution d’urgence. Étant donné que je partais dans un temps très court, il me fallait à tout pris retrouver le moral et l’énergie physique dont j’allais avoir besoin pendant ce périple. À ce moment-là, je n’ai pas exploré d’autres possibilités, comme l’homéopathie, les plantes, l’aromathérapie ou quoi que ce soit d’autre.

On est allé au plus rapide, prendre des hormones de substitution à faible dose. De toutes les façons, pour mon médecin, ce genre de traitement permettait d’éviter tous les problèmes liés à l’ostéoporose et au cancer du sein. J’ai donc accepté sans rechigner.

Avec le recul, je puis dire que ce remède était bien approprié. J’ai pu profiter de mon merveilleux voyage au Pérou, mon humeur s’est améliorée et mes enfants s’en sont sentis soulagés. Cela fait maintenant trois ans, néanmoins, j’ai tout de même dû encaisser un symptôme de taille, j’ai pris 6 kilos depuis le début de ma ménopause.

Certes, ce n’est pas la fin du monde, mais j’ai toujours un peu peur de ne pas arriver à contrôler la situation. Et d’ailleurs, puis-je vraiment la contrôler ?

Aujourd’hui, je me pose quelques questions : n’y a-t-il pas d’autres traitements que cette prise d’hormones journalière ?

N’y a-t-il pas d’autres solutions qui pourraient m’aider à mieux vivre ce passage vers un nouveau chemin de vie ?

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