Six membres du Conseil National Suisse ont signé une pétition lancée par l’Observatoire Euro-Med basé à Genève, appelant le gouvernement des Emirats Arabes Unis (EAU) à respecter ses obligations démocratiques et internationales et à revoir et reconsidérer la loi n°7, qui permet aux autorités de détenir des personnes pour de longues périodes après leur libération officielle.
La pétition note que les rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme, le groupe de travail sur la détention arbitraire, le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, le rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et d’association et le rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme « ont réclamé dans une lettre adressée au gouvernement des EAU le 13 novembre 2020 la révision de cette loi antiterroriste ».
» À ce jour, 13 ressortissants des EAU sont détenus dans des centres de consultation qui sont utilisés pour détenir indéfiniment des prisonniers après leur peine. Cela permet pratiquement au gouvernement des EAU de détenir ses ressortissants indéfiniment. Cette loi a été utilisée contre les défenseurs des droits de l’homme dans le pays, dans une tentative de museler leurs voix qui appellent à des réformes et des changements politiques », a indiqué la pétition signée par les six membres.
La pétition appelle les EAU à reconsidérer la loi n°7, qui permet de détenir des personnes pour de longues périodes et de leur donner plus de libertés, en particulier la liberté d’opinion et d’expression, et exhorte les autorités à libérer les 17 ressortissants détenus après la fin de leur peine et à mettre fin à sa politique de détention de toute personne réclamant des réformes.
Les membres du Conseil National ont appelé le gouvernement suisse à utiliser tous les moyens de communication à sa disposition pour faire pression sur les EAU afin qu’ils introduisent des réformes à la loi n° 7 et qu’ils permettent plus de libertés dans le pays, notamment en ce qui concerne la liberté d’expression et d’opinion, et pour s’assurer que les accords conclus avec les EAU n’entraînent pas de violations des droits de l’homme, notamment en ce qui concerne la liberté d’expression et d’opinion.
Stéfanie Prezioso, membre du Conseil National Suisse, a adressé une déclaration spéciale à Euro-Med sur cette question :
Je voudrais apporter mon soutien total à tous les défenseurs des droits de l’homme aux EAU et à tout prisonnier politique confronté à la répression et à l’emprisonnement. Je n’oublie pas non plus ma profonde solidarité avec les travailleurs migrants aux EAU, qui sont privés de tout droit politique, social et civil. Les travailleurs migrants continuent d’être liés aux employeurs par le système de la kafala (parrainage), ce qui les rend susceptibles d’être victimes d’abus et d’exploitation au travail. C’est un système d’esclavage quasi moderne.
Les autorités des EAU, en particulier l’Agence de sécurité de l’État (ASE), ont commis des violations permanentes des droits humains dans le pays, notamment en procédant à des arrestations arbitraires, en torturant et en faisant disparaître des personnes. Les autorités ont également restreint la liberté d’expression, en emprisonnant les opposants au gouvernement et en les maintenant dans des conditions extrêmement difficiles.
Les EAU continuent également de co-diriger la coalition dans le conflit armé au Yémen, une coalition qui est impliquée dans des crimes de guerre et d’autres violations graves du Droit International.
Les EAU doivent être condamnés pour ces multiples violations des droits de l’homme.
Signataires :
1. Nicolas Walder
2. Stéfanie Prezioso
3. Carlo Sommaruga
4. Fabian Molina.
5. Mattea Meyer.
6. Cédric Wermuth.
Fin