SI VOTRE CONJOINT EST UN « PERVERS, MANIPULATEUR, NARCISSIQUE », VOUS ÊTES… MASOCHISTE !
J’en ai vraiment assez d’entendre ces trois mots associés : « pervers manipulateur narcissique» pour qualifier des personnes en situation de survie, les Trous noirs affectifs, que l’enfance a aussi mal programmés que les Desperados. S’ils étaient vraiment pervers, narcissiques et manipulateurs, vous n’auriez aucune chance d’échapper à leurs griffes. Et s’ils n’avaient pas, en face d’eux, ces masochistes de Desperados, ils ne pourraient pas être pervers manipulateurs narcissiques : ça se joue par équipe de deux !
Question : si nous sommes, vous et moi, au fond de l’eau avec une seule bouteille d’oxygène pour deux et que seul celui qui attrapera la bouteille survivra. Ne deviendriez-vous pas « pervers manipulateur narcissique » pour avoir cette bouteille ?! Moi oui ! Sauf que je ne me retrouve plus en besoin d’oxygène, au fond de l’eau, coincée avec quelqu’un qui en a besoin aussi. Comprenez-vous, une bonne fois pour toutes, que vous êtes en situation de survie, que vous soyez Trou noir affectif ou Desperado ?
Vous leur faites un très grand honneur de penser qu’ils sont à ce point calculateurs et intelligents. Comme s’ils étaient capables de prévoir les coups à l’avance… Ce n’est ni du calcul ni de l’intelligence, mais de l’instinct de survie qui les pousse à prendre tout ce que vous leur donnez et au-delà. Ils agissent par programmation, en prenant, autant que vous agissez par programmation en leur donnant. Je vous ferai remarquer au passage que dans la plupart des cas, ils n’ont rien demandé : vous avez devancé leurs moindres désirs… Dans quel but ? Celui d’acheter l’attention et l’affection. Qui est le plus pervers : celui qui donne pour acheter ou celui qui se laisse acheter ?! Vous, le Desperado, vous donnez tout à un Trou noir affectif qui le prend, parfois sans vous dire merci, et qui ne vous donne rien en échange. Alors, votre mauvaise programmation vous pousse à en donner plus, avec le même résultat. Mais l’autre ne vous a pas tordu le bras ! Il va même jusqu’à vous dire « Mais non, il ne fallait pas » et vous répondez « Si, si, ça me fait plaisir, j’insiste ! ». Je vous vois rire, ça vous rappelle quelque chose ? Ou peut-être pleurez-vous. Dans un cas comme dans l’autre, sachez qu’on peut en sortir !
J’avais viré Jim de ma maison (avec l’aide de deux policiers !), mais je continuais à lui donner tout ce que je pouvais : pas pour de l’affection ou du sexe, mais pour de la reconnaissance. Je voulais cette simple phrase : « Mais que tu es généreuse, Pascale ! », que je n’ai jamais obtenue. Je lui ai acheté une voiture (il l’a aplatie sur un rocher), je lui ai payé une voiture de location le temps d’en trouver une autre, j’ai payé l’autre, je lui ai prêté mon matériel informatique qui a soi-disant été volé par la voisine (la police a bien ri devant cette explication !), j’ai laissé ses chiens vivre chez moi et il avait les clefs de ma maison pour pouvoir les nourrir (je suis rentrée à l’improviste, vivant à Montréal pendant la semaine, pour constater qu’il vivait chez moi et dormait… dans MON lit !), et j’en passe et des meilleures, qui lui ont d’ailleurs valu les crottes des deux chiens dans sa valise, et un beau jour, je lui dis « Après tout ce que j’ai fait pour toi, tu pourrais quand même me remercier ! » et il me répondit « Je ne t’ai rien demandé ». C’était vrai ! C’est moi qui devançais tous ses besoins, pour obtenir cette maudite phrase due au maudit besoin de reconnaissance !
C’est sûr que vous êtes outré, offusqué, abasourdi, dépassé par les comportements du Trou noir affectif : vous jouez à un jeu dans lequel vous respectez les règles, vos valeurs, et l’autre n’en a aucune. Vous êtes battu d’avance. Sa seule règle, c’est sa propre survie pour laquelle sont nécessaires le mensonge, la tromperie, retourner les situations à leur avantage, vous faire croire que c’est vous le méchant, le « pas correct », l’hystérique, le ou la déséquilibré(e). Vous les traitez de narcissiques parce qu’ils ramènent tout à eux et tirent forcément la couverture vers eux : c’est un mécanisme de survie qu’ils ont mis au point pour obtenir ce qui les nourrit compulsivement. L’attention, l’affection des autres, leur argent, leur soumission, leur servitude. Ils ne sont pas manipulateurs, car un manipulateur sait parfaitement sur quel bouton appuyer pour avoir une banane et il le fait sciemment et consciemment. Eux le font par réflexe, pas par réflexion. Jamais vous n’entendrez un Trou noir affectif raconter qu’il a fait exprès de poser un geste afin que l’autre agisse d’une façon précise, pour lui soutirer tout ce qu’il peut.
Croyez-vous que le père de ma fille, Jules, a décidé de prendre une maîtresse ayant un problème d’alcool et de drogue, juste pour que je m’accroche à lui encore plus et que je ferme les yeux toute ma grossesse ?! Il s’est laissé emberlificoter dans cette relation parce qu’une angoisse terrible l’a étreint à l’idée d’être père, alors qu’il venait d’acheter une maison (il n’avait jamais eu de bien immobilier à lui) et qu’il venait de se marier. Il a cru qu’il aurait un enfant anormal… Il a donc fui la maison et il s’est mis à mentir. Il n’a pas réfléchi au fait que je pouvais divorcer… D’ailleurs, il ne voulait pas divorcer ! Dites-moi un peu quelle était sa stratégie dans tout ça, où était la manipulation, ma perversion ou le narcissisme ? Il n’en avait pas, il réagissait, en situation de survie, sans comprendre lui-même ce qui lui arrivait. J’étais prise dans le même piège que lui jusqu’au jour où j’ai décidé d’en sortir. J’aurais pourtant dû le mettre à la porte tout de suite et il ne m’a pas obligée à fermer les yeux… Je l’ai fait toute seule, comme une bonne Desperado que j’étais ! Quand Jim me fait le même coup, habitant chez moi, me disant qu’il n’est plus sûr de vouloir une relation avec une femme plus âgée et sort tous les soirs, il ne met pas un revolver sur ma tempe pour que j’accepte cette situation. Je n’avais qu’à le mettre à la porte, lui aussi. J’en étais incapable, j’attendais qu’il me revienne. Alors, qui était le plus pervers manipulateur narcissique ? Eux, qui vivaient des angoisses et ne savaient plus comment en sortir ou moi qui donnais tout pour qu’ils me reviennent, me laissant humilier et utiliser ?!
Je dirais même que si vous voulez jouer sur ce plan de la perversité, le Desperado est très fort : il ne donne pas pour donner, il donne pour corrompre : « Je vais tellement tout faire pour lui/elle qu’il/elle ne pourra plus s’en aller »… Voilà sa stratégie ! Vous agissez comme la victime d’un vampire au cou duquel vous avez sauté, sans qu’il ne demande rien, pour vous faire sucer le sang, jusqu’à la dernière goutte ! Le Trou noir affectif ne vous supplie pas de le sauver, c’est vous qui décidez de le faire ! Votre programmation vous pousse à chercher quelqu’un dans une situation difficile, pour donner libre cours à votre côté sauveur, pensant que pour ça, il/elle vous aimera. Pas du tout ! Il/elle ne sait pas aimer, juste prendre. Vous non plus, vous ne savez pas aimer, juste donner pour acheter ! Si vous poussez le raisonnement plus loin, vous le Desperado, vous achetez du sexe et de l’affection : comment appelez-vous cela ? Incitation à la prostitution ! Quand ils retournent une situation à leur avantage, ce n’est pas non plus parce qu’ils sont intelligents ou de bons orateurs, c’est simplement parce qu’ils sont intimement persuadés qu’ils sont les bons et vous le mauvais ! Ils sont les victimes et vous les bourreaux et sont équilibrés alors qu’ils vous accusent d’être dépendant affectif. Ils voient le monde de leur fenêtre, parce qu’il repose sur de mauvaises perceptions qu’ils croient vraies et vous voyez le monde de la vôtre. Et pourquoi les croyez-vous quand ils vous font croire que vous êtes fou et qu’ils sont équilibrés ?! Pourquoi supportez-vous tout et n’importe quoi au lieu de vous enfuir ? Pourquoi restez-vous accroché à quelqu’un qui vous nuit ? Êtes-vous masochiste ou simplement pris dans le même piège de perversion, de narcissisme et de manipulation ?
Mais dans leur monde à eux, il faut prendre ce qu’on te donne et dans le vôtre, il faut donner pour acheter. Voilà pourquoi vous n’êtes pas en mesure de vous comprendre, mais voilà comment vous tombez dans le même piège. D’autant que le Trou noir affectif, quand il vous conduit devant l’autel, croit qu’il veut vous épouser, juste ce jour-là, mais le lendemain, des mines de fond remontent à la surface et le font paniquer et six mois plus tard (parfois, c’est plus rapide !), il vous trompe ! Quand vous avez une relation sexuelle avec un Trou noir affectif, il/elle peut parfois être tellement intense que vous croyez qu’il/elle vous aime : non, c’est juste le moment qu’il/elle apprécie, dans quelques heures, ce sera différent. Pourquoi ? Parce que ces personnes sont tellement en situation de survie qu’elles n’ont pas de passé, pas d’avenir et vivent à la seconde « S ». Elles ont envie de manger, elles mangent, envie de boire, elles boivent, envie de sexe, elles vous sautent dessus et ça n’ira pas plus loin ! Jim a été capable de me redemander de l’argent, après tout ce qu’il m’a fait et tout ce que j’avais payé pour lui, en 2009 ! Il a oublié ce qu’il m’a fait : ça c’est résumé à cette pensée : « Quand j’avais des dettes en France, Pascale a payé, j’ai des dettes au Québec, je vais lui demander de les payer ». C’est un réflexe de Pavlov, rien de plus !
Et le Desperado, en face, ne comprend plus rien : « Elle voulait qu’on achète une maison et on essayait d’avoir un enfant et le lendemain, elle me quitte pour un autre ! ». Au moment où ils parlent, ils croient ce qu’ils disent, puis paniquent. Je le sais, je l’ai fait. Dans la première partie de ma vie affective, j’étais Trou noir et je ne voulais faire de mal à personne, sauf que je me mettais dans des situations telles que je ne savais m’en extraire qu’en mentant, en racontant des histoires abracadabrantes. J’avais rencontré un jeune homme, pendant les vacances, au bord de la Méditerranée : ambiance plage, le gars me paraissait « appétissant » et je lui donne mon numéro de téléphone à Paris. Il appelle, je lui dis de venir, mais quand il s’agit d’aller le chercher à la gare, je n’ai plus envie de le voir, il ne correspond plus à mon « programme sexuel » ! J’ai monté une histoire de fou pour le convaincre de s’enfuir de chez moi le samedi matin, alors qu’il était arrivé le vendredi soir ! Il s’est retrouvé dans la jungle parisienne, pauvre provincial, et je n’ai plus jamais eu de ses nouvelles. S’il lit cette chronique et se reconnaît, je lui présente mes excuses ! Au lieu de lui dire la vérité, j’ai voulu m’en débarrasser lâchement, pour ne pas affronter son « Mais pourquoi tu m’as fait venir, si tu ne veux pas de moi ? ». Je ne l’avais pas la réponse ! Et j’en ai fait d’autres, des coups pendables, c’est pour cela que je sais ce que ressent un Trou noir affectif qui se sent piégé sans comprendre pourquoi. D’un seul coup, l’angoisse arrive et vous étreint, vous vous sentez coincé et vous faites et dites n’importe quoi pour vous en sortir, broyant l’autre en face, pour simplement respirer. Ils ne se lèvent pas le matin en se disant « Tiens, je vais détruire mon conjoint, aujourd’hui ».
Desperado, vous vous sentez responsable du bonheur de l’autre et vous y mettez tout le matériel possible afin que l’autre vous doive tout. Mais dès que l’autre ne vous reconnaît pas pour toutes vos largesses, vous vous mettez dans une telle colère, qu’après la douceur, vous devenez violent. D’autant que le Trou noir affectif auquel vous faites face a une autre vision des choses et vous enrage : Jules, après lui avoir annoncé que j’avais rencontré Jim, a le culot de me reprocher :
– Tu n’auras pas attendu longtemps après le divorce pour rencontrer quelqu’un d’autre !
– Deux ans, lui répondis-je, parce que toi, tu as attendu longtemps après le mariage ? Six mois, si mes souvenirs sont bons !
Et le jour de notre divorce, lui demandant, par simple curiosité, s’il se rendait compte de ce qu’il m’avait fait subir, il me répondit, avec la plus grande innocence : « Moi ? Je ne t’ai rien fait ! ». Ou encore un Jim qui a contracté, à 22 ans, 20 000 $ de dettes (100 000 FF de l’époque), que je dois payer afin qu’il puisse quitter la France, je paie également son émigration, le voyage avec ses chiens, il est logé, nourrit, blanchi pendant 9 mois au Québec, ne fait absolument rien dans la maison, et quand je le mets à la porte, il me regarde droit dans les yeux et me lance : « Ce n’est pas normal que je parte à poil dans la rue, tu me dois quelque chose ! ». Je lui roule dessus avec la voiture ou j’éclate de rire ?! Et que dire du conjoint d’une de mes clients qui décide de ‘faire un break’, juste après la naissance de leur enfant et n’ayant ni logement ni travail, qui reproche à sa conjointe de ne pas lui chercher un job et un endroit pour vivre ?
N’allez pas croire que cela ne frappe que les hommes : les femmes Trous noirs affectifs sont ‘gratinées’ aussi ! Elles ne vous contactent, messieurs, que si elles ont envie d’une relation sexuelle et le reste du temps, vous ne faites pas partie de leur vie. Une femme décide de quitter son mari, car elle veut ‘voir du pays’, dit-elle, et elle le met à la porte de la maison, le temps du divorce. Et chaque fois que son conjoint vient voir les enfants, elle laisse ses dessous affriolants bien en vue, sa boîte de pilules contraceptives, un bouquet de fleurs sur la table du salon et une photo sur laquelle elle porte fièrement un tee-shirt sur lequel on lit « single » (célibataire). Elle ne veut plus de lui, mais panique à l’idée qu’il ne soit plus à ses pieds. Ce n’est pas lui qu’elle veut, mais le sentiment de sécurité qu’il représentait et qu’elle pense pouvoir conserver en l’excitant quand il vient, mais en lui fermant la porte de sa chambre. Heureusement pour lui, avant de devenir fou, cet homme a fait un coaching qui le rend hilare face à toutes les manœuvres de cette femme. Il y aurait de quoi faire un livre (d’ailleurs, j’y songe sérieusement) avec ce que j’ai vécu et tout ce que mes clients me racontent.
Mais la question n’est pas là : comprenez que ceux que vous traitez de manipulateurs, pervers et narcissiques ne sont que des dépendants affectifs (plus aucune confiance qu’ils compensent par un mépris des autres, ce qui vous fait croire qu’ils se croient bien au-dessus des autres : en fait, ils en ont tellement peur qu’ils deviennent dominateurs !), donc dépendants émotifs toujours en recherche d’un père ou d’une mère qui va les sécuriser et leur donner tout ce dont ils ont besoin et même plus, comme vous ! Car ce ne sera jamais assez, paniqués qu’ils sont, que vous êtes par le besoin ressenti ainsi que le vide qui vous pousse dans le mécanisme de survie : les Trous noirs affectifs sont des victimes et ont besoin d’être sauvés et si vous mettez le doigt dans l’engrenage, ce n’est pas votre bras qui va y passer, mais le corps tout entier ! Vous donnez pour acheter leur reconnaissance et leur attention et ils prennent pour nourrir la même compulsion. S’il n’y avait pas de Desperados, il n’y aurait pas de Trous noirs affectifs : donc, posez les cinq questions qui sont sur mon site pour savoir si vous avez affaire à une personne équilibrée ou à une personne en situation de survie qui a besoin qu’on la sauve : à ce moment-là, fuyez !
Et cessez de taper sur la tête de ceux que vous appelez « pervers manipulateur narcissique », parce que si vous n’étiez pas en dépendance affective, ils ne vous auraient jamais rien pris. Et si vous n’êtes pas responsable de vos mauvaises programmations, vous êtes responsable du choix de vos partenaires de vie. Vous avez rencontré plusieurs Trous noirs affectifs dans votre vie, parce que vous les avez attirés. Ils ne s’approchent plus de moi depuis bien longtemps. Donc, ils ne sont pas plus ‘pervers narcissique manipulateur’ que vous êtes masochiste. Encore une fois, vous êtes prisonniers du même piège : match nul, balle au centre !
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