Me choisir.
Me choisir c’est prendre le risque de rejeter quelqu’un ou quelque chose.
C’est le risque de décevoir quelqu’un qui a des attentes à mon égard, des attentes de ce que je devrais faire, devrais dire ou devrais être.
Me choisir, c’est également dire NON à une partie de moi que je croyais vraie, mais qui n’est qu’une illusion, une image créée pour les autres.
Me choisir, c’est dire OUI à je ne sais quoi.
Je trouve difficile de départir le bon de l’ivraie.
Entre ce qui émane de mon âme et ce qui est inventé par mon mental.
Comment m’assurer que les décisions que je prends dans le but d’être heureuse sont les bonnes à prendre? Surtout lorsque ces décisions concernent une autre personne? Loin de moi la volonté de blesser ou nuire à autrui.
Je déteste prendre des décisions définitives.
J’ai tendance à laisser des portes ouvertes pour revenir sur mes décisions.
J’ai peur de me tromper.
J’ai l’air d’une girouette ou d’une instable mentalement, qui ne sait pas ce qu’elle veut.
Et pourtant! Rien ne m’attire plus que la sécurité et la stabilité.
L’instabilité et toute situation incertaine me repoussent.
Je fuis constamment ce genre de situations.
Et je reviens, tel un boomerang, sur mes décisions au cas où.
Je vis d’espoir et d’eau trouble.
L’instabilité fait ressortir de moi mes pires défauts; le contrôle, la manipulation, le chantage et la méfiance.
Une situation dont je ne connais pas la tournure possible me gruge énormément d’énergie. Au lieu d’occuper mon esprit à des pensées justes et à la réalisation de mes objectifs, je rumine sans cesse des solutions impossibles puisque désirées unilatéralement.
Que me reste-il alors comme solution?
Me choisir….
Mais c’est trop épeurant.
Je crains le vide. Je crains l’idée de n’avoir rien à combattre.
Parce que c’est dans le combat que je me sens.
Sans rien à combattre, je n’ai plus aucune raison alors à ne pas faire ce que j’ai à faire.
Je suis obligée d’assumer mes non choix et d’être bien avec.
Et être constamment dans l’être et la conscience allumée c’est confrontant.
Suis-je alors réellement prête au bonheur?
Me lancer dans le vide, dans l’inconnu. Arrêter d’être mon propre bourreau. Couper les chaînes que je me suis mise moi-même.
Et faire face à ______________ rien.
C’est exactement là où je suis rendue.
*****
Je me retourne et je vois ce que je laisse.
C’est du concret.
Je regarde devant moi, et je regarde vers quoi je tends; c’est le brouillard.
Il y a une lueur au fond du brouillard suffisamment brillante pour m’attirer.
Je me retourne encore de nouveau.
Le concret m’appelle. Il m’attire si fort!!
Il me dit que je prends un risque…
Et si ?
Et si … justement.