Un espace où venir et aller en toute sécurité, un lieu où nous avons chacun assez d’air pour respirer du nouveau : des mouvements et donc, une féconde instabilité. Le couple, comme projet d’évolution consciente, librement consenti. Un compagnonnage où le changement aurait sa place, enraciné dans des valeurs communes et compatibles : une terre fertile où l’arbre de nos amours pourrait grandir, évoluer librement et s’élever. Et lorsque les racines auraient besoin d’idées neuves et de renouvellement, il nous serait possible de les aérer, voire de rechercher un nouveau territoire à explorer.
Comment développer cet art relationnel ?
« Quand je dis tous les jours le même je t’aime, l’autre en oublie le sens . »
Remercier, encourager, complimenter : nourrir et chérir le lien qui nous unit. L’autre est mon reflet et me permet d’être en relation, de vivre le Deux . Cet autre pour qui je ressens une profonde gratitude d’être tel qu’il ou elle est et me donne à voir qui je suis. Ce miroir me permet d’exister, de me reconnaître et d’admettre mon incomplétude et ma perfectibilité.
« L’autre grâce auquel je retrouve la sublime poésie de l’unité. »
Prière à mon Autre
Toi qui m’invites à monter sur tes épaules quand j’ai besoin de voir plus haut. Être-chair qui me berces parfois, me réconfortes et me pousses à sortir de moi, quand je m’engonce dans mes petitesses, m’enlise dans mes contradictions.
Oui, toi qui me donnes l’occasion de manifester le sublime « je suis » que j’ai imaginé. Avec qui me dire est une autorisation constante. Exprimer mes besoins, mes ressentis, mes limites. Poser un refus qui sera accueilli avec bienveillance. Être capable de m’émouvoir sans me sentir attaquée. Apprendre à appliquer les quatre accords toltèques*. Que ma parole soit impeccable. Parler avec intégrité et ne dire que ce que je pense. Ne pas utiliser la parole contre moi-même ni pour médire sur toi ou autrui. Je ne ferai aucune supposition. Ma pensée restera calme en toute situation. Avoir le courage de poser les questions nécessaires à ma compréhension plutôt que de faire des présupposés stériles. Communiquer avec clarté et franchise et exprimer mes vrais désirs. Je ne réagirai pas de façon personnelle à toute manifestation de qui tu es. Avoir la sagesse de distinguer ce qui m’appartient de ce qui est la projection de ta propre réalité. Éviter ainsi confusion et souffrances inutiles pour le bien-être de notre arbre. Enfin, je ferai toujours de mon mieux et je verrai dans tes actes la réciproque. Sachant que d’instant en instant, tout peut changer. Je m’abstiendrai de juger, de me culpabiliser ou d’avoir des regrets, car la pensée tue l’Amour.
Avec toi, je veux vivre l’amour tel qu’il existait avant les mots.
Sais-tu qu’il régnait bien avant que la pensée sur l’amour n’apparaisse ? Bien avant que le Verbe ne vienne le réduire, le voiler, le travestir et faire croire au monde que l’œuvre est la réalité. Sur la scène de la vie, lorsque nous jouons masqués, l’amour n’est plus; il danse dans les coulisses d’un ailleurs, là où il est connu et ressenti avec le cœur.
L’amour serait le fruit de notre arbre. Celui que nous cultiverions au fil des jours avec patience et délicatesse. Aide-moi à faire grandir en moi l’amour. Cet état intérieur, l’aptitude à t’embrasser du regard au-delà des masques, des protections, des blessures émotionnelles ̶ celles qui engendrent des comportements inadéquats, dysfonctionnels, inappropriés, le repli, la fermeture, la peur, la fuite ou l’agressivité ̶ au-delà de la dissemblance, celle qui génère rejet, exclusion, dégoût, honte ou pitié.
« Quand dans mes yeux subsistent l’émerveillement, le silence et la joie, l’amour est là, qui que tu sois. »
Aide-moi à lâcher prise sur mon besoin de te contrôler ou de maîtriser une situation. Je m’ouvrirai à un état de sérénité, par l’acceptation inconditionnelle et bienveillante de ce qui est, sans jugement (bon, mauvais, j’aime, je n’aime pas , etc.), car l’étiquetage divise alors que l’amour unifie.
L’acceptation amène la détente et je peux accéder ainsi à la capacité d’apprécier une situation sans tension, fut-elle de prime abord « négative ». S’installe ensuite une sensation de bien-être, un sourire intérieur, une solide confiance en la vie, une vision du monde vierge, dans laquelle j’avance avec facilité et fluidité, car la résistance est source de souffrance.
Je progresse tout en posant des jalons et des limites dans la direction que j’ai choisie, car autant que Sénèque je suis d’avis qu’« il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va. »
Ensemble, reconnaissons et précisons nos besoins, nos désirs, écoutons-les, pour les honorer, les exprimer et les faire respecter, et redevenons les alchimistes de notre existence. Osons nous offrir ce cadeau, célébrer chaque jour une alliance heureuse. Avec toi, je souhaite vivre maintenant un amour où la peur a disparu.
Presse-moi à prendre le temps de ralentir et savourer ces moments privilégiés où nous nous retrouvons dans notre cocon, où gentillesse, générosité, lenteur et sensualité nous ravissent l’âme, le cœur et les sens.
Et finalement, pousse-moi à partir le jour où Vérité et Liberté auront déserté le jardin de notre amour.
« Si je t’aime, je te quitterai à la minute où je verrai que mon amour est devenu une source d’affliction pour toi. Si tu m’aimes, tu me quitteras à la minute où tu verras que ton amour me crée une prison. » ̶ Osho
* Don Miguel Ruiz. Les quatre accords toltèques.
Anne-Catherine Pozza
Guide de l’amour
www.orchydia.ch
Coaching et formation à Genève
Via Skype: orchydia.ch
