Au lendemain du Sommet de Copenhague, les titres de presse ne faisaient pas beaucoup d’éloges sur les décisions prises. Pourtant, il s’agissait du sommet sur le climat que de nombreux peuples voyaient comme celui de la dernière chance.
Il n’est aujourd’hui plus nécessaire de rappeler quelles sont les conséquences du réchauffement climatique. La majorité des citoyens de ce monde, à l’exception d’une poignée d’irréductibles, attendent des actes. A en entendre les experts, il deviendra bientôt trop tard pour disputer des décisions. Le temps est à l’action.
Malgré cette prise de conscience, les politiques de ce monde ne sont pas parvenues à accoucher d’un accord correct. Bon nombre n’hésitent pas à parler d’un fiasco. Aucune date butoir et aucune décision contraignante n’ont été prises. Pour ceux qui espéraient un protocole remplaçant l’obsolète de Kyoto, leurs espoirs ont peut-être disparu. Seule une déclaration d’intention signe l’aboutissement de COP15.
La Chine a refusé un objectif de réduction de 50% des gaz à effets de serre pour 2050. Le gouvernement chinois aurait-il oublié de lire les prévisions du Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR)? Cette organe prévoit un chiffre de 250 millions de réfugiés climatiques pour 2050.
Le terme de «réfugié climatique» ne possède, certes, pas de définition juridique claire. Toutefois, le droit international devrait rapidement y plancher car 3 millions de gens par an doivent quitter leur endroit de vie pour cause de catastrophes naturelles. WWF a publié des chiffres montrant que déjà 25 millions d’individus ont dû fuir pour ces mêmes causes.
L’exil climatique pourrait conduire à des risques pour la sécurité internationale. Les ressources se faisant de plus en plus rare avec la sécheresse, les experts militaires craignent l’apparition de nouvelles guerres. L’Union Européenne a d’ailleurs revu en 2008 ses priorités de sécurité et de défense en y rajoutant le réchauffement climatique.
Les habitants de l’archipel de Tuvalu, près des îles Fidji, risquent gros avec le réchauffement climatique. D’ici 50 ans leurs neuf îles d’une altitude moyenne de 3 mètres risquent d’être englouties. Toutefois, ils ne seront pas les premiers touchés.
Des victimes de la sécheresse, et non de la montée des eaux cette fois, ont déjà été contraintes de migrer. Abidjan, en Côte d’Ivoire, voit naître massivement des bidonvilles peuplés de Touaregs qui ne peuvent plus retourner sur leurs terres ancestrales à la fin de la transhumance. On y redoute une montée des tensions qui risqueraient d’envenimer des conflits ethniques et politiques préexistants.
Il s’agit bel et bien de la guerre de l’eau. Les réserves d’eau douce ne se confinent pas aux frontières. L’ONU estime qu’il existe 263 «bassins internationaux» tels que des nappes phréatiques, des fleuves et des lacs qui se retrouvent partagés par deux pays ou plus. Ces «bassins internationaux» constituent 60% des réserves d’eaux mondiales et 40% de la population habite à proximité de ceux-ci.
Si un pays décide de fermer le robinet en aval, le pays en amont devient tributaire du premier. C’est exactement ce qui se produit avec la Turquie qui a construit des barrages au détriment de la Syrie et de l’Iraq. Plus proche de chez nous, les provinces autonomes d’Aragon et de Catalogne se sont livrées à une bataille politique pour le contrôle des eaux de l’Ebre.
Nos femmes et hommes politiques d’Europe de l’Ouest sont fort à plaindre pour l’avenir. Déjà qu’ils ont actuellement du mal à gérer convenablement la régularisation des sans-papiers. Ils devraient rapidement se ressaisir afin d’être prêt à prendre des mesures conséquentes en matière d’immigration pour l’avenir.
Pour aller plus loin:
Article initialement publié sur Rapport de Conflits