Vous ne vous sentez pas très bien dans votre peau et pourtant vous tentez de paraître le plus à l’aise possible auprès de vos amis. Vous vous estimez souvent nul ou pas à la hauteur de ce que les autres vous demandent ou attendent de vous.
Une adolescente pourrait dire : « Quand je vais voir des amis, je redoute toujours de ne pas être à l’aise. J’ai peur qu’on me trouve nulle, bête, mais j’essaie quand même d’être drôle, de faire rire tout le monde… ».
Perte de l’estime de soi, point de départ de la boulimie
Pourtant, cette façon de penser est en contradiction complète avec ce que les autres personnes perçoivent de vous. Ils vous décrivent comme brillant, dynamique, sociable, sympa… Parfait, quoi ! Néanmoins, vous ne parvenez pas à prendre confiance en vous. L’image que vous avez de vous-même est souvent négative. Au niveau physique, c’est pareil, vous découvrez petit à petit votre corps d’adulte. Ainsi, on a beau vous dire que vous êtes très bien, vous engagez une guerre contre votre corps. Une remarque négative peut vous faire perdre pied à cause de votre manque de confiance en vous. Vous entamez un régime draconien pour atteindre une image idéale, mais votre propre image de vous-même reste négative. L’échec peut aussi être un détonateur très violent par rapport à la confiance en soi. Faire des erreurs fait partie de la vie, les adultes aussi font des erreurs. Pourtant, obtenir une mauvaise note à l’école peut être générateur de grande tension pour certains jeunes. Après un échec, suit la peur de ne pas réussir la prochaine fois, ce qui peut alors faire émerger des angoisses que certains vont tenter d’apaiser par les crises de boulimie.
Quel milieu social est le plus touché par la boulimie ?
La boulimie est « démocratique » : elle apparaît dans tous les milieux sociaux. Vous êtes tous soumis à différents stress liés à la vie actuelle, par exemple le fait de correspondre aux attentes de vos parents ou à celles de la société. Vous avez bien plus de choix à faire que les adolescents d’il y a une centaine d’années… En effet, à cette époque, les enfants vivaient au même endroit que leurs parents et reprenaient souvent le même métier ou les mêmes activités. De plus, l’allongement de la durée des études vous oblige à rester plus longtemps sous le toit de vos parents. II vous faut donc vous battre pour parvenir à trouver une forme d’indépendance alors que vous ne vous assumez pas financièrement. Cette situation est difficile à supporter pour certains d’entre vous. Vous aimeriez qu’on vous considère comme un adulte mais, en même temps, les responsabilités sont lourdes et vous n’êtes pas certain d’être prêt à les assumer. Vous avez l’impression qu’il va falloir se battre pour faire ce qui vous plaît ou pour ne pas vous faire exploiter au travail. Car ce que vos parents racontent le soir en rentrant n’est pas toujours gai.
Quel serait le plus valable des moyens pour domestiquer les repas lorsqu’on est boulimique ?
Du moment où l’existence et la nourriture sont devenues un mal-être permanent, il faudra consommer autrement pour raréfier les problèmes de boulimie. Il est logique de se nourrir maigrement, malgré cela, il est nécessaire de se nourrir bien, en insérant les substances protéinées et les féculeux, par petites quantités. Pour arriver à vos fins, l’autocuiseur sera un dispositif indispensable pour confectionner rapidement une cuisine normale et bien proportionnée.
Le regard des parents sur le futur boulimique
« Mes parents m’ont toujours dit : tu es forte. Rien ne peut t’arriver à toi. Faut se battre dans la vie ! Mais je n’ai pas su être forte comme ils le croyaient. Alors je n’ose pas leur demander des conseils ou de l’aide, sinon ils vont voir que je suis faible, incapable de me débrouiller seule. Je n’ai pas envie de leur faire de la peine. Mais quelquefois, c’est si difficile à vivre que je suis prise d’angoisse. La vie est compliquée, je peux perdre mes amis du jour au lendemain. Le seul refuge que j’ai trouvé, c’ est la nourriture, par ce que je suis sûre qu’elle ne m’abandonnera pas. En plus, ça m’apaise de manger, même si après je me sens horriblement mal, au moins pendant un petit moment, ça soulage ».