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QUAND UNE TIERCE PERSONNE ENVAHIT VOTRE COUPLE

Peut-être vivez-vous une situation de ménage à trois (non sexuel) avec une tierce personne proche de votre partenaire qui lui laisse toute la place, voire même « votre » place ? Il peut s’agir d’une mère, d’un père ou les deux, un membre de la famille, un(e) meilleur(e) ami(e) et, pire, un(e) ex ! Ou encore un patron… Et, pour finir… roulement de tambours… les enfants ! Soit les vôtres, soit ceux de l’autre. Avez-vous raison de vivre de l’inconfort ou même d’être fâché au point que ce sujet devienne disputes, quand vous revendiquez simplement la place et le rôle qui vous reviennent au sein du couple ? Comment gérer la situation ? Quelle est la solution ?

Dans mon métier de coach, j’entends souvent des clients se plaindre de vivre à trois avec une personne très chère à leur partenaire de vie et dont la présence devient inconfortable, voire même insupportable pour eux. Peut-être est-ce votre cas ou peut-être avez-vous vécu cette situation ? En fait, quand vous n’étiez pas dans le décor, votre conjoint(e) a tissé des liens très serrés avec quelqu’un, bien que ce soit platonique ou uniquement professionnel (je pense à un patron), étant pratiquement toujours ensemble pendant sa période de célibat. Ce quelqu’un entrant chez votre partenaire comme chez lui/elle, sans prévenir, sans frapper, envahissant l’espace avec le plus grand naturel ou encore téléphonant à toute heure du jour et de la nuit. Bien sûr, c’est un manque d’éducation, voire même de la provocation, car une forme de jalousie s’est peut-être installée : cet intrus n’a pas l’intention de diminuer le temps qui lui était imparti avant votre arrivée. Qui peut être cette personne envahissante et comment agit-elle ?

La mère (surtout avec fiston)

Maman a les clefs et vient quand elle veut voir son fiston ou sa ‘fifille’, fait le ménage, a lavé le linge, apporte des petits plats et le tout sans considération pour le fait que vous étiez peut-être, au moment où la clef est entrée dans la serrure, en train de batifoler sur le canapé ou sur la table de la cuisine. En vérité, même étant dans la chambre, on s’entend que s’est gênant ? Mais votre partenaire n’ose pas blesser maman en lui disant qu’à partir de maintenant, elle ne peut plus venir quand bon lui semble… Celle-ci ne voyant pas pourquoi elle devrait changer ses habitudes, d’autant qu’elle sait (ou croit savoir) que, de toute façon, cette relation ne durera pas, alors qu’elle, elle sera toujours là ! Si vous sentez que la mère domine votre partenaire, vous ne ferez pas le poids et belle-maman risque bien de tout faire pour vous éliminer…

Le père (surtout avec sa fille)

Si votre nouvelle rencontre ne prend aucune décision sans l’avis de son père, préférant rester dans ses chaussures d’enfant et le laisser diriger, vos conseils ne seront jamais considérés et n’auront donc aucun poids : seul, papa sait. D’autant que c’est lui qui vient faire les travaux de rénovation et s’installe au milieu de votre salon (peut-être pour fuir sa propre femme) pour une durée illimitée. Ou encore décide quelle voiture acheter, quels matériaux pour les travaux et quelles couleurs sur les murs. Si vous êtes un homme et que vous vous retrouvez dans cette situation, il est évident qu’il y a un autre mâle sur votre territoire et que vous aurez bien du mal à l’en déloger. Entrer en conflit avec lui alimentera vos disputes, on ne touche pas à papa ! Soit votre conjointe le défend bec et ongles, soit elle n’envisage même pas de lui faire la moindre réflexion ou d’avoir la moindre discussion, trop soucieuse de ne pas le fâcher, le vexer, le blesser. Combien de temps supporterez-vous d’être traité comme le gamin (imbécile ?) que fréquente sa fille ? Et si c’est votre conjoint qui ne respire pas sans son père, vous ne verrez plus en lui « votre conjoint », mais plutôt un gars retombé dans ses chaussures d’enfant de six ans totalement contrôlé par l’autorité paternelle.

Un membre de la famille (frère, sœur, cousin(e), etc.)

Ayant toujours connu votre partenaire de vie, un autre membre de la famille peut être très présent parce qu’utile à toutes sortes de choses pendant le célibat et aussi depuis l’enfance. De nombreuses personnes, pour ne pas tomber dans l’ennui, vont se dévouer à la cause des autres pour tuer le temps. Et si vous les laissez faire, ils prennent le contrôle de votre vie. Etant toujours là l’un pour l’autre, faisant toutes sortes d’activités, partageant des secrets, partant en vacances, en soirées arrosées, s’aidant réciproquement dans toutes sortes de situations, une nouvelle rencontre a bien du mal à se glisser et à se greffer dans l’emploi du temps. Evidemment, la tierce personne n’est pas prête à céder sa place, car c’est elle qui risque de se retrouver seule. Et elle considère souvent qu’elle était là avant… Et tous les souvenirs d’enfance évoqués à tout bout de champs pour vous faire comprendre que vous êtes un étranger dans la demeure et vous exclure des conversations sont autant d’armes qui seront utilisées contre vous.

Et parfois, c’est toute la belle-famille qui passe avant vous !

Le ou la meilleur(e) ami(e)

Souvent considéré comme un frère ou une sœur, le statut de « meilleur ami » confère tous pouvoirs sur votre nouvelle rencontre. Et si la période de célibat était propice à une présence quotidienne, quand vous rentrez dans la danse, vous n’y aurez pas forcément votre place. Les habitudes restent les mêmes et vous avez l’impression d’être un sorte d’amant ou de maîtresse, mais en aucun cas un(e) conjoint(e) : votre « fenêtre de tir » restera très étroite. D’autant si votre partenaire a vécu des situations très souffrantes (échecs amoureux ou autres), voire une maladie grave et a bénéficié du soutien inconditionnel de cet(te) ami(e). Se sentant redevable, incapable de faire de la peine, ayant viscéralement besoin de cette béquille, vous devrez partager votre temps d’antenne (20 % pour vous, 80 % pour l’ami) d’une façon peut équitable. Au-delà de la dispute que va générer l’invasion de l’espace et du temps par l’intrus, vous risquez bien de vous heurter à de l’incompréhension de la part de votre partenaire qui ne verra pas où est le problème et, très souvent, vous serez traité de jaloux maladif. D’autant s’il s’agit d’une personne du sexe opposé (ou du même sexe pour les homosexuels) et que, intuitif, vous avez bien senti que, même si les sentiments amoureux ne semblent pas du tout être partagés par celui ou celle avec qui vous tentez d’être en relation, vous avez décelé que l’ami en question, lui, en pince pour elle ou pour lui. Même condamné à rester dans la « friend zone » (la zone amicale), vivant un amour platonique, pour lui/elle, c’est mieux que rien.

L’ex toujours présent dans le décor

Quand c’est l’ex qui fait toujours partie de la vie de votre nouvelle conquête, vous avez effectivement des questions à vous poser. Agissant comme un couple, mais prétendant qu’il n’y a plus qu’une grande amitié entre eux, parfois pour les enfants, l’espace continue de lui être réservé et, bien que vous jouiez des coudes, impossible de vous immiscer entre les deux. D’autant qu’elle n’a pas le réflexe de vous appeler, si la plomberie fait défaut : elle siffle l’ex qui accourt ventre à terre. Ou s’il a un problème à régler, il va s’épancher, par réflexe, sur l’épaule de la mère de ses enfants, plutôt que sur la vôtre. Surtout si les problèmes viennent de vous ! Le pire étant également quand l’intrus a toujours les clefs et prend le domicile pour un hall de gare, sans aucun égard pour votre intimité. Il y a de quoi être fâché, car, finalement, la place est prise et vous voilà « satellisé », tel un bourdon ou telle une abeille incapable d’entrer dans la ruche. L’accusation de jalousie fusera à un moment ou à un autre, riposte facile quand vous manifesterez votre inconfort tout à fait justifié. On vous fera sentir que l’historique prime sur la nouveauté et que la complicité qui s’est créée pendant leur histoire de couple et qui s’est transformée en amitié a atteint un niveau que vous ne serez jamais capable d’égaler.

Le patron (ou le job)

Une autre mauvaise herbe peut envahir votre jardin intime : un patron ou une patronne, voire tout simplement le job de votre partenaire. Obéissant au doigt et à l’œil à la hiérarchie, vous vivez avec un courant d’air qui, s’il n’est pas au bureau, même assis dans votre salon, a la tête occupée par le boulot. D’une soumission extrême à son employeur, vous sacrifiant sans hésiter, refusant de comprendre que vous soyez frustré, vous vous battez contre un envahisseur qui prend le contrôle de votre territoire. Et, bien sûr, c’est à vous de comprendre la pression que subit votre conjoint(e) et au lieu de râler, on vous demande plutôt de soutenir et de favoriser voire faciliter ce dévouement extrême. Si encore la situation était ponctuelle, devant donner un coup de collier saisonnier. Mais pas du tout, c’est toute l’année et pris pour acquis par la direction qui en rajoute de plus en plus puisque tant qu’elle tire sur la corde et que ça répond, elle continue à « charger la mule ». Mule qui peut finir en burnout ayant, au passage, négligé son compagnon ou sa compagne et tant mieux s’il n’y a pas eu d’enfant. De toute façon, pas eu le temps !

Les enfants (les vôtres ou ceux de votre partenaire)

Voilà un sujet bien épineux : les enfants. Faut-il leur laisser TOUTE la place ? Bien sûr que non ! Ce faisant, vous risquez d’en faire des tyrans. Les enfants sont importants et doivent recevoir reconnaissance, affection et protection, cependant, c’est à votre partenaire, que ce soit les siens uniquement ou les vôtres, de répartir son temps entre eux et vous. Et réciproquement. Et quand la marmaille décide que personne ne remplacera le père ou la mère qui a quitté le nid, bien décidée à vous en faire baver pour vous pousser à fuir, la corrida va commencer ! Ou encore, s’ils sont mal élevés et que votre façon d’éduquer est à l’opposé de ce que vous constatez, les « sales gosses » enfreindront joyeusement, voire vicieusement, toutes les règles de bien séance que vous avez établies. Certains parents monoparentaux font passer leurs enfants avant vous, même avant eux, et aucun équilibre ne peut exister puisque vous n’avez aucune place attribuée. Pas même celle d’intérimaire ! Votre poste ne peut être permanent puisque vous ne jouez aucun rôle dans l’histoire, juste peut-être quelques galipettes entre deux portes et encore… On vous traite comme une maîtresse ou comme un amant. On laissera les gamins vous marcher sur les pieds, vous manquer de respect, voire vous insulter. Et si vous vous en plaignez, on vous rétorquera : « Ce sont MES enfants et ils passeront TOUJOURS avant toi ! », défendant coûte que coûte ses chères têtes blondes.

Les solutions ?

Il peut y avoir d’autres intrus que je n’ai pas évoqués, cependant, c’est toujours la même situation, quel que soit l’envahisseur, et donc la même solution. Pour commencer, vous avez le droit de revendiquer, voire même d’être fâché. Cependant, il est important de communiquer vos inconforts parce qu’il arrive que votre nouvelle conquête n’ait pas réalisé, restant dans ses vieilles habitudes, qu’il n’y a pas de place pour vous (ou réduite) et que c’est à elle de vous en faire. Elle doit effectivement attribuer sa place à chacun (même aux enfants) avec justesse, consacrer le temps suffisant à chaque personne et expliquer que, depuis que vous êtes arrivé dans sa vie, la dynamique sera différente, tout en restant épanouissante pour tout le monde. À partir de là, soit votre amoureux-se comprend très bien la situation et fait ce qu’il faut pour répartir son temps, soit ne veut rien entendre et passe l’autre (les autres ?) en priorité et peu importe les raisons. Vous aurez droit au fameux « Si tu me demandes de choisir entre lui/elle/eux et toi, je te préviens, tu perdras ! ». À ce moment-là, vous savez que vous n’aurez pas de place et c’est à vous de décider si vous préférez « ça » plutôt que rien ou si vous décidez de vous respecter en quittant une relation dans laquelle on vous demande de vous soumettre à des conditions abusives. Esclave, jamais vous ne serez : fuyez ! Nous avons tous la responsabilité d’accorder le temps nécessaire à ceux qui nous entourent pour permettre à l’amour et l’amitié de s’épanouir. Il faut juste prendre conscience qu’un conjoint fait partie de la sphère intime et privée, alors qu’un membre de la famille et les amis font partie de la sphère sociale. Les enfants doivent également bénéficier du temps nécessaire et suffisant à leur épanouissement, en bonne intelligence avec les parents ou la pièce rapportée que vous êtes. Mais n’ont certainement pas une place de stationnement réservée à l’année dans votre lit conjugal. Un couple a besoin de passer du temps ensemble et, surtout, a besoin d’intimité. Quant au patron (ou au boulot), il doit rester dans la sphère professionnelle et, de préférence, aux heures de bureau !

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