Pour ou contre la fessée ?
Depuis quelques années, le débat s’installe en France. Faut-il être pour ou contre la fessée, pour ou contre les châtiments corporels dans le cadre de l’éducation ? Les discussions sont souvent passionnées entre ceux qui souhaiteraient voir une loi interdisant les violences physiques et ceux qui considèrent qu’une fessée n’a jamais tué personne. J’ai assisté à cette confrontation d’idée lors d’une conférence avec Olivier Maurel sur la question de la violence éducative.
Visiblement la question dérange et ne laisse personne indifférent. Sûrement parce qu’elle concerne ou a concerné quasiment tout le monde. La violence éducative est en effet très répandue. Pourtant, comme l’écrivait Alice Miller dans ces ouvrages, c’est un domaine qui est toujours été mis de coté même par les sciences humaines. Pourquoi est-il si difficile de se pencher sur la question ?
La plupart des enfants dans le monde sont éduqués de manière brutale et pendant très longtemps, les conséquence ont été minimiser. Il n’y avait qu’ignorance et indifférence face à ces comportements. La violence éducative paraissait normale, tolérée, encouragée même parfois. Mais cette vision évolue et depuis 30 ans, les châtiments corporels sont totalement interdits en Suède, d’autres pays ont suivis cet exemple.
En effet, les études qui ont été menées sur la question montre que la violence subit par les enfants n’est pas sans conséquences sur leurs développements. Et pas uniquement sur le plan physique. Refoulement des émotions, intégration de la violence, prédisposition aux accidents et aux comportements dangereux, mauvaise estime de soi, difficultés relationnelles, troubles de la personnalité… Ce que Alice Miller évoquait dans le livre « c’est pour ton bien » se trouve aujourd’hui étayé par de nouvelles études.
La prise de conscience des conséquences d’une éducation brutale se fait progressivement. Les conséquences de cette violence sont de plus en plus connues et admises.