Irfrid est un homme hétérosexuel d’une vingtaine d’années. Il a vécu quelques relations amoureuses par le passé avec des femmes, mais elles se sont toutes soldées par des échecs. Un soir où il sort dans un bar «underground», il se fait approcher par un homme et il décide d’avoir une relation sexuelle avec lui. Le lendemain de cette aventure, alors qu’il est un peu déconcerté d’être devenu homosexuel, il rencontre son ancienne petite amie et il couche avec elle. À son grand soulagement, il redevient hétérosexuel. Mais une semaine plus tard, il revoit l’homme avec qui il avait couché et ils ont à nouveau une relation sexuelle, ce qui refait de lui un homosexuel.
Ce qui est particulier dans cette petite histoire, c’est que tout ce temps, Irfrid n’a pas changé, il est toujours la même personne. La seule chose qui a changée dans sa vie est le sexe des partenaires avec lesquels il a décidé d’avoir des relations sexuelles. Alors, si nous analysons l’homosexualité avec un œil juste, nous nous apercevons qu’elle définit avec qui nous avons des relations sexuelles, et non qui nous sommes vraiment.
Car malgré ce que nous pouvons en penser, l’homosexualité est un phénomène naturel qui existe depuis le tout début des temps. Il ne sert à rien de la pointer du doigt comme une anomalie congénitale ou une maladie honteuse. En effet, il n’existe aucun gêne d’homosexualité, comme il n’existe aucun gêne de délinquance. Si un jour un enfant devient délinquant, c’est qu’il envoie un message à ses parents du genre: « Si je ne peux pas vous obliger à me donner de l’attention, la police le fera, même si c’est de l’attention négative. » De la même manière, si un jour un enfant devient homosexuel, c’est qu’il envoie un message à ses parents, mais au lieu de les obliger à lui donner de l’attention, il les oblige à se questionner sur l’éducation sexuelle qu’il lui ont donné.
Mais attention, lorsque nous parlons d’éducation sexuelle venant de nos parents, nous ne parlons pas des explications sur le rôle des contraceptifs ou sur les dangers de la grossesse. Nous parlons plutôt de la manière dont nos parents nous ont montré à agir avec les personnes du même sexe et comment ils nous ont montré à agir avec les personnes du sexe opposé. Car lorsque nous choisissons un partenaire de vie, en général, nous passons beaucoup plus de temps à vivre avec lui qu’à avoir des relations sexuelles avec lui. Alors, dans les mêmes proportions, notre orientation sexuelle dépend beaucoup plus de l’entente que nous avons avec les personnes du sexe opposé que sur nos préférences au lit.
Donc, une personne homosexuelle est une personne qui s’entend mieux avec les personnes du même sexe qu’avec les personnes du sexe opposé, et non qui aime mieux coucher avec les personnes du même sexe qu’avec les personnes du sexe opposé. Une relation sexuelle est une relation sexuelle, quel que soit notre partenaire. Une vie à deux, par contre, est beaucoup plus qu’une simple cohabitation et demande beaucoup plus d’investissements qu’une aventure d’un soir.
Car tout le monde, un jour ou l’autre, veut former un couple. Et lorsque ce moment arrive, nous recherchons la relation la moins conflictuelle possible, que ce soit avec un homme ou avec une femme, en harmonie avec ce que nous avons connu avec nos parents. En effet, une personne qui choisit de devenir homosexuelle le fait parce qu’elle croit que cela lui demandera moins d’efforts de s’investir avec une personne du même sexe qu’avec une personne du sexe opposé, d’après ce qu’elle aura appris de son entente avec ses deux parents.
C’est pour cela, par exemple, qu’un homme homosexuel qui nous dit quelque chose du genre « D’aussi loin que je me souviens, j’ai toujours été attiré par les hommes. » nous dit en réalité « D’aussi loin que je me souviens, ma mère a toujours eu une mauvaise entente avec moi, ce qui me fait douter que je pourrais avoir une relation à long terme avec une femme. »
Par exemple, nous avons déjà rencontré une personne qui était homosexuelle depuis longtemps et dont les parent étaient séparés. Elle n’avait pas vraiment connu son père, mais nous avons su que sa mère ne manquait pas une occasion de le dénigrer, ce qui détériorait grandement sa vision des hommes. Un an s’écoula avant que cette personne nous rappelle. Elle avait décidé de déménager près de son père pour le connaître, pour découvrir qu’il n’était pas du tout le genre d’homme que sa mère lui avait décrit. Par le fait même, elle avait commencé à sortir avec des hommes, et elle suivait une thérapie pour apprendre à passer par-dessus sa crainte de dire à ses nouveaux partenaires qu’elle avait toujours été une lesbienne.
De plus, il faut être conscient que dans la plupart des civilisations, la sexualité est un sujet tabou, ce qui amplifie l’impact négatif de l’homosexualité dans l’esprit des gens. Beaucoup de personnes ne comprennent pas pourquoi un homme décide d’être aux hommes ou qu’une femme décide d’être aux femmes, ce qui leur fait peur et déclenche une animosité irrationnelle.
Malgré cela, il n’en demeure pas moins que l’homosexualité est un sujet délicat, qui implique notre interprétation de l’entente que nous avons vécu avec nos parents. Rares sont ceux qui voudront blâmer leur mauvaise relation avec un de leur parent comme la cause de leur préférence sexuelle contestataire.
C’est pourquoi les homosexuels voudront que l’homosexualité soit d’origine génétique, car de cette manière, ce ne sera pas de leur faute, et ils se sentiront moins coupables de leur choix non conformiste. Les parents, pour leur part, voudront que l’homosexualité soit une maladie, car de cette manière, ce ne sera pas de leur faute, et ils se sentiront moins coupables d’avoir aidé à inculquer une vision biaisée des relations homme-femme à leur enfant.
D’après une étude de la Faculté de médecine de l’Université de Washington, les trois principales causes de stress que nous vivons dans notre vie sont reliés à un conjoint (mort du conjoint, divorce et séparation). Ceci signifie que notre plus grande peur est notre peur d’être seul. Alors, lorsque nous n’arrivons pas à établir une relation stable avec une personne du sexe opposé, nous n’avons que deux choix; soit que nous nous résignons à vivre seul ou soit que nous devenons homosexuel. Si nous n’aurions pas si peur d’être seul, il y a de fortes chances qu’il y aurait beaucoup moins d’homosexuels.