Vous sentez-vous vulnérable et dans quelles circonstances ? Et, surtout, pourquoi ? Quelle est la vision du mot « vulnérabilité » d’un point de vue masculin et féminin ? Faut-il montrer votre vulnérabilité ou la cacher ? Existe-t-il une sphère dans laquelle vous pouvez vous montrer vulnérable, ou encore face à certaines personnes, sans vous mettre en danger ?
Ma passion des mots et de leur définition m’a poussée à tourner les pages toutes fines (j’adore le bruit de ce papier et la sensation au bout des doigts) du dictionnaire « Le Petit Robert » pour découvrir la signification exacte de l’adjectif « vulnérable » : « Faible, qui donne prise à une attaque. Susceptible d’être blessé physiquement. Qui peut être facilement atteint ». Aouch ! Ça transpire la proie facile… Il existe une multitude de situations provoquant votre vulnérabilité, surtout quand vous manquez de confiance en vous. Cependant, pour commencer, je vous propose d’identifier les circonstances dans lesquelles vous vous sentez invulnérable : c’est-à-dire en pleine confiance. Par exemple, timide et effacé, vous pouvez vous transformer en terreur du volant, protégé par l’armure de fer que constitue votre voiture. Dans des fonctions d’autorité (juges, policiers, managers, patrons, face aux serveurs d’un restaurant ou au personnel naviguant, etc.), vous vous sentez peut-être tout puissant et certains en abuseront. Mais quand l’enragé du volant descend de son véhicule ou que la position d’autorité ne fait plus force de loi, ces personnes redeviennent vulnérables : elles n’ont plus de pouvoir et se sentent en position de proie. Certes, j’ai pris des cas extrêmes pour vous faire sourire (espérant que vous ne vous serez pas reconnu…) et il existe d’autres circonstances bien plus nobles dans lesquelles votre invulnérabilité va se manifester. Il se peut que vous ayez acquis une belle expérience professionnelle et toutes vos victoires font votre confiance et vous vous sentez invulnérable dans votre domaine : vous possédez votre sujet en totalité. Mais dans votre vie privée, soudain, vous avez l’impression d’être un oisillon tout déplumé tombé du nid… Vous vous faites bouffer !
L’être humain, par instinct, cache sa vulnérabilité, car il sait qu’il va être exposé aux prédateurs. Quand un animal est blessé, il se réfugie dans sa tanière, car il sait, d’instinct aussi, qu’il serait une proie facile pour ses prédateurs et parfois même pour ses congénères. Il n’en sortira qu’une fois apte à se sauver (s’il est un animal de proie) ou à chasser et se défendre (s’il est un prédateur). Je vous vois sourire : certains d’entre vous ne sortiraient plus de leur tanière, tellement vous vous sentez en position de faiblesse dans toutes sortes de circonstances. Comprenez-vous que cela relève de la confiance que vous placez en vous ? Celle-ci se loge autant dans votre tête que dans votre corps. C’est pourquoi, pour la développer, un sport de combat est tout indiqué : savoir vous défendre physiquement vous enlève automatiquement de la liste des proies. Vous dégagez de l’assurance et les prédateurs préfèrent s’attaquer aux plus faibles, c’est plus facile, plutôt que se casser ou se faire casser les dents. Il est évident que si vous dégagez de la vulnérabilité, vous risquez d’être attaqué par ceux qui sont moins vulnérables que vous. Car, les personnes invulnérables ne vous attaqueront jamais. Cela se joue entre dominateurs et dominés et un dominateur est toujours dominé par quelqu’un d’autre. La loi du plus fort dans le monde des 98 % : je te bouffe ou tu me bouffes ?
Je viens de voir vos oreilles se dresser en lisant « personnes invulnérables »… Ça existe ?! vous demandez-vous. Eh oui ! Il y a deux catégories : ceux qui sont bien dans leur tête et dans leur peau (les Dominants*) et qui ne sont ni proie, ni prédateur. Puis, il y a ceux qui se croient au-dessus de tout le monde, ayant excessivement confiance en eux ou le simulant. Ceux-là sont des dominateurs. La bonne nouvelle, c’est qu’ils tombent un jour ou l’autre, punis par où ils auront pêché : à cause de leur excès de confiance. Cela dit, la plupart du temps, plus vous affichez une énorme confiance en vous, plus cela signifie que vous en manquez. Celui qui se sent proie fera tout pour le cacher et que vous rasiez les murs ou que vous preniez tout le plancher, la démonstration est faite aux yeux des Dominants : votre confiance est défaillante. Et je souhaite attirer votre attention sur la vision différente que les hommes et les femmes peuvent avoir de la vulnérabilité. C’est sexy pour un homme, quand une femme est vulnérable, car c’est une belle en détresse qui active le côté sauveur du preux chevalier. Ça le valorise et ça réveille le protecteur en lui, stimulant sa testostérone. Même s’il se fait « bouffer » à la fin parce que la belle en détresse est en réalité une mante religieuse qui lui aura arraché sa confiance, son énergie et parfois son argent. Quant aux femmes, certaines seront touchées par un homme affichant une vulnérabilité (leur cœur de mère peut se réveiller aussi !), alors que d’autres n’y verront que de la lâcheté pensant que : un homme ne pleure pas, un homme est fort, un homme est invulnérable, un homme est un protecteur, un homme ne montre pas ses émotions.
Il est important ici de souligner qu’il ne faut pas confondre « être vulnérable » (revenez à la définition au début de la chronique) et « montrer ses émotions ». Ce n’est pas parce qu’un homme est capable de mettre des mots sur ce qu’il ressent et de le communiquer, d’avoir les larmes aux yeux dans des circonstances de bonheur, d’être hypersensible et empathique, attentionné et prévenant qu’il démontre une quelconque vulnérabilité. Rien de tout cela ne fait de lui une proie démunie. En revanche, s’il se sent comme un petit garçon devant une belle femme ou si une femme se met à rire comme une dinde devant un « beau mec », perdant tous leurs moyens, ils se rendent vulnérables. Et, par le fait, donne les clefs de la ville à la personne qui les a déstabilisés. Ils sont cuits !!! Parce que les prédateurs les reniflent, en usent et en abusent. Voilà bien pourquoi il est important, si vous sentez le besoin de montrer votre vulnérabilité, d’être en terrain sécurisé : la ou les personnes qui en sont témoins doivent être des personnes de confiance qui ne profiteront pas de la situation pour vous prendre l’avantage. Vous avez parfaitement le droit de vous sentir fragile, homme ou femme, car il n’y a rien de pire que simuler une assurance à l’épreuve des balles quand vous êtes mort de trouille à l’intérieur : c’est usant. Et quand vous en aurez assez de cacher votre vulnérabilité ou, tout simplement, d’être vulnérable, vous prendrez les mesures qui s’imposent pour « muscler » votre confiance afin d’être à l’aise en toutes circonstances. Et vous serez capable de montrer vos émotions en toute sérénité, sachant que si quelqu’un essaie de les piétiner, vous saurez vous en éloigner, sans en être affecté.
Vulnérabilité = peur = enfant intérieur
Cf. « La jungle des comportements humains » (Béliveau éditeur)
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