Minuit, Maman travaille, bébé est à la crèche.

Le slogan « travailler plus pour gagner plus » est dans la tête de tout à chacun. Souvent, « travailler plus » sous-entend des compromis. Parfois, juste « travailler » comprend des sacrifices. C’est ce que pourraient nous dire les actifs qui travaillent de nuit ou en horaires décalés.

Ils sont confrontés à une vie de couple non conventionnelle, surtout si un des deux a un travail diurne, vie sociale en dents de scie, contraintes dans le rythme de vie, etc. Ces travailleurs, qu’ils soient dans l’industrie, l’hôtellerie ou la santé, sont les rois des compromis et de la flexibilité.
Obligation ou véritable choix de carrière, tout se complique avec l’arrivée de bébé.

On estime que 20% des actifs sont concernés par les horaires décalés. Parmi ces 20%, les femmes représentent un quart de ces salariés. Ces personnes vivent en campagne ou en ville, avec la famille proche ou pas. Pour les femmes, plus particulièrement, le travail de nuit demande une vraie rigueur.

En effet, il n’est pas rare pour une mère, travaillant de nuit, de rentrer chez elle à 6h du matin, attendre le réveil des enfants pour les amener à l’école et ensuite aller se coucher. Suivant la répartition des tâches avec le conjoint, ensuite, s’occuper des courses, du ménage, etc. Le week-end, il est interdit de dormir une demi-journée, il faut profiter de la famille. Le travail recommence le lundi voire le dimanche soir.

Aujourd’hui, en France, il existe très peu de crèches ouvertes en nocturnes et les week-ends. La plupart se situe dans des grandes villes françaises à l’instar de Lyon, Toulouse ou Angers.

Pourtant, ce service, s’il était développé et dirigé par des professionnels, pourrait être un coup de pouce à ces familles aux horaires décalés. Avec l’évolution de la société, les solutions pour faire garder ses enfants ne sont plus si faciles. En effet, les grands-parents sont actifs de plus en plus longtemps, les assistantes maternelles sont débordées, la solution de secours de faire confiance à une nounou non agrégée… Les parents, qui ne rentrent pas dans la norme des horaires de travail, doivent jongler avec le quotidien au détriment du bien-être de l’enfant et du leur.

Avec la possibilité de travailler le dimanche, les crèches ouvertes 24h/24 et 7/7 vont être un service de plus en plus sollicité. Mais outre le travail, il est aussi nécessaire pour les parents de se retrouver en tant qu’amants et avoir des vraies moments à deux. La vie sociale peut être aussi une des préoccupations principales comme, par exemple, l’envie de prolonger une soirée entre amis Retrouver un peu de légèreté et laisser son costume de parent quelques heures, quelques jours, sans pourtant arrêter de se soucier de son enfant. Trop d’hommes et de femmes culpabilisent, à tort, en se disant qu’ils sont un mauvais parent parce qu’ils ont envie d’avoir des moments de détente sans leurs enfants. Un bon parent est une personne épanouie, avec ou sans ses enfants.

Avec l’augmentation des divorces, ces crèches pourraient être une vraie bouffée d’oxygène pour ces parents enfermés dans le carcan du « enfant-boulot-ménage ».

Pourtant, certaines dérives sont à craindre, notamment celle de confier toute l’éducation de la petite enfance à la crèche. C’est pourquoi il est primordial de concevoir ce service payant comme un acte de solidarité et d’entraide, valeurs chères à de nombreux parents, et d’établir des limites de temps de présence.

Le travail de nuit influe négativement sur l’organisme des travailleurs, peut avoir des conséquences irréversibles sur la vie personnelle.

Les crèches nocturnes pourraient être un début de réponse pour rétablir l’équilibre entre les familles de ceux qui lèvent tôt et les familles de ceux qui travaillent tard.