Ma carapace et moi.
Elle a toujours été là, elle se développe au fil des années, encaisse les coups, devient de plus en plus dure. Grace à elle je ne suis jamais vraiment triste, jamais vraiment gaie non plus, mais ça me va. Ma vie suit son cours et les choses me passent à côté sans jamais me toucher.
Si j’ai un coeur ? Bien sûr que j’en ai un. Je le protège, le cache bien pour que surtout il ne souffre jamais.
Pourtant quelques mots de toi et mon coeur endormi s’éveille. Je ne peux pas lutter et je n’en ai même pas envie. Un regard, un sourire et pour la première fois depuis bien longtemps j’ai l’impression de vivre.
Une expérience commune et je réalise que, si ma carapace me protège du chagrin, elle m’empêche aussi d’être heureuse. Grâce à elle je ne pleure pas, à cause d’elle je suis passée à côté de toi sans oser me retourner.
Tu me rappelleras. L’envie de faire demi-tour m’obsède. Mais non, il m’est tellement simple de fuir. Trop tard, si j’ai fui ce soir-là. Le lendemain mon coeur aura raison de ma peur. Je reviendrais sur mes pas. Je serais là pour toi.