A peine avions-nous commencé à engager la conversation qu’elles nous stoppèrent net : ‘ Ecoutez , nous dirent-elles , nous croyons en Dieu et nous sommes ici pour inviter les étudiants à une réunion biblique . D’ailleurs , vous pouvez vous joindre à nous si vous le désirez . ‘
Dès que nous entendîmes le mot ‘ Dieu ‘, cela déclencha chez nous une tempête de rires moqueurs .
Y avait-il encore des gens qui croyaient en ces fadaises de nos jours , nous demandions-nous .
Nous nous moquâmes pendant un moment des pauvres jeunes filles mais celles-ci ne se démontèrent pas et insistèrent en nous précisant que suite à la réunion, il y aurait des boissons et des gâteaux .
‘ Ok ! dis-je . S’il y a des gâteaux , je viens ‘
Mes deux amis décidèrent de nous accompagner . La réunion avait lieu ce soir même dans un appartement non loin de la Cité Universitaire.
La réunion en question était sous l’égide du GBU , Groupe biblique Universitaire, mais en réalité, la totalité des participants venait de l’église évangélique de la ville . Même le pasteur était là !!
Je l’apostrophai : ‘ Tiens , cela fait longtemps que je voulais voir un pasteur ! ‘
La réunion commença et très vite l’intérêt se porta sur ces trois nouveaux. Il était évident que le but était de ‘ nous gagner à Christ ‘ .
Mes deux copains ne renouvelèrent plus l’expérience mais moi je continuai à venir semaine après semaine et cela pour trois raisons essentielles.
D’abord, il y avait d’excellents gâteaux à savourer, ensuite on était aux petits soins avec moi ; mais la raison essentielle était la suivante : Je me prenais au jeu des débats interminables et passionnés concernant la religion.
J’étais seul face à une quinzaine de chrétiens convaincus, dont certains étaient intellectuels et théologiens.
Pourtant mon but était de leur montrer qu’ils avaient tort : Dieu n’existait pas et j’allais leur prouver qu’ils étaient fous de croire en Lui !!
Pendant des semaines, ils ont dû faire face à un flot impressionnant de questions, d’arguments et d’objections.
J’avais étudié pas mal de philosophies athées et je leur donnais du fil à retordre.
Mes questions étaient de véritables défis à leur foi. J’évoquais tour à tour les guerres de religion, l’Inquisition, la famine dans le monde.
J’étais tellement réfractaire et campé sur mes positions qu’une des jeunes filles que nous avions rencontrée au début confia à une amie : ‘ Celui-là ne se convertira jamais ! ‘
Un jour, un homme n’ayant pas parlé encore m’interpella en ces termes : ‘ Ok ! Tu en as beaucoup sur le cœur contre les hommes et les systèmes humains, mais Dieu, que t’a-t-Il fait ? ‘