L’ultime lettre…! poème

1

Laissez-moi t’aimer

Tant qu’il est temps

Vendredi à l’aube je pars

Mes anges cueilleront mon âme

Je t’ai laissé l’ultime lettre

Sous le divan blanc que j’aimais

Tu te souviens ?

Sur tes joues, j’ai essuyé tes larmes

Qui vaguaient comme des vagues

Tumultueuses, flots de mon cœur

Tu te rappelles ?

Mon premier soupir quand je t’ai vue

En princesse déguisée

Tresses de cheveux ornées

De lavandes, de Provence, odorantes

Ton sourire égayait les lieux

Déserts et tristes

Tu te remémores ?

L’ivresse de notre jeunesse rayonnante

Et ta musique qui sillonnait l’univers, résonnait,

Demeurait à jamais dans mon cœur

Ne pleure pas

Je serai toujours près de toi

Je viendrai les jours de fêtes

Je t’offrirai des fleurs

Que tu trouveras sur le seuil de ta porte

Elles n’orneront pas ton vase

Tu les déposeras sur ma tombe !

Je ne te dirai pas adieu … !

2

Quand tu viendras me rendre visite

Chaque vendredi, tôt le matin,

Asperge ma tombe d’eau fraîche

Et change mes lavandes

Dépose ta main sur mon épitaphe

Elle attisera doucement ma joie

Elle ôtera ma nostalgie et ma solitude

Ne verse aucune larme

De peur que j’en verse des milliers

Je me souviendrai toujours

De notre première rencontre

Il pleuvait, ce jour là,

Tes cheveux échevelés et trempés

Tu étais comme une bambine

Charmante qui ignorait l’averse

Nous étions les seuls sans parapluie

Les seuls naufragés sur cette rue déserte

Tu esquissas un sourire merveilleux

Qui fascina pleinement toute ma vie

Ton coup de foudre, tranchant, envahissant

Me foudroie, mes mots se perdent,

S’envolent vers le ciel, envieux,

Nous mouillait jusqu’à l’os …

Chérie, tu reviendras sûrement vendredi prochain

Pense à moi et apporte moi cette fois

Des pensées … !

3

Ma chère,

N’attriste pas mon âme fugace

Chaque fois que tu viennes

Te recueillir sur ma tombe

Je sens amertumes et peines

Envahir ton esprit endeuillé

Laisse mes fleurs fanées

Je ne saurai te condamner

Comme ce papillon

Qui meurt à longueurs d’heures

Livre-toi sans retenue

De l’aube au coucher,

Vole telle ma colombe au dessus des cieux

Jardins secrets de mes mots, de tes maux

Jeune encore, réjouis-toi de la vie

Range notre album et mes photos

Accrochées sur les murs de ta demeure

Ne te soucie plus de moi, demain,

On se retrouvera au paradis… !

© Mohammed El Qoch 2008

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