Véritable inventeur du concept de Françafrique, Félix Houphouët-Boigny ne jurait que par ses conseillers français pour prendre des décisions et lancer ses grands chantiers. Alassane Ouattara s’est à son tour entouré d’une kyrielle de mangeurs d’escargot.
Tant d’engouement pour les visages pâles entraine une interrogation légitime : qu’est ce que la Françafrique, ou la bien nommée France-à-fric ?
La Françafrique c’est une minorité de Français qui, aidés des plus hautes sphères étatiques, pillent les richesses des ex-colonies françaises en Afrique, le tout en utilisant l’argent public pour financer une diplomatie opaque et occulte et pour graisser la patte d’intermédiaires officieux. La Françafrique est le plus long, le plus dégoutant et le plus viscéral scandale français. En un mot, la Françafrique est la honte de la République Française.
Qui est la Françafrique ?
Affaire ELF, Angolagate… autant de scénarios délirants dont les acteurs principaux sont des politiciens et des partis politiques, des haut-fonctionnaires de la République et des actionnaires des entreprises du CAC 40, des milliardaires, des marchands d’armes, des dictateurs…
Qui mieux que Loïk Le Floch-Prigent incarne cet état de fait ?
Auto-proclamé consultant international auprès des présidents africains, ce pape de la magouille est aujourd’hui au centre d’une des plus graves affaires d’escroqueries de ces dernières années, soupçonné d’avoir détourné plus de 50 millions d’euros, arrosant au passage plusieurs dignitaires togolais et de nombreuse petites frappes rompues à l’arnaque à la nigériane. La victime de Loïk Le Floch-Prigent ? Un riche Emirati d’Abu Dhabi. La victime collatérale ? L’Afrique et la démocratie dans son essence même.
Car ce ne sont pas seulement les tares et la corruption de la démocratie française qui recommencent à être exposées par ce « retour aux affaires » de Loïk Le Floch-Prigent. C’est le feu vert à une image dévoyée de l’Afrique, à la souffrance et à la mort de millions d’Africains, victimes du vol de l’argent des structures publiques africaines, comme des hôpitaux ou des écoles, des énormes escroqueries de la dette…
Bien sûr, Loïk Le Floch-Prigent reste dans le viseur de la justice avec un mandat d’arrêt international délivré contre lui par la République du Togo le 20 mars 2011, cela reste insuffisant pour mettre hors d’état de nuire cet escroc.
Il est plus que temps de changer de registre, à un moment où la question de la légalité et la légitimité des relations internationales est posée de manière cruciale. « Le pétrole, c’est la guerre » n’est plus une équation recevable.