L’inégalité face à la protection sociale en France

Si l’article 1 de la Constitution du 4 Octobre 1958 prévoit que la France assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion, ce n’est pas réellement le cas en matière de protection sociale. En effet, les inégalités sont immenses sur le terrain de la protection sociale en France si bien que certains observateurs utilisent aujourd’hui l’expression tristement connue de protection sociale à deux vitesses. Cette distinction s’opère essentiellement sur le fondement des personnes bénéficiant exclusivement des services de l’Assurance Maladie et de celles qui ont suffisamment de ressources financières pour se permettre de disposer des prestations complémentaires d’une mutuelle. Néanmoins, cette analyse ne doit pas être effectuée de manière aussi caricaturale puisque certaines personnes jouissent de services très limités lorsqu’ils portent leur dévolu sur une mutuelle pas chère. Par ailleurs, il existe également des disparités avec les salariés dont l’employeur met gracieusement à leur disposition une mutuelle entreprise.

Par voie de conséquence, il existe incontestablement un phénomène d’inégalité face à la protection sociale en France si bien qu’il serait de bon aloi que les pouvoirs publics commencent à l’appréhender de manière plus rigoureuse. En outre, il convient également de se montrer préoccupé face au risque de creusement desdites disparités au cours des prochains mois parce qu’une nouvelle réforme fiscale sera prochainement applicable à tous les organismes mutualistes. Il en résultera certainement une augmentation tarifaire significative de l’ordre de 5% et à cause de laquelle de nombreux adhérents mutualistes pourraient sortir de ce mécanisme du fait de leur incapacité à financer cette protection sociale complémentaire. C’est pourquoi, la Mutualité Française qui incarne la plupart des mutuelles hexagonales essaie de se battre durement pour obtenir un retrait de ladite réforme mais cela s’annonce vraiment difficile puisque le Gouvernement n’a visiblement pas l’intention d’accéder à cette demande insistante.