Les préjugés

En tant qu’ acteur dans la thérapie du langage , nous devons ou voulons « soigner » des êtres humains avec cette même chose qui a créé leurs malaises et leurs conflits internes, etc. …

Eh oui, il est peut-être temps de réaliser que c’est bel et bien le langage qui a créé nos différentes maladies et par conséquent, il est le mal lui-même que nous devons combattre et nous ne pouvons le combattre que par lui-même.

Il est vrai que nous renfermons tous, dans nos croyances, des préjugés, et qu’en même temps certains parmi nous se plaignent d’être victimes des préjugés des autres, pendant que la plupart d’entre nous continuons de porter nos préjugés sans réaliser que nous sommes les premières victimes des préjugés que nous portons.

Et dans ce cas précis nous ne nous en plaignons pas. A qui ?, me direz-vous ? La réponse est bien sûr : à nous-mêmes.

Comment se forment donc les préjugés ? Eh bien si on regarde de près, ces derniers se forment toujours « dans le dos » des autres et se conforment à la règle « généralisation ».

Les Suisses sont propres. Les gitans sont voleurs. Les Arabes sont musulmans. Les Allemands sont bruts. Les Belges sont stupides. Les Ecossais sont radins. Les Français sont arrogants. Les femmes conduisent mal.

Et je peux continuer comme cela et en fait, je ne remplirai pas un livre de plus de 300 pages, peut-être moins !!! Si cela était un savoir alors l’humanité n’aurait pas besoin de plus et nous serions tous des éduqués et des savants.

Malheureusement, pour avancer dans la vie et acquérir une certaine indépendance intellectuelle, nous avons besoin de nous débarrasser de ces injections qui ont été opérées sur nous par les manipulateurs qui ont des « agendas » précis et préparés à l’avance.

Nous sommes tous, quelque part, tombés de la dernière pluie et notre besoin d’appartenir nous pousse à adopter quelques idées reçues et quelques « renseignements » hâtivement acceptés.

Jusque-là et pour le commun des mortels, ce n’est pas tellement grave, mais pour nous, en tant que thérapeutes, nous devons savoir que toute manipulation commence par injecter une croyance, simplifiée et simpliste.

Cette dernière crée des émotions qui, à leur tour vont, à la fois, filtrer ce que nous entendons, voyons, sentons et conséquemment vivons. (N’êtes-vous pas ce que vous croyez ?)

Les émotions, donc, sont, non seulement des moteurs qui gèrent nos vies, mais sont toujours des freins puissants qui nous empêchent de faire cette chose dont le Créateur a muni cette créature qui s’appelle l’être humain, qui est la capacité de raisonner. Mais comment allons-nous raisonner si nous sommes sous la tempête des émotions qui nous saisissent ?

Le problème avec les préjugés et les généralisations est que, dans tous les cas, ils déshumanisent les individus, les groupes et les sociétés, aussi bien que ceux qui les portent. Même quand ces préjugés sont positifs ou se veulent positifs !!!

Nous avons donc besoin d’être sur le  qui-vive  et de « scanner » à la fois nos pensées, notre langage interne et nos expressions et assertions, constamment, afin de supprimer la partie préjugés qui pourrait s’emboîter dans ce que nous disons, pensons et exprimons et par conséquent vivons, car le plus de préjugés vous renfermez, moins de savoir vous aurez et plus sera limitée votre vie.

La thérapie du langage est à la mode. Quelques années plus tôt, ce qui était à la mode était « mon psy ». Certains consultaient leur psy qui, en fait, ne faisait que les allonger sur un divan ou une chaise longue et les encourageait à débiter tout ce qui leur passait à travers la tête. D’autres consultaient des philosophes à qui ils posaient des questions sur l’existence et  « l’injustice » de la création. Et depuis quelques années en arrière, c’est la thérapie du langage qui est à la mode. Ceux qui consultaient les psy avaient besoin de mettre de l’ordre dans ce qui traversait leur cerveau et ceux qui consultaient les philosophes cherchaient « pourquoi et  comment il se faisait que… ? ».

Maintenant nous sommes consultés pour avoir et réussir à obtenir. Les temps ont changé !!!

La réalité est que l’humain, lui, est toujours à la quête de remplir le récipient dont il est muni et dont il ignore l’existence.

Ce récipient n’est autre que : « Que m’arrivera-t-il après ma mort ? »

J’ai grandi auprès d’un père qui n’arrêtait pas de conseiller tous ceux qui l’approchaient en leur disant : « Quand tu es perdu, retourne aux bases ! »

Cela ne serait certainement pas du génie de remarquer que la plupart d’entre nous sommes « perdus ». Et ceux qui viennent consulter ne se sentiraient certainement pas insultés d’être désignés en tant que tels. Le problème est que si nous ne savons pas où nous allons, n’importe où ferait l’affaire. Mais est-ce suffisant pour construire la maison bonheur pour laquelle nous sommes tous en train de « marathoner » ?

A mon humbe avis, la seule certitude que nous ayons tous est que nous devons, tous, traiter le plus sérieusement et le plus urgemment la réponse à la question : « Que m’arrivera-t-il après ma mort ? » et c’est seulement après avoir répondu clairement et définitivement à cette question que nous allons déterminer notre raison d’être et par conséquent savoir ce que nous voulons de notre vie.

Il est vrai qu’il est difficile d’aider les autres. D’autant plus quand les autres ont été convaincus qu’il suffisait de payer pour « avoir ».

Dans notre métier de thérapeute, nous sommes malheureusement coincés dans ce raisonnement populaire qui est  : « vous êtes fournisseur de services, je paie pour ce service et j’attends qu’il me soit fourni et je n’ai rien à faire de mon côté. » Les gens ont besoin de comprendre que nous sommes peut-être des plombiers, nous pouvons installer la tuyauterie mais la qualité de l’eau, c’est à eux de la vérifier avant de la boire et avant de s’y jeter pour leur bain.

Car c’est ainsi que l’inconscient collectif se crée, comme le serait la qualité de l’eau fournie par la commune.

A.Bourgais, Association PNL