Depuis le début de la crise sanitaire du COVID-19, un Français sur dix aurait débuté l’écriture d’un livre. Lorsqu’ils l’auront achevé, ces auteurs en herbe tenteront de l’éditer. Problème : les maisons d’édition françaises croulent sous les manuscrits et il leur sera impossible de publier tout le monde. Pire, il paraitrait que seuls 0.02 % d’entre des auteurs parviendront en moyenne à trouver un éditeur ! Dans ces conditions, l’autoédition de leur livre se révèle être une bonne alternative. Plus qu’une roue de secours, c’est un vrai choix qui offre de sacrés avantages. À travers cette chronique, découvrons son principe et les plateformes d’autoédition qui pourront vous aider dans vos démarches.
Le principe de l’autoédition
Longtemps perçue comme un terrain d’expression secondaire dévolu aux auteurs médiocres, l’autoédition fait émerger depuis plusieurs années des auteurs de talents aux plumes agréables et aux histoires créatives et originales, portée par le format ebook et son nombre croissant de lecteurs. Cette alternative éditoriale en plein boom séduit autant les jeunes auteurs que les auteurs confirmés et ne manque pas d’attirer l’attention des éditeurs à compte d’éditeur qui viennent y dénicher les nouvelles pépites qu’ils souhaitent voir intégrer dans leur catalogue.
Le principe est simple : l’auteur écrit son livre, le corrige, le met en page, créée ses couvertures, l’imprime, le propose à des librairies et assure lui-même sa promotion. Autoédition rime donc avec autonomie et, potentiellement, c’est gratuit ou presque.
Pourquoi s’autoéditer ?
L’autoédition n’est pas uniquement une voie de garage pour auteurs refusés par les éditeurs à compte d’éditeur, c’est aussi souvent, et de plus en plus, une voie privilégiée pour de nombreuses raisons :
- Avoir la garantie de publier son livre, évidemment.
- Toucher plus de commission sur les ventes (jusqu’à 100% contre 6 à 15%, selon les ventes faites, avec un éditeur).
- Conserver 100% de ses droits d’auteur.
- Rester maître des contenus du livre (textes, couvertures, etc.).
- Ne pas être engagé, ni sur la durée, ni sur un nombre de ventes, ni sur un nombre d’impressions minimum.
- Être repéré par un éditeur : si un livre de qualité trouve son public et se vend, les éditeurs se battront pour vous faire signer son auteur chez eux !
Savoir s’entourer pour autoéditer un livre de qualité
Autoéditer un livre seul relève de l’exploit, lorsqu’il s’agit de le faire bien. Certains auteurs le font en vitesse, pensant que leur « chef-d’œuvre » se vendra comme des petits pains. Faux, c’est un leurre puisque aucun lecteur ne les attend, aucun lecteur ne les connait et aucun lecteur ne veut d’un livre réalisé à la va-vite.
D’autres auteurs (1 sur 5) moins rêveurs ou tout simplement plus réalistes sur leurs capacités, s’entourent de professionnels pour mettre toutes les chances de leur côté : un correcteur pour dénicher les fautes et coquilles, un graphiste pour réaliser des couvertures attrayantes, un distributeur pour commercialiser son livre partout (et pas seulement sur Amazon), un communicant pour se faire connaître au plus grand nombre…
Parmi ces auteurs, un certain nombre n’ont ni le temps, ni l’envie de faire le maître d’œuvre. Alors, pour se faciliter la tâche, ils confient leur livre à une plateforme d’autoédition, appelé aussi maison d’autoédition. Ils ont ainsi l’assurance de le publier comme un professionnel tout en étant accompagné dans toutes les étapes de leur projet.
Comment choisir sa plateforme/maison d’autoédition?
Il existe deux sortes de plateformes d’autoédition : les « gratuites » et les payantes.
Plateformes d’autoédition gratuites
Les gratuites, ce sont les mastodontes comme Amazon KDP, Kobo, Lulu, Thebookedition, Edilivre ou encore Monbestseller. Elles sont gratuites dans le sens où l’auteur n’a pas à payer pour publier son livre sur leur site. Elles touchent malgré tout un pourcentage sur les ventes de livres qui oscille entre 0%et 70% pour un livre ebook et papier. Cela fait une fourchette assez large, en général c’est plus entre 30 et 40% ce qui laisse 60 à 70% à l’auteur.Ces pourcentages changent régulièrement, mieux vaut aller sur le site de ces plateformes pour connaître précisément les commissions accordées.
Ces plateformes vont à l’essentiel : vous avez un livre terminé et prêt à lire ? Vous êtes à l’aise avec les architectures internet ? C’est un choix qui pourrait vous convenir ! Elles ne font aucune sélection et offrent généralement un suivi des ventes en presque temps réel. Elles vous permettent aussi de mettre à jour le livre, voire le prix de vente pour certaines, vous versent des commissions sur les ventes tous les 2 à 6 mois, vous permettent de créer des couvertures de livres à partir de modèles, vendent votre livre sur leur site web et vous offrent quelques conseils standardisés de marketing et promotion.
Pas mal, non ? Pour les plus autodidactes, sûr de leur texte et de leurs compétences, qui possèdent du temps, un réseau de graphistes et de correcteurs performants, voire un imprimeur, choisir une plateforme d’autoédition est pertinent.
Si la quasi-gratuité de ces plateformes d’autoédition fait rêver, il y a un MAIS. Car qui dit gratuit, dit que l’auteur doit tout faire lui-même. Si vous êtes allergiques à Internet, passez votre chemin. Si vous n’êtes pas trop débrouillard avec des applis internet (pas si intuitives que ça pour certaines), passez votre chemin aussi. Si vous avez besoin d’aide, n’espérez pas avoir un contact humain au téléphone ou par mail mais plutôt un échange sans queue ni tête avec un robot chat. Parfois, vous n’aurez qu’une page FAQ pour vous guider. Et si vous avez besoin d’aide pour relire votre livre, le corriger, le mettre en page, le formater en version ebook, réaliser votre couverture ou que sais-je, il ne faut rien espérer non plus. Niveau accompagnement, c’est donc proche du zéro pointé. Si vous en avez besoin, je vous invite à poursuivre la lecture.
Maison d’autoédition payantes
Les payantes, ce sont des structures à taille humaine comme Bookelis, Youstory, Librinova, Publishroom et autre Iggybook. Je les nomme « maison d’autoédition » car elles sont le lien qui manquait entre l’autoédition sur les plateformes de vente et l’édition à compte d’auteur. Ne partez pas en courant, je m’explique. Dans le fond, elles proposent la même chose que les plateformes d’autoédition, en publiant les livres des auteurs en librairie et leur laissant un gros pourcentage de commission sur les ventes (entre 20 et 80%). Elles font même mieux puisqu’elles ne se cantonnent pas qu’à la vente sur leur site web mais sur tous les sites web (certaines affichent plusieurs milliers de points de vente !) et même dans la librairie du coin, les supermarchés ou les magasins comme la Fnac et Cultura.
Sur la forme, c’est complètement différent puisqu’il est vous est possible d’échanger avec un vrai humain par mail et par téléphone. Bon, ok, vous pouvez tomber sur des interlocuteurs de mauvaise humeur… Je leur ai passé quelques coups de fil, je sais de quoi je parle… Mention spéciale toutefois à YouStory qui réserve un super accueil. Globalement c’est intéressant de pouvoir se reposer sur quelqu’un et pas seulement sur son clavier et sa souris.
En matière d’accompagnement, c’est à la carte. Vous avez besoin d’une relecture, d’une création ou de faire de la pub sur Internet ? Ces maisons d’autoédition auront toujours un service sous le coude à vous proposer. Finalement, ces structures se positionnent comme les maitres d’œuvre de l’édition de votre bouquin. Votre interlocuteur se charge pour vous de mener toutes les étapes de la conception, à l’impression, en passant par la publication. Vous n’avez qu’à vous laisser porter. Certaines proposent même des services super intéressant comme le site web gratuit sur Iggybook, le service d’agent littéraire chez Librinova, la publication de livres audio chez Youstory…
Pas mal, non ? Pour ceux qui ont peu de temps, qui n’ont pas envie de s’embêter avec 3000 interlocuteurs, qui n’y connaissent rien en Internet ou qui ont besoin d’être conseillé par un humain, une maison d’autoédition est un choix pertinent.
Si ce concept d’autoédition à la carte, encadré par de vraies personnes peut séduire, il y a un MAIS ! Car qui dit prestations à la carte dit coût supplémentaire. Qui dit humain pour s’occuper de vous dit répercussion de ce coût. Ces maisons d’autoédition vous facturent aussi à la carte. Si vous n’avez pas un rond en poche, passez votre chemin. Si vous voulez négociez les prix, passez votre chemin aussi.
C’est quoi la meilleure plateforme/maison d’autoédition?
Au risque de vous déplaire, il n’y a pas de meilleure ou de moins bonne plateforme d’autoédition ! Toutes semblent bien faire leur boulot. Cela dépend surtout de vos attentes, de vos besoins et de vos compétences intrinsèques. Soyez honnêtes avec vous-même. Vous voulez réellement tout faire tout seul au risque de vous planter ? Vous voulez publier votre livre sur une seule ou sur des milliers de librairies ? Vous souhaitez payer pour vous faire accompagner au risque de vider votre portefeuille ? J’exagère, mais l’idée est là.
Si je devais vous donner mon avis, subjectif, je dirais déjà que vous pouvez boycotter Amazon, ça leur fera les pieds, ils ont bien assez de clients. Ensuite, vous devriez privilégier une entreprise française, plutôt qu’une boite anglosaxone ou allemande. Pourquoi pas une entreprise locale même ! Enfin, personnellement, j’aime le contact humain. Je n’ai pas envie de perdre ce qui fait de nous des humains, alors je penche plutôt du côté des maisons d’autoédition. Je ne vous donnerai pas de nom en particulier, mais n’hésitez pas à le faire si vous avez publié votre ouvrage avec l’une d’entre elles.