L’économie et la guerre pour les nuls

Personne n’est sans savoir l’importance de l’économie dans une guerre. Mais qui n’a jamais emmêlé ses pinceaux en approchant le sujet de plus prêt? Voici quelques éclaircissements.

L’idée de ce billet n’est pas de me substituer à Shun Tzu ni de rédiger une nouvelle version de L’art de la guerre. Toutefois, il apparaît que plusieurs principes économiques de base sont récurrents d’une guerre à une autre.

Les non-spécialistes du jargon militaire et économique confondent régulièrement les deux aspects du rôle de l’économie dans une guerre. Il s’agit des concepts:

  • de guerre économique;
  • d’économie de guerre.
Le premier objectif attendu par les stratèges de la guerre économique est de paralyser l’économie de l’ennemi. Pour ce faire, les troupes armées doivent parvenir à couper toutes les sources d’approvisionnements dont celui-ci dépend. Le second objectif est d’assurer une cohésion efficace et sur le long terme avec ses éventuels alliés. Cela n’est pas sans nous rappeler la Déclaration de Londres en 1914 qui avait pour but de souder les Alliés sur les questions de financement de la guerre et du ravitaillement.

D’un tout autre aspect, l’économie de guerre n’est autre que la gestion par l’Etat de presque l’intégralité de l’économie. L’Etat va prendre en charge des activités qui relèvent pourtant du secteur privé, hors période de guerre.

C’est d’ailleurs l’instauration d’une économie de guerre entre 1914-1918 qui a marqué un premier tournant entre l’économie libérale du XIX siècle et l’économie mixte que nous connaissons actuellement.

Lors d’un conflit, l’Etat intervient généralement dans quatre secteurs:

  • le secteur monétaire;
  • le secteur  financier;
  • l’organisation de la production du travail;
  • l’organisation du commerce.

Les interventions étatiques ont pour but de régler les dépenses de guerre, l’augmentation de la production de guerre et le ravitaillement des armées.

Article initialement publié sur Rapport de Conflit