LE POIDS DES MOTS/MAUX (suite)
Mettons simplement en pratique ce que je vous expliquais dans la chronique précédente « Le poids des mots/maux : attention à votre vocabulaire ! ». Cet exercice vous démontrera l’emprise du négatif dans votre vie et surtout à travers vos mots.
Avant tout, il faut savoir que le vocabulaire est le reflet d’une société : prenons le Québec où la phrase « on est né pour un petit pain » est ancrée dans les mémoires. En effet, souffrant d’un complexe d’infériorité par rapport à l’envahisseur anglais, les francophones considéraient qu’ils ne valaient pas grand-chose, juste un petit pain. Du coup, on retrouve beaucoup de négatif dans le vocabulaire : je sais que je vais faire sourire mes lecteurs québécois et faire découvrir une autre culture à mes lecteurs européens avec ce qui suit.
Quand je suis arrivée au Québec, ma plus grande difficulté en matière de vocabulaire fut d’évaluer la signification de « pas pire ». En effet, quand je demandais à quelqu’un « comment vas-tu ? » et qu’il me répondait avec un grand sourire « pas pire », j’étais dans le néant, incapable de comprendre la réponse : les mots étaient en contradiction avec le sourire. « Pas pire », deux mots négatifs à souhait qui semblaient pourtant signifier qu’il allait bien… Je finis par réaliser que « pas pire » = « bien ». Jusqu’au jour où quelqu’un me répondit « pas si pire »… Alors là, je venais de perdre mon échelle de valeurs : tout fut à nouveau confus ! Surtout quand je réalisais que « pas si pire » était mieux que « pas pire ». Continuant à découvrir le vocabulaire, j’invitais quelqu’un à dîner et j’obtins cette réponse déstabilisante « Ça ne me dérange pas ». Captant le mot « déranger », je fis un repli stratégique en expliquant que je ne voulais surtout pas le déranger, lui fut surpris. Ça voulait dire « oui ». Je lui conseillais alors de répondre plutôt « oui, avec plaisir ! ». Plus fort encore, quand je proposais un rafraîchissement à un ami et qu’il répondit « je ne te dirais pas non ». Ce fut plus fort que moi et je commentais : « Si tu disais juste ‘oui’, ce serait drôlement plus court ! ». Du coup, la fois suivante, il répondit « Je ne te dir… oui ! » se rattrapant au dernier moment. Quand j’en discute avec mes amis québécois, je les fais rire à chaque fois, car ils prennent conscience de tout ce vocabulaire négatif ancré dans le langage courant.
Mais quel que soit votre origine, amusons-nous à tout mettre en positif : voici un exercice qui vous entraînera à saupoudrer votre vocabulaire de mots plus épanouissants pour votre subconscient et celui de ceux qui vous écoutent : car vous les mettez dans une émotion négative aussi ! Quand j’ai entendu « pas pire » pour la première fois, je ne me réjouissais pas, croyant que cet ami avait des ennuis. Repérez bien les mots négatifs dans la première phrase et prenez conscience de l’effet que produit sur vous la deuxième phrase.
Allons-y !
Ça vaut la peine
Ça vaut le coup
N’oublie pas de rapporter le pain
Pense à rapporter le pain
Je veux perdre du poids
Je veux gagner un poids santé
Je veux quitter mon/ma conjoint(e)/me séparer
Je veux reprendre ma liberté
Je veux arrêter de faire de l’anxiété
Je veux respirer librement/je veux être heureux
Je veux arrêter de fumer, boire, me droguer, etc.
Je veux prendre soin de ma santé
Je veux quitter mon emploi
Je vais trouver un meilleur emploi
Je vais chercher un appartement/un nouvel emploi
Je vais trouver un appartement/un nouvel emploi
Sky is the limit (le ciel est la limite). Cette phrase-là me fatigue : le mot « ciel » est déjà une « limite » !
Tout est possible !
Disons plutôt la phrase de Buzz l’Éclair : « Vers l’infini et au-delà ! »
J’ai peur de me tromper
Je souhaite réussir
Ne t’inquiète pas, je m’en occupe
Sois tranquille/aie confiance en moi, je m’en occupe
Il n’y a pas de problème/ce n’est pas grave
Tout va bien
Ne me quitte pas ( !)
Reste avec moi
Tu me manques
Vivement la prochaine fois qu’on va se voir !
Ce n’est pas bon
Je n’aime pas
Ce ne sont que quelques exemples, à vous de remarquer les autres phrases négatives que vous prononcez à longueur de journée et les modifier. Entraînez aussi vos enfants !
Sentez-vous la différence entre les mots négatifs et les mots positifs ? Habituez-vous à répéter ces phrases pour vous les mettre naturellement en bouche. Il y a un début à tout changement et si vous lisez cette chronique, c’est que vous souhaitez améliorer votre vie. Que diriez-vous de commencer par votre vocabulaire ?
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