La désindustrialisation a commencé il y a de cela plusieurs dizaines d’années. En effet, devant la généralisation du libre-échange et la baisse de notre compétitivité, des pans entiers de notre industrie ont disparu sous l’effet des délocalisations. Pourtant certains secteurs résistent, d’autres surprennent ! C’est notamment le cas des jeux vidéo, comme le montre l’étude réalisée par le cabinet E&Y sur les Industries Créatives et Culturelles. Avec plus de 23 000 salariés et 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, Arnaud Montebourg applaudie et la France rayonne…
Un savoir-faire apprécié dans le monde :
Le président du Syndicat National du Jeu Vidéo (SNJV), Nicolas Gaume nous explique les raisons de ce succès, « la création française est extrêmement réputée à travers le monde, tant d’un point de vue technique qu’artistique, grâce à l’excellence de nos écoles d’ingénieur et artistiques. Ubisoft est ainsi aujourd’hui le 3ème éditeur de jeux vidéo dans le monde avec 26 studios dans 19 pays et plus de 80% de la production réalisée en France est destinée aux marchés étrangers ».
Il n’y a donc pas de fatalité, malgré la concurrence de Sony et Microsoft, les acteurs français ont leurs cartes à jouer. Arnaud Montebourg l’a bien compris, « l’industrie du jeu vidéo est pionnière, elle a imaginé des succès extraordinaires (…) c’est un des joyaux du +made in France ». Pour soutenir cette filière, le magazine Le Point nous révèle d’ailleurs que le Ministre s’est rendu sur le site d’UBISOFT en banlieue parisienne…
La dématérialisation : les jeux vidéo ont une longueur d’avance
Le secteur est le petit dernier des ICC, la plus jeune de ses branches, ainsi comme dans une famille, c’est aussi celle qui s’adapte le mieux aux nouvelles technologies. Malgré cela, il connaît aussi d’importantes transformations avec la convergence numérique, et les changements de pratiques introduits par le web. Par exemple, l’explosion du casual et social gaming, mais aussi la dématérialisation des jeux qui a conduit les industriels a totalement revoir le business plan de leurs produits.
En effet, cette dernière a exposé les jeux à la même menace que la musique ou le cinéma : le téléchargement illégal. Pour éviter ce sérieux problème, les professionnels se sont adaptés. D’abord ils ont largement développé l’offre légale avec des plateformes comme playstation network, Xbox live, ou encore STEAM. Ensuite, ils ont complètement repensé leurs produits. A présent le jeu ne s’achète pas comme un produit fini, les jeux s’acquièrent par tranche, avec un système de mise à jour. Autrement dit, c’est une manière assez habile de préserver la création, qui pourrait servir d’exemple…
