Cette semaine, des élus d’Europe Écologie Les Verts (EELV) sont montés au créneau pour demander l’arrêt de la construction de l’EPR de Flamanville, suite à l’annonce d’EDF d’un surcoût de 2 milliards d’euros dans les travaux. Un surcoût qui ne remet pas en cause l’ouverture de la centrale en 2016, comme l’a rappelé le gouvernement.
Parmi les Verts, on a notamment entendu Jean-Vincent Placé, Pascal Durand et Noël Mamère. Ce dernier a d’ailleurs menacé une scission entre le PS et les Verts au sein du gouvernement. Une provocation qui n’a pas plu au député socialiste Jean-Christophe Cambadélis qui a rappelé que « l’EPR de Flamanville n’était pas dans l’accord entre le Parti socialiste et les Verts » de novembre 2011. On peut même ajouté que lors de sa campagne présidentielle, François Hollande a toujours soutenu l’EPR. C’est donc plutôt logique de voir les membres du gouvernement soutenir ce projet énergétique.
La ministre de l’Écologie et de l’Énergie Delphine Batho a d’ailleurs salué EDF pour sa transparence sur le coût de l’EPR avant d’assurer que la centrale ouvrira comme prévu en 2016. Sur RTL, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a également confirmé le soutien du gouvernement : « ce chantier ira jusqu’au bout. Il y a des difficultés mais je pense qu’il faut assumer cela parce que c’est nécessaire ». Concernant le surcoût de l’EPR, il a déclaré : « oui, c’est cher, c’est vrai » mais a relativisé : « si on veut ramener au kilowattheure cela n’aura pas l’impact que vous craignez sur le prix de l’énergie ».
Jean-Marc Ayrault a conclu en minimisant les propos des élus Verts : « ce projet a des adversaires y compris au sein du gouvernement puisque dans les accords qui avaient été signés entre les socialistes et les écologistes, c’était un des points de désaccord. Mais je vous ferai observer que ça sera la centrale la plus sûre du monde ».
D’ailleurs, selon un sondage Tilder-LCI-OpinionWay, à la question : « Pensez-vous qu’il faille arrêter ce chantier ? », 61% des Français interrogés ont répondu « plutôt non » et 39% « plutôt oui », soit un écart de plus de vingt points.