Comme toute activité technique, la réalisation ou le montage d’une toiture ne se décide pas lorsque le charpentier est sur le haut du bâtiment. Un plan de conception préalable doit être matérialisé sur un schéma avant le montage. Ainsi, lorsque le schéma est réussi, c’est l’ensemble du travail qui réussira. Par contre, lorsque le schéma est défaillant, c’est l’installation qui paiera les pots cassés. Cette vision des choses montre que le travail doit être sérieusement organisé. Dans ce sens, il n’est pas possible de s’en passer de l’élaboration d’un plan avant les travaux. Ce plan doit être contrôlé et approuvé avant d’être mis en exécution. Le contrôle du plan de toiture se fait à plusieurs niveaux. Tous les acteurs qui interviennent dans le processus de contrôle sont des professionnels du bâtiment. Il s’agit des ingénieurs qui travaillent dans l’administration du domaine. Ceux-ci effectuent le contrôle afin de savoir si le plan entrevu respecte les dispositions réglementaires de l’urbanisme. Avant de soumettre ce plan à l’administration, le couvreur Laval réalise d’abord son propre contrôle pour savoir si tous les défauts ont été corrigés.
Tout comme la construction respecte une procédure particulière, la pose de toit se fait également selon la suivie stricte des étapes qui constituent la technique de la bonne installation. Pour assurer le contrôle, trois principales techniques sont employées par le couvreur Laval. Tout d’abord, il commence à interpréter les dessins qui sont mentionnés sur la carte. Dans sa lecture, toutes les lignes ne signifient pas la même chose. Celles qui sont gras et le plus souvent tracées avec du crayon 2 B indiquent les vues de face. Cette qualité de crayon réalise en effet des traits qui sont beaucoup plus visibles et plus noirs. Dans sa lecture, l’ingénieur en toiture interprète autrement les traits qui sont fins et non accentués. Ces traits sont réalisés par la marque de crayon H B. Cette remarque montre simplement que chaque trait qui est représenté sur le schéma révèle son importance. C’est l’interprétation de ses traits sur le papier qui permet de configurer la toiture. Les vues de face ainsi que les vues cachées sont tous matérialisées sur le dessin. Pour celui qui ne connaît rien en la technologie des toitures, il lui sera difficile de savoir comment procéder pour cette lecture. Si déjà il n’arrive pas à lire, ce qui est certain, il ne pourra pas non plus interpréter le schéma. L’ingénieur qui est le mieux placé pour cette lecture doit donner un sens à chaque aspect de la figure. C’est dans cette optique que son travail se fait sur la base des calculs et des dessins. La seconde technique consiste ainsi pour le couvreur Laval de faire les sciences mathématiques. Il s’agit de l’arithmétique et de la géométrie. Ainsi, il calculera en réduction, en multiplication et parfois même en soustraction les différentes mesures des angles qui lui seront exposés par le schéma. Une toiture de plus d’une dizaine de mètre dessiné sur un papier mérite bien d’être réévaluée en termes de calcul. Chaque ange représenté sur le schéma aura sa place sur la toiture. C’est pour cela que les indications sont toujours mentionnées en bas du schéma désignant la dimension en termes de division. Il s’agit de l’échelle 1/1000. La lecture d’une telle donnée montre le rapport qui existe entre la distance en millimètre sur le papier et son équivalence en mètre sur la réalité. La connaissance de cette lecture facilite largement le travail à l’ingénieur qui pourra matérialiser ainsi son schéma.
Une dernière technique à appliquer durant les opérations de vérification consiste à dépasser les limites de la toiture. Le couvreur à Laval n’est pas donc simplement un ingénieur de la toiture, il embrasse tout ce qui concerne le bâtiment en interprétant les divers systèmes de construction.