Rapport de la Cour de comptes,
Les lunettes de vue ne seraient bientôt plus remboursées
Pour pallier l’importante dégradation des finances de la branche maladie, la Cour de comptes propose dans son rapport annuel sur la Sécurité sociale, publié mardi 17 septembre, plusieurs mesures. Elle envisage notamment que la caisse maladie se retire de l’optique déjà mal remboursée, afin de laisser la main aux complémentaires pour négocier de meilleurs tarifs.
La Cour des comptes critique sévèrement le fonctionnement du marché des lunettes : Un marché « peu concurrentiel, opaque et cher »
En France, le prix des lunettes est « plus de deux fois supérieur à la moyenne des quatre pays voisins », d’après la Cour. Cela s’explique simplement : « des critères de détermination des prix opaques, une comparaison des prix très malaisée et une concurrence entre les principaux producteurs limitée ». Les spécialistes encouragent le développement des achats sur Internet, un phénomène qui a du mal à se vulgariser en France alors que les prix ne cessent de baisser à l’étranger.
La Cour revendique, a juste titre, que les marges des opticiens sont beaucoup trop élevées. « Au total, pour une paire de lunettes, la marge brute moyenne serait supérieure à 300 euros, mais pourrait excéder 600 euros pour une monture de créateur avec verres progressifs à options. »
La pratique de « l’ajustement », ou les opticiens poussent à acheter
les paires de lunettes au prix élevés couvert par leur complémentaire,
revient en fait à faire payer les assurés,
par l’intermédiaire de leurs cotisations de plus en plus chères.
Pour ajuster les prix du marché de l’optique, la Cour suggère le désengagement totalement la Sécu, pour donner davantage de pouvoir aux mutuelles. Une suggestion plutôt symbolique, puisque 200 millions d’euro sont consacrés aux remboursements par la Caisse maladie, alors que les mutuelles y dépensent 3,7 milliards d’euro.
Celles-ci devraient peser sur les tarifs en choisissant de travailler avec des opticiens qui acceptent de limiter leurs marges bien souvent abusives.