La maladie et ses préjugés.

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Vous êtes chanceux, la vie est belle et vous avez une belle famille, un bon travail et une très bonne santé, tout va bien pour vous et les vôtres. Rien ne laisse présager de nuages à l’horizon, puis tout bêtement arrivant de nulle part, la maladie cogne à la porte de votre tranquillité.

Tout d’abord, vous attribuez cette fatigue et ce manque de concentration à de trop grosses dépenses d’énergies et un surcroit de travail dans les dernières semaines. Puis s’ajoutent une perte de poids, un sommeil léger, des idées noires, vous commencez à vous tenir à l’écart, votre famille et entourage ne reconnait plus la personne si forte et joviale que vous étiez encore il y a quelque temps.

Vous consultez, le verdict tombe, vous êtes en dépression majeure. Autant que possible vous nierez les faits, ‘’pas moi voyons’’.  Mais pourtant, elle est là cette maladie que personne ne veut nommer et encore moins avoir. Vous ferez sans aucun doute de longs mois de rétablissement avec un suivi psychologique, peut-être même serez-vous hospitalisé un certain temps.

Vous découvrirez avec stupéfaction et une certaine incrédulité, que la famille prend moins de vos nouvelles, les amis se feront plus rares de peur d’attraper cette maladie, comme si c’était une vulgaire grippe!

Les statistiques qu’il n’y a pas si longtemps, vous repoussiez du revers de la main, en disant que c’était juste pour les autres, auront tout à coup une autre connotation. Avec souffrance et incrédulité, vous verrez le vide autour de vous. Mais pourquoi personne ne vient vous voir ou ne prend de vos nouvelles, vous demanderez-vous?

CHIFFRE :

La réponse est très simple, mais elle fait tout aussi mal, sachez que 58 % des Québécois croient profondément que vous Monsieur, pourriez vous en sortir si vous le vouliez vraiment, donnes toi un coup de pied et ça irait mieux, si tu faisais un effort, ou encore si tu faisais ce que je te suggère ça irait bien mieux et bien d’autres sornettes toutes aussi méchantes qu’insignifiantes.

Malgré tout, vous vous considérai chanceux d’avoir un bon travail permanent et garantit, car 44 % des gens n’emploieraient pas une personne comme vous, ayant souffert de dépression ou pouvant en faire une.

Puis pour mettre la cerise sur le Sundae, sachez finalement que 75 % des gens, lorsque vous serez rétabli, vous considéreront maintenant, comme une personne imprévisible. A quoi? Ça ils ne le disent pas, mais vous êtes maintenant un être marqué au fer rouge de l’ignorance, de la bêtise et de la stupidité d’autrui.

Et maintenant :

Après votre rétablissement, vous serez très probablement plus humanisé, empathique et à l’écoute des autres et des signes avant coureur qui guette tout un chacun d’entre nous et particulièrement de votre entourage.

Avant de vous quitter, quelques questions pour le plaisir de la réflexion. Seriez-vous présent si un proche attrapait la ‘’dépression’’ ? Est ce que vous serez là pour combattre tous ces préjugés, ces absences et ce manque d’écoute dont vous avez été victime et dont vous avez tant souffert en silence? Deviendrez-vous un ardent défenseur du plus pauvre et démuni de santé?

Bon rétablissement bonne réflexion, c’est la convalescence et le souhait que je vous adresse.

Serge Larochelle, auteur

Maintenant, ma vie prend racine

www.sergelarochelle.com

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