Par un après-midi calme et sans souci, la Fille Parfaite va tout bonnement vers sa dernière tâche de la journée dans sa voiture. Elle n’est pas si pressée, elle est à l’heure, comme toujours. Elle remarque une voiture de police sans la voir puis tourne en s’assurant que la voie est libre. Bien sûr, elle fait le décompte de 3 dans sa tête pour être certaine que ses roues se sont parfaitement arrêtées. Elle ne ferait jamais, même par mégarde, un stop américain, surtout pas devant une voiture de police bien en vue. Rouli roulant, elle continue son chemin. Si elle se faisait suivre par la voiture de police depuis 5 coins de rue, elle l’aurait évidemment remarqué. Les policiers n’auraient pas eu besoin de lancer les gyrophares et la sirène pour l’avertir. Et elle n’aurait pas songé une seconde que ce n’était pas pour elle car elle saurait consciemment qu’elle a commis un méfait de la route.
Attendant d’une patience parfaite que le policier vienne lui parler, il n’a pas eu besoin de cogner à la fenêtre, ses fenêtres électriques étaient déjà baissées. Elle le salue bien sûr poliment, sans avoir les yeux hagards d’incompréhension quand il lui explique la raison de son arrestation. De toute façon, elle sait parfaitement à quel coin de rue elle a peut-être failli au code de la route. Le policier n’a aucunement besoin de lui demander ses papiers, qu’elle trouve immédiatement car ils sont parfaitement rangés au bon endroit. Elle trouve son permis de conduire qui est dans la pochette plastifiée de son portefeuille et non perdu dans le fond d’une sacoche jeté aux poubelles parce que le porte carte dudit portefeuille est un peu mou et qu’il laisse tomber les cartes dans le fond desdites sacoches. Elle n’aurait jamais fait cette erreur d’inattention. Et si elle l’avait fait, elle aurait tout de suite contacté la SAAQ pour faire venir un autre permis de conduire le plus rapidement possible. Ses papiers d’assurance sont bien rangés dans le coffre à gants et non je-ne-sais-où car elle a changé de compagnie d’assurance dernièrement et qu’elle ne sait plus si elle reçu ce papier. Nooooon!!! Elle a été à l’affût et a le jour même mis son nouveau papier d’assurance dans son coffre à gant en prenant parfaitement soin de jeter le précédent. Pareillement que ses immatriculations. Elle ne déambulerait jamais avec deux papiers passé date sans le nouveau…La Fille Parfaite n’est pas une sans papiers! Elle les classe tous parfaitement à l’endroit parfait où chaque papier devrait être rangé. Elle ne doit donc pas donner sa carte d’assurance-maladie comme toute preuve d’identité.
Pendant que le policier rempli la contravention et vérifie que ses papiers sont en ordre, et ils le sont la Fille Parfaite n’en doute pas une seconde, elle attend patiemment, sans pleurer ni se désorganiser juste un peu. Son mascara n’a pas coulé (elle a du waterproof et de toute façon, elle n’a pas pleuré) et elle aurait trouvé sa boîte de mouchoirs de voiture parfaitement, sans tâtons. Lorsque le policier revient lui porter tous ses papiers et non seulement sa carte d’assurance-maladie, elle sourie encore gentiment au policier, sans rage aucune. Il la félicite que tout soit aussi parfaitement en ordre, ne l’informe pas du prix exorbitant de la contravention ni de combien de point de démérite elle a perdu. Elle ne regimbe pas parce que c’est la deuxième fois en 8 mois qu’elle a pseudo pas fait un stop parfait. Vous voulez savoir pourquoi la Fille Parfaite n’a pas eu de contravention finalement?
La Fille Parfaite a parfaitement fait son stop…elle s’imaginait seulement les étapes à suivre, si, comme la dame aux cheveux rouge qui pleure désorganisée dans voiture elle se faisait arrêter pour un stop américain. Allons donc, La Fille Parfaite conduit…parfaitement!!