L’IDENTITÉ : QUI SUIS-JE ?
« Bien se connaître permet-il d’être soi-même ? » est un sujet qui a été soumis à ma fille, Cassandre, en devoir de philosophie. Pourquoi avez-vous tant de mal à être vous-même ? Pourquoi cherchez-vous tant à être ce que les autres voudraient que vous soyez ? Qu’est-ce qui vous empêche d’être vous-même ?
Si vous faites un sondage dans la rue, demandant à chaque passant « savez-vous qui vous êtes ? », vous serez surpris, ou pas, de constater que nombreux sont ceux qui n’ont pas la réponse. Ils éprouvent beaucoup de difficultés à se définir, à définir simplement leur identité. Définition du mot « identité » (Le petit Robert) : « caractère de ce qui demeure identique à soi-même ». Je ne sais pas pour vous, mais moi, cette définition-là ne m’avance pas à grand-chose ! Je vais donc vous livrer ma propre définition : c’est l’ensemble de vos victoires, de votre expérience, de vos fiertés, de vos qualités résumé dans vos nom et prénom. Quand je dis à un nouveau client « Bonjour, je suis Pascale Piquet », ces deux mots résument ma personnalité, mes victoires, tout ce que j’ai compris de la vie, toutes mes réalisations, tout ce que je suis, points à développer y compris ! Je n’aime pas le terme « défaut », comme « défaut de fabrication » qui restera à jamais impossible à réparer : je préfère l’expression « points à développer », qui nous porte à penser qu’on peut y faire quelque chose, qu’on peut s’améliorer.
Mes clients arrivent dans mon bureau en annonçant : « Je ne sais plus qui je suis, ni ce que j’aime, encore moins ce qui me fait plaisir : je n’ai vécu pour mon conjoint ». Et le conjoint est parti, laissant derrière lui un pantin désarticulé et sans vie. Si vous ne vivez que pour les autres, répondant à leurs moindres désirs pour être aimé, vous devenez des « atrophiés de l’identité ». Incapable de vivre pour vous, au service des autres, vous vous perdez dans le caméléon que vous êtes et vous ne savez plus quelle est votre couleur préférée… Vous désertez votre vie, pour habiter celle des autres : vous faites ce qu’ils font, aimez ce qu’ils aiment, respirez ce qu’ils respirent. Dans ces conditions, impossible d’être vous-même, puisque pour être vous-même, il faut savoir qui vous êtes. Qui êtes-vous ? Quand je mets à jour l’identité d’un client ou d’une cliente et qu’ils en prennent conscience, c’est un moment magique et très émouvant : ils ont devant eux la personne qu’ils sont vraiment. L’étape suivante est de l’accepter : il faut rentrer dans les chaussures de son identité, sous peine de marcher à côté. La véritable puissance d’un être humain, c’est de savoir et d’accepter tout ce qu’il est : c’est sa colonne vertébrale, ce qui le tient debout face à n’importe qui, ce qui lui permet de rester centré, de rester adulte. Simplement savoir qui il est.
Être un grand champion est une chose, en accepter l’identité en est une autre. Nombreux sont ceux que le succès a dépassés, parce qu’ils n’avaient pas la colonne vertébrale pour assumer leur réussite. Avoir peur du succès, parce que vous montez si haut que vous avez peur de tomber démontre que vous n’êtes pas assez solide, construit, équilibré pour assumer ce qui vous arrive. Il y a de cela plusieurs années, je me suis levée un matin, ébranlée : je venais de réaliser que j’étais LA spécialiste de la dépendance affective et que personne ne me contestait ce titre. J’en acceptais le titre, mais au-delà il y avait la fonction. Ça m’a pris quelques minutes pour décider que je rentrais définitivement dans mes chaussures de spécialiste, pour avoir vécu et vaincu toute seule ce cancer qui vous ronge si vous ne réagissez pas. Mon identité, je la connais, je sais qui je suis et c’est bien ce qui me permet de rester centrer et, avant tout, de me respecter et me faire respecter. C’est exactement pour cela que je n’ai pas peur du jugement des autres : d’abord je sais qu’il parle de ceux qui le portent, puis que je ne peux pas plaire et ne veux pas plaire à tout le monde. Souvenez-vous de cette citation de Sacha Guitry : « Vouloir plaire à tout le monde, c’est vouloir plaire à n’importe qui ». Voulez-vous plaire à n’importe qui ? Pas moi ! Je ne veux plaire qu’à moi-même et me regarder droit dans les yeux quand je me maquille, étant fière de ce que je suis, de qui je suis. Et qui m’aime me suive ! Les autres prendront un autre chemin.
Je vais vous raconter une petite anecdote qui fera dresser les cheveux sur la tête de ceux qui ne sont pas prêts à accepter leur identité et qui tombent dans l’humilité sclérosante. Pour moi, l’inverse de l’orgueil, c’est être juste et non humble. Parce que l’humilité vous pousse souvent à vous rabaisser pour ne pas faire de l’ombre aux autres. Me voilà donc dans une remorqueuse, mon 4×4 sur le plateau parce que mes freins ont lâché, en direction de St-Jean-de-Matha. L’homme qui conduit, dans la quarantaine, me demande ce que je fais dans la vie et je lui explique toutes mes activités : il me regarde (en surveillant la route, bien sûr !) et me dit « mais vous êtes exceptionnelle ! » Et je sens toute la fierté que cet homme a de m’avoir dans sa remorqueuse, en train de lui faire une conférence sur la dépendance affective et un peu de coaching au passage. Que pensez-vous que j’aie répondu à son « mais vous êtes exceptionnelle ! » ? « Eh oui ! ». Bien sûr, pour certains, ma réponse relève de l’orgueil, ça leur appartient, pour d’autres, comme pour moi, c’est la vérité : définition du mot « exceptionnel » : qui sort de l’ordinaire. Eh oui, ma vie sort de l’ordinaire ! Et parce que je suis exceptionnelle, mon chauffeur se sentait également exceptionnel de m’avoir dans sa cabine. Et vous, êtes-vous exceptionnel(le) ?
Souvenez-vous que votre réussite est également celle de tous ceux qui vous aiment et vous respectent, de même que leur réussite est aussi la vôtre. Vous devenez chef de meute, avec toutes ces personnes derrière vous, sur lesquelles votre gloire rejaillira et vice versa. Ne sommes-nous pas les premiers à vanter les mérites des gens que nous connaissons et qui ont fait quelque chose de bien, d’extraordinaire ou d’exceptionnel ? Songez donc que ça va dans l’autre sens : votre entourage chantera vos louanges aussi. Le décalage se fait quand ils sont tous fiers de vous… sauf vous. Et quand quelqu’un est fier de vous connaître, parce que, à ses yeux, vous sortez de l’ordinaire, pourquoi le rabaisser en lui disant « mais non, mais non, je ne suis pas aussi exceptionnel que ça ! ». Ne soyez ni orgueilleux, ni humble, soyez juste. Et être juste, c’est se reconnaître pour ce que vous êtes, reconnaître votre identité. Et tant pis pour ceux qui vous jugeront vaniteux, ça parle d’eux ! Bien sûr, il ne s’agit pas de remonter les Champs Élysées ou la rue Ste-Catherine en hurlant que vous êtes exceptionnel, mais quand on vous le fait remarquer, que pensez-vous de dire « merci » et de l’accepter ?
Pour répondre à la question de philosophie du début de cette chronique, effectivement, bien se connaître permet d’être soi-même. Vous « surfez la vague » en toutes circonstances, étant bien avec vous-même, croyant simplement en vous. Votre authenticité repose sur votre confiance et sur le fait que vos comportements seront toujours jugés par les 98 % en déséquilibre affectif, mais qu’en aucun cas cela ne vous touchera, parce que vous savez que ce que vous faites est juste et en accord avec vos valeurs. C’est certain que ma confiance en ébranle plus d’un, alors que mon objectif n’est pas de les ébranler : ils se sentent écrasés par ceux qui savent qui ils sont. Et ça leur appartient. Donc, la confiance et l’estime reposent sur votre expérience, qui entraîne les victoires, qui entraînent la confiance et vous savez qui vous êtes, puis vous l’acceptez. Il faut marcher dans vos chaussures d’identité, sinon, vous êtes « à côté de vos pompes » et désenligné : tout et n’importe quoi vous fait tomber ! Quand vos six niveaux logiques sont bien alignés, vous savez qui vous êtes, puisque le cinquième niveau est l’Identité et c’est sur cette Identité que repose votre philosophie de vie et votre bonheur. Et quand vous perdez de vue qui vous êtes, vous dérapez dans vos chaussures d’enfant terrifié et vulnérable et vous vous faites manger tout cru.
Je terminerai sur cette citation en latin « Cogito, ergo sum » (R. Descartes) qui signifie « je pense, donc je suis ». Mais je suis qui ? Moi, je le sais et vous ?!
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