J’aime pas les gens.

J’aime pas les gens. Je supporte plus ces odeurs de café-clope qui émanent des pendulaires stressés et déjà fatigués dans le bus de bon matin. Ces odeurs d’after shave pas cher et de transpi de sous-costard que diffusent en permanence les jeune cadres dynamiques, tirés au 4 épingles, avec leurs lunette rectangulaires au branches noire épaisses et leurs kilos de gomina dans leurs cheveux minutieusement peignés vers l’arrière ou sur le coté. Ces odeurs de cambouis, de plâtre, de peinture industrielle, d’huile de moteur, de mastic, de sueur et de bière qui forment un halo désagréable autours des ouvriers en bleu de travail.

J’supporte plus ces banquiers, postiers, guichetier de bureau d’administration, de chômage, de caisse, d’accueil de magasins, de services auto qui usent leurs langue a parler avec leur secrétaire impolie pour lancer des ragots, usent leurs couture de poches arrière a rester assis, leurs coudières de vestes a frotter les coudes sur leur bureau design en bois moche et leurs fenêtres 5 vitrages, à force de passer la journée a les observer sans rien foutre. Tellement lents et inutiles qu’il pourraient se rendre au bureau en pantoufles et pyjama que ça étonnerait personne. Sauf môssieur et madame bienséance qui seraient outrés que leurs fonctionnaires ne soient pas des modèles en matière de classe et de raffinement vestimentaire. Car effectivement personne ne ferait confiance a un banquier en training ou a un conseillé chômage tatoués, ça serait le comble du foutage de gueule que d’oser se pointer de la sorte pour des postes aussi important. J’suis aussi bon en sarcasme que pour casser du sucre sur le dos des gens.

J’supporte plus le sarcasme, l’ironie, les mensonges, la vérité, les blagues, les reproches, les compliments, les insultes, les remerciements, la mode, la haine, les ingrats, les collants, les distants, les hypocrites, les chaleureux, les froids, les mythomanes, les schizophrènes, les mégalos, les blancs, les gris, les bleus, les verts, les ignorants, les intelligents, les bons a rien, les puissants, les battants, les lâcheurs, les ambitieux, les pessimistes, les optimistes, les heureux, les tristes, les déprimés, les stressés, les accrocs, les athées, les extrémistes, les racistes, les non-violents, les violents, les hippies, les altermondialistes, les écolos, les pollueurs, les grands, les petits, les gros, les maigres, les hommes, les femmes, les poissons rouges… J’aime pas ce vers quoi on se dirige tous. J’aime pas c’que l’être humain reflète. J’aime pas c’que j’viens d’écrire, j’en ai trop dit, sans en dire assez, de manière floue et agressive. Je m’aime pas spécialement non plus d’ailleur. J’aime pas les gens, c’est pas compliqué.