INTIMIDATION OU TERRORISME JUVÉNILE ?

INTIMIDATION OU TERRORISME JUVÉNILE ?

Une maman, Isabelle Bérubé, fait la une des journaux et des médias, au Québec : elle retire ses enfants de l’école, parce qu’ils subissent de l’intimidation et les adultes qui les encadrent ne sont pas en mesure de faire régner l’ordre et la paix. Est-ce un problème lié au XXIe siècle ? Pas du tout ! Je reçois très souvent, en coaching, des personnes, homme ou femme, de 18 à 70 ans et plus, ayant subi de l’intimidation à l’école et le mot est faible : c’est plutôt du terrorisme juvénile ! Le lieu de prédilection est souvent l’autobus scolaire, où certains vivront les pires méchancetés, dans le dos d’un chauffeur bien impuissant. Puis, les cours de récréation sont le siège de toutes les violences verbales, parfois physiques et la sortie de l’école est l’endroit idéal pour les petits durs qui font leurs dents sur les plus faibles. Rejet, isolement, moqueries, coups, surnoms dévastateurs, racket de nourriture, d’argent, harcèlement sexuel, attouchements, et ce, dès 10/12 ans pour les filles, parlons-nous de l’école où vont nos enfants ou d’une prison où tous les coups sont permis, dans le dos des « matons » ?!

Souvent, je vous explique que nous, parents, sommes responsables de développer la confiance et l’estime de nos enfants. S’ils ne reçoivent pas reconnaissance, affection et protection, ils partent handicapés dans la cour de récréation et c’est là que commence leur chemin de croix : vulnérables, ils sont malmenés par les autres élèves, parfois par les professeurs. Souvenez-vous que, par réflexe, vous méprisez ceux que vous dominez, quand vous êtes en déséquilibre : les enfants font leurs dents sur les autres enfants et s’ils en dominent un, c’est l’effet de meute et ce dernier souffrira pendant toute sa scolarité. Sauf si les parents interviennent. Il y a des enfants gentils, innocents, qui ne feraient pas de mal à une mouche (ayant reçu reconnaissance, affection et protection, mais peut-être trop couvés…) et ces enfants-là tombent sur d’autres élèves qui, eux, arrachent les pattes aux mouches ! Ils n’ont aucune chance s’ils ne sont pas protégés par les adultes. D’abord, c’est aux parents de déceler que quelque chose ne va pas : l’enfant se renferme, change d’attitude, ne veut plus aller à l’école, à mal au ventre, perd sa joie de vivre. Il faut l’interroger et voir son instituteur ou institutrice pour valider si tout va bien à l’école. Parfois, l’enfant ment, disant que tout va bien, car il ne veut pas que ses parents interviennent, par peur d’endurer encore plus de sévices, pourtant, il faut intervenir. Si l’enfant avoue être malmené, c’est votre devoir de parents d’aller voir les autorités compétentes à l’école et de trouver les solutions.

Combien de mes clients m’ont avoué que, bien qu’ayant signalé les mauvais traitements qu’ils subissaient, autant de la part des élèves que des professeurs (eh oui, ça arrive !), leurs parents leur avaient ri au nez ou/et les avaient giflés en leur demandant de « leur foutre la paix ». Dans le meilleur des cas, ils avaient écopé d’un « débrouille-toi » indifférent. Bien sûr, tous les parents ne sont pas indifférents à leurs enfants et ne sont pas responsables du manque de confiance et d’estime : il suffit qu’un enfant ait une différence (un handicap physique, des lunettes, une particularité quelconque, les cheveux roux, trop grand, trop petit par rapport à la moyenne) pour que les autres l’attaquent et démolissent sa confiance et son estime. Un enfant a besoin de se sentir protégé, c’est essentiel à son développement. Qui n’a pas dit ou pensé « Mon père est plus fort que le tien ! » ou souhaité qu’il le soit… Un jeune qui a des parents adorables, gentils et dénués de méchanceté risque d’être la proie facile de petits durs à cuire, qui apprennent l’agressivité à la maison. Le climat familial, sauf à de rares exceptions, donnera le ton au climat de l’école. Un enfant soumis à la maison sera soumis dans sa scolarité, sauf si la violence résume la façon de communiquer des parents et soumis à la maison, il sera le petit chef à l’école. Les enfants, par nature, vous mesurent et cherchent à vous dominer : ce que vous leur enseignez à la maison se répercutera à l’école.

Un dominateur est toujours dominé par quelqu’un d’autre : mais pourquoi ce besoin de dominer ? C’est une sorte de revanche, une peur viscérale des autres qui sont considérés comme des dangers permanents : c’est la loi de la jungle « bouffer ou « se faire bouffer ». Donc, un dominateur va mesurer ceux qu’il peut dominer et « se coucher » devant ceux qui sont plus forts que lui. Ça commence à l’école… Si vous, en tant que parents, n’enseignez pas le respect de soi et le respect des autres, votre enfant sera la proie de tous ceux qui sentiront qu’ils peuvent le dominer. Sauf ceux ayant appris le respect. Combien sont-ils ces enfants ayant assez confiance en eux pour repousser les élèves qui cherchent à les dominer ? 2 % ! Donc, votre enfant, dans la cour de récréation, est livré à 98 % d’enfants en déséquilibre affectif, dont la moitié sont des Trous noirs affectifs et l’autre moitié est composée de Desperados qui se laisseront manger la laine sur le dos. Cependant, parmi les Desperados, vous trouverez des enfants « sauveurs », ceux qui sont parfois plus grands et plus costauds et qui se donneront pour mission de protèger les plus vulnérables.

La cour de récréation devient une sorte de territoire tenu par une mafia juvénile qui apprend à régner par la terreur, cautionnée par des adultes qui ne se sentent pas (plus ?) concernés. Ce personnel d’encadrement en milieu scolaire est parfois dépassé : les parents qui démissionnent au niveau de l’éducation, comptent consciemment ou inconsciemment sur l’école pour « dresser » leurs chères têtes blondes, ajoutant un fardeau sur le dos de ces professionnels. Car, ils ont de moins en moins le droit de sanctionner, mais il faut tout de même inculquer les bons principes… Et vous constaterez que les problèmes restent les mêmes, traversant les époques ! Mes clients de 70 ans et plus ont eu les mêmes problèmes que les enfants de cette maman qui décide de les retirer de l’école. Que les professeurs aient eu le droit de frapper, à une époque reculée, ou qu’aujourd’hui, le moindre mot plus haut que l’autre soit considérer comme de la maltraitance et déclenche une plainte de la part des parents, les enfants continuent à dominer ou à être dominés, dans la cour, à la cantine, dans l’autobus ou à la sortie de l’école…

Nous, parents, devons protéger nos enfants en leur donnant les bases de la confiance et de l’estime, qu’ils développeront dans leur vie d’adulte. C’est à nous de voir les professeurs, le personnel quand quelque chose ne va pas, quitte à aller voir directement, mais poliment (toujours rester courtois, par noblesse pour soi-même) les parents du petit dur qui en fait voir de toutes les couleurs à votre enfant. C’est votre devoir de régler cette situation, avant que votre enfant ne se suicide ou casse les dents de son bourreau, sur un dernier coup de colère. Quand un enfant est ouvert aux arts martiaux ou à un sport de combat, c’est une bonne chose de l’y inscrire : il apprendra à avoir confiance en lui, sans frapper, juste avec la conviction qu’il le pourrait. Et vous savez quoi ? Ça va s’inscrire dans son site Internet subliminal et il se fera respecter. Cependant, si les autres ont pris la fâcheuse habitude de le maltraiter, il faudra qu’il prévienne, voire qu’il fasse un exemple si l’intimidation, la terreur juvénile ne cessent  pas : il devra en « coucher » un, pour se faire respecter. Les enfants n’ont plus le droit de se chamailler dans la cour de récréation, ils ne doivent pas se bagarrer. Est-ce une bonne chose ? Je ne parle pas d’intimidation, de violences faites sur un enfant faible : je parle d’une bagarre entre deux petits gars qui ont un différend. D’un côté, ils n’ont plus le droit de régler leurs comptes, mais on laisse les « mafieux juvéniles » semer la terreur… Du coup, les gamins sont démunis devant la violence.

J’aimerais prôner la philosophie « peace & love », mais je ne suis pas hypocrite : 98 % de la population, sur une échelle de 1 à + de 10 manquent de confiance et d’estime et doit, par instinct de survie dominer ou se laisser dominer. Idem dans la cour de l’école. Donc, si vos enfants sont encore petits, prenez conscience qu’il faut leur donner reconnaissance, affection et protection, soyez attentif à leur changement d’humeur, de comportements, parlez avec eux de leur journée à la garderie, puis à l’école. Suivez-les de près, car les mauvais traitements à ces âges-là handicapent, voire pourrissent toute une vie. Et si votre enfant est déjà victime de ce style de problèmes, parlez avec lui, inscrivez-le à un sport de combat, allez voir le personnel d’encadrement, les parents du gamin qui s’acharne sur le vôtre, changez-le d’école, faites quelque chose ! Car votre enfant a besoin de savoir que vous êtes présents, que vous le protégez, que vous remuez ciel et terre pour lui : c’est la plus belle façon de lui démontrer qu’il est précieux pour vous pour que vous l’aimez.

La semaine prochaine, je vous parlerai de ce que sont devenus les enfants molestés et ceux qui les ont maltraités : quels adultes sont-ils devenus ?

Conseils simples pour aider votre enfant à faire face à l’intimidation, dans la prochaine chronique.

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Pascale Piquet

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