Illumination

Ce dont nous avons besoin pour nous sentir vraiment vivre, être en harmonie intérieure ou avec notre environnement, c’est d’atteindre l’illumination. Oui, rien que cela!

D’aucun pensent que c’est chose impossible ou bien extrêmement difficile. En fait, il semble que cela soit aussi une question de termes. Je ne crois rien d’impossible sur ce plan. En revanche, ce qui est très difficile, c’est d’être complètement libéré (ce que sous-entend le terme « Bouddha »). Selon les contextes culturels, l’illumination peut se dire « satori », « aperçu de l’Eveil », « Samâdhi »… Dans tous ces cas il s’agit d’une expérience, d’une ouverture soudaine ou graduelle de la conscience sur un mode d’être inexploré auparavant. J’ai déjà écrit un billet sur le bouleversement et la motivation intérieure que cela engendre. Je veux simplement préciser ici l’importance de l’accumulation de ce genre d’expérience, celle de son renouvellement incessant et des bienfaits qui en découlent. En effet, si une seule illumination suffit à initier une forte motivation sur la Voie, cette dernière n’en est pas moins assaillie par des difficultés, des doutes, des interrogations et les puissantes résistances de la pensée dominante. De plus, notre esprit est de longue date accoutumé à ses propres perturbations, ses rituels automatiques, ses pensées récurrentes…

L’intérêt de l’accumulation des expériences de Clarté est a contrario celui d’un habituation de l’esprit à cette Clarté. La Clarté est la nature même de notre esprit. Elle est constamment présente, inaltérable, et si le connaisseur s’y retrouve face à face, tout notre être entre en cure, oui : en « cure de désintoxication »! Nous devons nous habituer, tout doucement, à son incompréhensible présence, de même que nous rendrions visite régulièrement à un être cher sans trop de raison. Chaque aperçu de la nature de l’esprit apaise, équilibre, dynamise, réveille, guérit… Et c’est chaque jour plus facile à mesure que l’addiction aux perturbations de l’esprit se dissout. De plus, chaque aperçu de la nature de l’esprit démantèle, parfois secrètement, les germes des souffrances à venir.

Bien-sûr, l’entraînement incessant au samâdhi peut devenir une drogue de substitution. Le samâdhi lui-même est une drogue! Je crois que nous devrions admettre que toute forme d’addiction est en lien avec notre quête incessante d’une jouissance complète, quête pour laquelle nous sommes prêt à payer un prix plus ou moins élevé, et parfois jusqu’à l’auto-destruction. Dès lors qu’il n’y a plus d’illusion et/ou d’hypocrisie sur ce point, nous pouvons commencer à comprendre ce qu’un aperçu de la nature de l’esprit nous offre et la façon dont cela désamorce le processus de cette quête au profit d’un sentiment spontané de présence vide, bienheureuse et compatissante. En un mot, on peut citer Milarépa :

« La meilleure des méditation est celle qui ne donne rien à voir. »

A bientôt!

Jigmela

D’autre billets sur mon blog www.clairelumiere.net