Avec l’élection de François Hollande, de nombreux observateurs estimaient que le PDG du groupe EDF, Henri Proglio, se ferait remercier par le nouveau président pour sa bonne entente avec Nicolas sarkozy. Au contraire, après deux mois de présidence Hollande, le chef d’entreprise a pris le pli en adaptant la politique de l’entreprise publique qu’il dirige à celle prônée par le chef de l’Etat.
En lançant un plan de lutte contre la précarité énergétique Henri Proglio a suivi le programme présidentiel plébicité par la majorité des Français. L’objectif de ce plan est de réduire la facture d’électricité des foyers les plus modestes, dans un soucis de justice sociale.
En renforçant les investissements et les projets pour le développement des énergies renouvelable il a accepté la volonté du président de varier le mix énergétique français.
Dans son discours prononcé en mai dernier, lors de la dernière AG d’EDF, Henri Proglio a insisté sur le thème de la rédindustrialisation française cher à Arnaud Montebourg, le nouveau ministre de l’Industrie.
Depuis l’élection présidentielle, les grandes lignes du projet de François Hollande ont donc été appliquées par EDF au niveau social, environnemental, et économique. Une application saluée par la gauche.
Cette adaptation de la vision gouvernementale par l’une des plus grandes entreprises publiques françaises est plutôt un bon signe pour le fonctionnement de notre démocratie. Elle démontre qu’un gouvernement peu faire évoluer la stratégie de ses entreprises sans nécessairement passer par une « purge » des dirigeants. Il est possible d’avancer dans la stabilité, en concertation, sans bouleverser tout ce qui a déjà était fait.
Surtout, on assiste à une application du programme pour lequel les Français ont voté, sans recours aux nominations massives des proche du nouveau président à tous les postes stratégiques, sans que ce dernier assoie sa domination de manière monarchiste.
L’ouverture d’un président cumulée au pragmatisme d’un grand patron permet ainsi de sortir des petites luttes étriqués de personnes au profit de la volonté du peuple.