Un rapport exclusif divulgué en France montre comment les journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot ont rejoint l’opération de propagande payée par les Emirats et l’Arabie saoudite. Un rapport du vétéran italien PAOLO-FUSI a fourni une immense preuve de la relation entre Georges Malbrunot et Christian Chesnot avec une société basée à Londres impliquée dans le scandale des Panama Papers. Il montre également comment Malbrunot-Malbrunot a gagné des sommes considérables grâce à de fausses excursions en mer à Dubaï (ce qui ne s’est jamais produit). Il révèle également comment Malbrunot a été payé par l’Arabie saoudite lors de ses visites pour des conférences et des ateliers. Malbrunot-Malbrunot a également travaillé des personnes antisémites comme Atmane Tazaghart de Global Watch Analysis et des personnes du renseignement égyptien comme Abdulraheem ali.
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En 2014, Christian Chesnot et Georges Malbrunot ont écrit un livre intitulé « Qatar, les secrets du coffre-fort » visant à ternir l’image du Qatar et à réduire son influence dans divers domaines internationaux[1]. En 2016, ils ont poursuivi leur campagne en se concentrant sur le Qatar avec un nouveau livre intitulé « Nos très chers Emirs ». Encore une fois, leur seul objectif est d’attaquer le Qatar et son image en le reliant au terrorisme international au Moyen-Orient[2]. Au printemps 2019, ils ont publié « Qatar Papers ». Le livre, soutenu par une série de documents originaux copiés illégalement à partir des comptes de la fondation « Qatar Charity Foundation », supporte une thèse univoque : le gouvernement de Doha manipule principalement la France, mais aussi tout le monde occidental, afin de saper les fondements de la démocratie, de soutenir le djihad mondial, de remplacer le christianisme par la religion musulmane en utilisant la violence. Dans son travail, affirment les deux auteurs du livre, le Qatar est soutenu par les Frères musulmans, un mouvement politique égyptien qui, en cent ans d’histoire, a étendu ses ramifications à travers l’Europe, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.
Ce rapport explique et démontre cinq faits fondamentaux : 1) le livre « Qatar Papers » ment : ce n’est pas un essai scientifique, mais un pamphlet de propagande politique; 2) Chesnot et Malbrunot ne sont pas deux journalistes indépendants, mais deux lobbyistes au service du gouvernement des Émirats arabes unis et de l’Arabie Saoudite; 3) ceux qui ont conçu cette stratégie et préparé les « Qatar Papers » comme un moment cathartique d’une gigantesque opération mondiale de propagande et de désinformation sont les membres de la famille Al-Nahyan, qui dirige le gouvernement des EAU et les membres de la famille de la royauté saoudienne ; 4) ce qui pousse ces deux nations à mener une opération de propagande aussi coûteuse et complexe est la crainte de la croissance économique, politique et diplomatique du Qatar, de l’Iran et des autres pays du Moyen-Orient. Le motif est aussi à chercher dans les implications antimonarchistes du printemps arabe et dans ses réalisations politiques, tout d’abord le gouvernement de Mohammad Morsi en Égypte, ouvertement soutenu par les Frères musulmans; une bonne dose de paranoïa conduit Abu Dhabi et Riyad à croire que le succès des autres pays arabes signifie simultanément le déclin et la fin de leurs monarchies; 5) le fait que Chesnot et Malbrunot, se faisant passer pour des journalistes, font partie d’une impressionnante organisation de lobbyistes à la solde d’une puissance étrangère, implique une menace directe et imminente pour la démocratie française mais aussi pour le monde occidental dans son ensemble.
L’attitude paranoïaque et agressive des Saoudiens et des Émirats Arabes Unis envers le Qatar a entre-temps atteint des niveaux vraiment alarmants. Le Qatar négocie depuis plus de deux ans un éventuel cessez-le-feu en Afghanistan. Grâce à la médiation du gouvernement du Qatar, en février 2020, à Doha, après près de 19 ans de conflit militaire[3], les États-Unis et les talibans afghans ont signé un accord de paix historique. Pendant la préparation, la monarchie saoudienne a tenté par tous les moyens de saboter cet événement historique. Selon une déclaration de Qari Esmatullah Safi, trésorier du réseau Haqqani, un dangereux groupe terroriste très proche d’Al-Qaïda et des Talibans[4], plusieurs hauts représentants de Riyad et d’Abou Dhabi, dont le prince Turki Al Faisal et le général de division Ahmad Asiri, ont fait don de sommes importantes et de matériel au réseau Haqqani pour financer une série d’attaques visant à saboter les pourparlers de Doha et à les faire apparaître, si possible, comme des actes de violence inspirés par le gouvernement qatari[5]. Même après la signature du traité, plusieurs attaques terroristes mettent à rude épreuve l’accord, tentant d’obliger le gouvernement américain à annuler le traité de paix[6].
Dans ce rapport, nous expliquerons les liens idéologiques, politiques, économiques et financiers de Chesnot et Malbrunot, le contexte politique dans lequel ils opèrent, les raisons biographiques du rôle qu’ils sont appelés à jouer aujourd’hui ainsi que l’extension et la ramification de la conspiration dont « Qatar Papers » n’est que la partie émergée de l’iceberg. La publication de « Qatar Papers » est la dernière décision prise dans le cadre d’un projet de dénigrement massif contre le Qatar qui vise à faire apparaître cet État, dans l’opinion publique occidentale, comme l’un des piliers fondamentaux du terrorisme islamique, cachant le rôle des autres pays comme l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
La promotion des livres de Chesnot et Malbrunot est une large stratégie -d’objectivité apparente -, essayant d’instiller la conviction que les deux journalistes français sont indépendants et que les résultats de leur travail sont indépendants et objectifs. En suggérant que le gouvernement du Qatar, le mouvement égyptien appelé « Frères musulmans » et l’Iran sont alliés contre la civilisation chrétienne et qu’ils soutiennent des armées militaires irrégulières dirigeant un djihad mondial, comme Al-Qaïda et l’Etat islamique, les auteurs publient un mensonge étrange qui porte atteinte à l’image et à l’activité politique et diplomatique du Qatar. Un autre objectif de la campagne est de discréditer le Qatar, en encourageant des enquêtes pénales sur l’attribution de la Coupe du monde de football et d’autres événements sportifs internationaux.
« Qatar Papers » (2019, 2020) vient dire aux dirigeants français que la France est en danger à cause des activités de « Qatar Charity ». Ses activités sont connues du gouvernement français et de ses services de sécurité car cet organisme de bienfaisance vient en aide à certains centres islamiques, mosquées et installations communautaires pour les musulmans français. Ceci, sans que l’État français le perçoive.
Seulement, dans le but de dramatiser les faits, afin de promouvoir leur livre et pour satisfaire leurs bailleurs de fonds, Chesnot et Malbrunot sortent les faits de leur contexte et ne produisent que du contenu de propagande. Pour le lecteur français moyen, les pays étrangers présentent un danger lorsqu’ils financent l’islam en France de manière indépendante et loin du regard étatique.
A son lancement, le livre n’a pas connu le succès attendu en France. Il a bénéficié d’une communication plutôt insignifiante et la majeure partie de la publicité qui l’entourait semblait avoir été parrainée et financée pour que le livre réussisse. Il est regrettable pour Chesnot et Malbrunot que ce livre à motivation politique ait échoué car ce n’était pas un projet innocent, mais un outil pour les puissances étrangères et les régimes répressifs. La recherche de base de sources ouvertes peut dire beaucoup sur les parties prenantes du livre qui semblent être plus qu’uniquement les deux écrivains. Les principaux acteurs, très intéressés par le livre, étaient des médias arabes appartenant à des Saoudiens et à des Emirats tels que Al Arabiya TV, Skynews Arabia, Alkhaleej Newspaper, The Arab Weekly, Al Bayan Newspapers, The Arab News, El Ain et une douzaine d’autres diffuseurs.
Le discours alarmiste tout au long du livre est déjà perceptible dans le résumé du livre sur le site Web d’Amazon. Il se lit comme suit : « L’Europe dirigée par Qatar Charity, l’ONG la plus puissante de l’émirat. Ces documents confidentiels, dévoilés pour la première fois, détaillent la plupart des 140 projets de financement de mosquées, écoles et centres islamiques, au profit d’associations liées au mouvement des Frères musulmans. Ils dévoilent le salaire versé à Tariq Ramadan, figure de l’islam politique que Doha parraine en dehors de ses frontières… Au terme d’une enquête dans six pays européens et dans une dizaine de villes de France, les auteurs dénoncent la dissimulation des financements étrangers des associations islamiques ainsi que la politique de l’autruche menée par de nombreux maires, les accusant d’opportunisme ou d’ignorance ».
Ils soulignent l’absurdité de la situation : « avec le seul argent des fidèles comme subvention, comment les mosquées en France pourraient-elles se priver de l’aide de l’étranger ? Un voyage dans les coulisses d’une ONG, riche et opaque, liée au sommet de l’État qatari, comme le révèle son financement par plusieurs membres de la famille au pouvoir, la famille al-Thani. Une contribution essentielle au débat sur les ramifications étrangères de l’islam en France au moment où Emmanuel Macron cherche à le structurer ». Il semble que les auteurs du livre essaient de laisser entendre que leur livre est une contribution importante au débat sur l’islam en France. Mais les observateurs et les experts peuvent rapidement fournir un jugement clair sur ce livre comme étant « biaisé, inexact et propagandiste ».
La sortie du livre a été suivie d’une campagne de propagande sous couvert de « promotion du livre » et depuis lors, le livre a été systématiquement utilisé pour saper la réputation du Qatar. La campagne lancée en France en 2019 s’étend désormais au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie et en Turquie. Il semble que l’objectif soit d’élargir la campagne à d’autres pays comme les États-Unis, l’Espagne, la Russie et les pays d’Europe de l’Est.
Ce rapport a pour objectif de concentrer l’ensemble des connaissances accessibles sur plusieurs aspects de cette campagne : comment et pourquoi l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Égypte dirigent le projet ; qui sont (conjointement avec Christian Chesnot et Georges Malbrunot) les autres « potes » impliqués ; ce qu’ils font maintenant et ce qu’ils feront dans un avenir proche.
[1] https://www.amazon.com/-/es/Christian-Chesnot/dp/2290079898
[2] https://www.amazon.com/Nos-tres-chers-emirs-French/dp/2749924871
[3] https://www.bbc.com/news/world-asia-51689443
[4] https://www.voanews.com/extremism-watch/what-haqqani-network
[5] 2019.04.12 Interview Qari Esmatullah Safi
[6] https://sicurezzainternazionale.luiss.it/2020/06/02/afghanistan-attentato-dei-talebani-incerto-futuro-dei-colloqui/