Qui va encore se charger de tondre le gazon? A la centrale nucléaire EDF de Gravelines, c’est un troupeau d’une trentaine de moutons: une technique innovante appelée « éco-pâturage ».
Pour la deuxième année consécutive, les moutons de la société Ecozone ont investi la dune située à proximité de la centrale afin d’en assurer la tonte en éco-pâturage. Marjorie Deruwez, créatrice et gérante de la société Ecozone, explique le principe: « L’éco-pâturage est une technique originale et innovante qui respecte les écosystèmes. En résumé, il s’agit d’entretenir des espaces verts avec des animaux, ce qui évite l’utilisation d’outils mécaniques ou du désherbage chimique. »
L’éco-pâturage demande une gestion rigoureuse des animaux, avec une rotation des espèces en fonction de la superficie du terrain, de sa nature, mais également en fonction de ce que mangent les bêtes, leurs excréments et leurs piétinements. En fonction du type d’entretien (débroussaillage, tonte) et du type de terrain, il faudra choisir de faire pâturer les sites par des cochons, des vaches, des chèvres, des poneys, des canards, des moutons, des ânes, ou encore des alpagas.
Pionnière dans le domaine, Écozone a pris en charge la gestion de sites tels que des parcs urbains, des friches industrielles, etc. L’éco-pâturage présente l’avantage de pouvoir entretenir des espaces parfois non accessibles aux machines. En outre, bien que l’objectif soit de conserver la biodiversité, ce mode de gestion a aussi un rôle social: la présence des animaux peut être une attraction qui attire la sympathie des riverains.
Enfin, au risque de faire des déçus, les animaux sont uniquement élevés pour l’éco-pâturage et ne sont pas destinés à la consommation, ni pour le lait ni pour la viande.