Comment lutter contre la Migraine

La migraine est une forme de mal de tête, d’intensité variable, qui touche près de 12% de la population française. Environ 8 millions de Français souffrent de migraines, des douleurs qui touchent une moitié de la tête par crises. En dehors des crises, le migraineux ne ressent aucune douleur. La crise de migraine est caractérisée par une douleur unilatérale, pulsatile, et souvent accompagnée de nausées et de sensibilité à la lumière.

Dans 13 à 18 % des cas, la migraine est accompagnée de symptômes et la migraine est dîte “avec aura”. Ces troubles peuvent durer de quelques minutes à une heure et prendre une forme visuelle (scintillements ou déformations de la vision), sensitive (fourmillements dans les mains et les bras) ou aphasiques.

Le terme de migraine est en fait une adaptation en vieux français du terme latin hemicrania (lui-même venant du grec êmikrania) inventé par le médecin Galien (131-210 ap J.-C.) : hémicrânie, moitié du crâne, qui désigne la caractéristique propre aux migraines de n’affecter qu’une moitié de la tête.

La migraine touche 3 fois plus de femmes que d’homme et près d’un enfant sur 10. La première crise survient la plupart du temps avant 40 ans et près de 60% des enfants migraineux continueront à pâtir de ce mal à l’âge adulte.
La migraine, une vieille histoire

Bien avant Galien même, on trouve des traces de description de la migraine sur des papyrus Egyptiens ou Babyloniens remontant à 3000 avant J.-C..

Le père fondateur de la médecine, le Grec Hippocrate (450 av J.-C.) décrivait dans ses Aphorismes ce qui est peut-être la première définition de la migraine ophtalmique :

« Il lui semblait qu’il y avait quelque chose qui étincelait devant lui comme une lumière surtout en général du côté droit de son œil. Au bout d’un moment, une violente douleur survenait à sa tempe droite puis dans toute la tête et le cou avec vomissements, qui quand ils devenaient possibles étaient capables de soulager la douleur. »


Comment se passe une crise ?


La migraine s’accompagne de symptômes comme la nausée. La migraine, parfois décrite comme un “orage cérébral”, est une crise douloureuse qui dure de quelques heures à 3 jours. Elle est acompagnée de manifestations variées suivant les individus (nausées, vomissements, irritabilité).

Une crise migraineuse peut être précédée dans les 24h avant la crise de prodromes avant les symptômes proprement dit.

Ces signes sont bien le début d’une crise. Les prodromes peuvent se manifester par une sensation d’euphorie exagérée ou, à l’inverse, par une humeur instable et anormalement triste, des envies alimentaires de sucreries ou de chocolat, des difficultés à se concentrer, une impression d’être mal dans sa peau, barbouillé, des bâillements abondants ou des selles molles.
La crise de migraine sans aura

La crise peut survenir à tout moment de la journée mais ne s’installe jamais de manière brutale. Elle débute le plus souvent dans la nuit ou le matin.

Le siège de la douleur est typiquement unilatéral (hémicrânie), il se loge le plus souvent dans la moitié antérieure du crâne, à droite ou à gauche du front, dans la région au-dessus de l’orbite ou dans la région temporale.

Selon les crises, le foyer de la douleur peut changer de côté. On parle alors d’alternance. La douleur peut aussi démarrer d’un côté et progressivement, se déplacer vers le côté opposé durant la crise. Dans un tiers des cas, le foyer de la douleur est toujours du même côté, c’est sa « zone de prédilection ».

Deux ou quatre heures après le début de la crise, la douleur s’installe, irradiante, écrasante, et va durer sans faiblir plusieurs heures.
Les phases d’une crise de migraine – Enquête Framig2 2001

Les patients décrivent souvent cette douleur comme pulsatile. Beaucoup ont l’impression d’avoir « le cœur dans le cerveau » et ressentent avec dureté toute élévation du rythme cardiaque ou toute impression forte : lumineuse (photophobie), sonore (phonophobie) ou odorante (osmophobie).

Les trois quarts des migraineux estiment que l’intensité de leur douleur en pleine crise se note entre 7 et 8 sur une échelle de 0 à 10. La durée des crises varie selon les sujets de quelques heures à plusieurs jours. La fin du calvaire peut s’annoncer avec des vomissements, avec l’endormissement ou avec un désir alimentaire particulier.

Après la crise, certains se sentent en pleine forme, d’autres gardent une asthénie qui peut durer plusieurs jours. La fréquence des crises varie selon les individus, mais la plupart des migraineux développe une angoisse des douleurs à venir.
La crise de migraine avec aura

Dans 20% des cas, les céphalées sont précédées d’auras, des troubles neurologiques qui se manifestent le plus souvent par des troubles visuels.

Ils sont très variables d’une personne à l’autre et peuvent se présenter comme une tâche très lumineuse qui s’étend progressivement en dents-de-scie du centre à la périphérie du champ de vision, c’est le scotome.

Une autre manifestation typique avec aura est dite avec phosphènes. Ils se présentent sous la forme de tâches lumineuses, en points, en étoiles, en lignes, qui se déplacent avec les yeux et qui peuvent être visibles les yeux fermés.

Un autre type d’aura se distingue, surtout chez les enfants, par la déformation des visages et des objets qui semblent rapetisser ou s’agrandir. Le sujet peut avoir la sensation que son propre corps s’allonge ou se rétrécie. Ce type d’aura est dit « d’Alice au pays des merveilles » car ils rappellent ce qui arrive à Alice dans l’œuvre de Lewis Carroll, lui-même grand migraineux qui a dû décrire en fait ses propres auras.

En général, les auras précèdent les douleurs d’une demi-heure à une heure et disparaissent lorsque la céphalée s’installe.


Les facteurs déclenchants

L’alcool et le coucher tardif sont des facteurs déclenchants classiques.La moitié des migraineux disent avoir identifié des facteurs déclenchants dans la survenue des crises. Ces facteurs sont multiples et variés dans leur origine et varient d’un patient à l’autre. Les patients identifient, en moyenne, au moins quatre facteurs déclenchants, associés ou distincts.

Ces facteurs sont aussi variés par nature que propres à chacun :

* le rythme de vie : changement de rythme comme les couchers tardifs ou les grasses matinées, travail prolongé à l’ordinateur, jeûne
* les facteurs psychiques (signalés par 2/3 des migraineux) : stress, émotions, contrariétés
* les facteurs alimentaires (signalés par ¼ des migraineux) : chocolat, aliments gras et frits, aliments en sauce, fromage, sel de glutamate (la “migraine du restaurant chinois”), boissons alcoolisées (notamment le vin blanc), certains médicament ou une sur-médicamentation
* les facteurs environnementaux : froid, chaleur, grand vent, lumière odeurs, bruits
* les facteurs hormonaux : migraine pré-menstruelle, chute d’oestrogènes, prise de la pilule

Les facteurs déclenchants d’une crise – Enquête Framig2 2001

Même si les explications du rôle que jouent ces facteurs sur le déclenchement d’une crise sont encore imparfaites, il semblerait que tous ces facteurs engendrent une modification brutale du tonus vasculaire particulièrement sensible chez les migraineux.

Il faut toutefois modérer ce point de vue. Comme les mécanismes du déclenchement d’une crise sont encore, pour une part, méconnus, la connaissance et l’élimination ou la maîtrise de ces facteurs pourraient laisser penser que la disparition des crises est à la portée de chacun. En éliminant les facteurs, les crises disparaîtraient. Hélas, c’est une confusion qui mène souvent les migraineux à la désillusion et au découragement après l’échec des “stratégies d’évitement” des éléments déclenchants.

Il y a en effet une différence entre les facteurs déclencheurs, qu’il est de toute façon bon et même nécessaire d’identifier, et les causes profondes de la pathologie.

Les thérapies alternatives

En complément d’une thérapie classique ou par réticence envers la chimie, nombre de migraineux se tournent vers les médecines dites « douces » et parfois pour leur plus grand bien.

Si l’acupuncture ou l’homéopathie n’ont jamais fait la preuve scientifique de leur efficacité dans le traitement de la migraine, certains patients réussissent à améliorer leur état grâce à ces thérapies alternatives.

De leur côté, les technique de relaxation ou de rétroaction biologique (biofeedback) se révèlent assez efficaces pour améliorer l’état des migraineux.
L’homéopathie

Certains traitement homéopathiques peuvent apporter de réels soulagement ; soit en raison de leur pouvoir thérapeutiques de médicaments soit parce que la composante placebo agit souvent très favorablement chez les migraineux.

L’automédication en homéopathie est aussi inefficace que discutable car cette thérapie repose sur une appoche adaptée à chaque individu. Un rendez-vous chez un homéopathe est de loin la meilleure solution. L’homéopathe dispose de plusieurs médicaments suivant que la migraine est plutôt localisée du côté gauche du crâne (Lachesis, Naja, Spigelia) ou du côté droit (Chelidonium,Iris versicolor, Lycopodium, Sanguinaria).
L’acupuncture et le shiatsu

Les thérapeutiques orientales considèrent que l’organisme est un tout et que deux énergies dites yin et yang sont perpétuellement en recherche d’équilibre pour favoriser une bonne santé.

Un déséquilibre dans ces forces va entraîner un déséquilibre du terrai qui va favoriser l’apparition d’une pathologie.

Comme ces deux énergies se déplacent dans le corps via des méridiens, les praticiens d’acupuncture (avec des aiguilles) et de shiatsu (avec des pressions des doigts) vont tâcher de rééquilibrer cette disharmonie en d’enrayer ainsi la pathologie en fortifiant le terrain. De nombreux migraineux ont pu mesurer les bienfaits réels sur la fréquence et l’intensité de leurs migraines.

Ostéopathie et chiropractie

Des techniques de soins comme l’ostéopathie ou la chiropractie basées sur la manipulation douce et précise et certaines parties du corps peuvent apporter des soulagements surtout aux personnes atteintes de céphalées de tension. Par ailleurs, les manipulations apportant toujours une certaine décontraction, elles agissent en diminuant de façon générale le facteur stress, qui lui est en cause dans tous les types de migraine.

Relaxation

D’une façon générale et dans le cadre d’un bonne hygiène de vie indispensable à tout migraineux l’apprentissage de techniques de relaxation ne peut qu’avoir un apport favorable. Détente, respiration, visualisation, abaissement de la tension cardiaque, les bienfaits des techniques de relaxation sont nombreux et agissent positivement sur l’état général du migraineux.

La relaxation peut avoir un caractère :

* passif comme la sophrologie, le qi gong, le yoga ou la rétroaction biologique que nous avons déjà évoqué
Voir par exemple ces postures et exercices pour soulager la nuque.
* dynamique : par exemple une heure de vélo ou de marche à pied. L’essentiel étant de trouver une activité qui vous permette de vous “vider la tête”. Tout migraineux y verra là un bon conseil.


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